« Le coup de crayon autour du tout premier millésime 2019 nous avait bluffé...Voici les 2020, deuxième millésime totalement électrique de Vanessa Cherruau ! » Voici un j’aime j’achète qui s’adresse à tous les chenins lovers, à tous les fondus de Loire généralement... J’ajouterai peut-être ceux qui aiment les belles histoires, les success stories en devenir... Car oui, c’est bien une success story qui se dessine au château de Plaisance, ce merveilleux domaine de Rochefort-sur-Loire que nous visitions l’année dernière pour la toute première fois après sa reprise par Vanessa Cherruau, à l’aube de la vendange 2019 ! Pour ceux qui découvrent, Plaisance est avant tout un des plus beaux spots du terroir de Chaume, 1er cru incontournable des Côteaux du Layon au cœur duquel, Guy Rochais, l’ancien propriétaire, fut un précurseur du bio sur l’appellation. Dès la reprise du domaine et la vendange (2019), Vanessa a su isoler parmi ses 44 parcelles, l’essence de différents terroirs qui ont sculpté sa gamme. A l’époque pourtant, elle était enceinte jusqu’au cou et totalement submergée par la charge de travail que représente une telle propriété. Cela ne l’a pas empêchée de signer des 2019 brillants ! En termes de style, les chenins du domaine fermentent intégralement sous-bois, avec comme modèle, les vins de ses amis et relations dont Romain Guiberteau fait partie. Une aide précieuse quand on se jette dans la piscine sans savoir si du jour au lendemain, la vision que l’on s’est donné est la bonne…Au final, des chenins assez tendus, sans ou avec malo partielles, qui sont épaulées d’une fine patine des pièces. Sans chaleur, les chenins sont mûrs, et sapides à la fois ! Sur 2020, appréhendé avec un peu plus de recul et une équipe bien en place, Vanessa a continué à tisser les contours de ses cuvées : du coup de crayon, on passe à des lignes plus nettes, à une gamme qui se colore et qui exprime encore mieux les différents lieux-dits de son parcellaire. J’ai tout goûté en février après les mises, et n’attendait qu’une chose : l’été, afin de vous les présenter ! Plongez vous dans le j’achète pour découvrir ces chenins électriques !
Impossible de commencer ce j’achète, sans rappeler que le Ronceray 2019 occupait déjà la place de « nouvelle pépite » dans un de nos coffrets découverte... Le retrouver sur 2020 est donc un plaisir. C’est un grand chenin sec issu de la butte de Chaume : sols de schistes, spilite, grès en sous-sol qui épouse une matière ample d’attaque, puis sapide en finale. Sur la jeunesse, elle exprime par les tons de poire, d’agrumes et de notes fumées, la griffe en devenir de cette parcelle. C’est la cuvée à déguster en premier dans la gamme pour comprendre la patte, le style et l’équilibre du millésime. J’ai adoré ! Derrière, le Savennières occupe lui aussi une place de choix. Le sol de ce terroir est comme vous le savez, au service de grands vins de race et de précision. J’aime dire pour simplifier les comparaisons que la plupart des Savennières allient la puissance des blancs de l’autre rive, avec une classe inégalée ! Dans le verre, il compose entre les essences liées au terroir et au chenin : notes de plantes, d’infusion, pointe racinaires, qu’un élevage assez bourguignon accompagne dans l’expression. Comparé au Ronceray, " y a pas photo comme on dit ", mais l’autre rive ne dit pas son dernier mot avec la fameuse cuvée " La Grande Pièce ", une forme d’essence du plateau de Chaume qui souligne des terroirs de poudingues… Là, on met les petits plats dans les grands, on lèche un peu plus l'élevage, et on surfe sur le caractère supérieur de l’extrait sec qui forge un vin plus complet, plus long, plus sapide aussi ! On notera l’arrivée d’un petit nouveau cette année : Les Zerzilles et pour l’avoir dégusté, je peux vous dire qu’il est bien comme Vanessa le décrit : électrique ! Parcellaire de 60 ares de schistes gréseux que le domaine partage avec Patrick Baudouin ; des vignes de 50 ans, le schéma de vinification est similaire aux autres vins. Dans le verre, ce sont des messages encore plus concentrés qui s’affichent avec la tension minérale sous-jacente qui les met en mouvement. C’est encore un poil tôt pour lire entre toutes les lignes de cette bombinette à retardement, mais les petits malins miseront sur elle pour dans 3-4 ans, âge où la magie du lieux s’exposera dans le verre ! Bref, Vanessa Cherruau n’est pas arrivée dans la région pour faire de la figuration, ça se lit dans les vins, nous ne sommes pas les seuls à applaudir. Découvrez vite cette pépite de Loire !