Le 71ème Festival de Cannes touche à sa fin. Ce Festival qui fait rêver avec toutes ses stars et son célèbre tapis rouge, loin du rouge que Chais d’oeuvre affectionne plus particulièrement.

C’est bien connu, lors de ce festival les films sont projetés les uns après les autres et cela devient un vrai marathon du cinéma, presque aussi long que Modern Time Forever (240h de visionnage). Mais, ne vous apitoyez pas trop vite sur le sort de ces pauvres célébrités, le vrai marathon se fait la nuit…Les villas cannoises se transforment en vraies discothèques, de grands verres de soda sont servis avec un tout petit peu de vodka, le champagne de grande marque coule à flot, les glaçons remplissent les « piscines » de rosé. En résumé, tout ce que notre cher Manuel, notre Meilleur Ouvrier de France en Sommellerie, affectionne. Pour autant, ce sont parfois les grands vins qui peuvent faire de grands films.

Si certains films parlent du vin, certains vins mettent en valeur des scènes de films, qui sont devenus des chefs d’œuvre. Les vignerons signent leurs bouteilles comme un réalisateur signe un film. Petite revue de notre Festival :

Le premier film à vous citer est sorti il y a peu. Ce film met en lumière la belle Bourgogne, mais surtout la difficulté pour une femme de se faire une place dans un monde très masculin. Ce qui nous lie de Cédric Klapisch, un film où le problème est la solution, avec des tensions familiales qui peuvent mettre à mal un domaine. Pour autant, cette même passion pour le vin lie cette fratrie. Le talentueux Jean-Marc Roulot excelle autant dans son jeu d’acteur que dans ses vins.

Le vin c’est aussi l’amour, avec le film Saint-Amour : l’amour entre un père et son fils. Et là, c’est le vin qui permet à cet amour de s’épanouir et de rapprocher Gérard Depardieu jouant le père et Benoit Poolevord jouant le fils. Un film plein de raisins et de tendresse.

Prenez un petit bout de Ce qui nous lie et un petit bout de Saint-Amour et vous obtenez Premers Crus. Là encore un conflit père-fils. Un fils qui a fui il y a longtemps sa Bourgogne natale, en manque de reconnaissance de son père. Un père qui ne veut plus faire de vin, laisse son domaine à l’abandon, tout en vivant mal tant l’éloignement que le retour de son fils. Les deux vont trouver l’accalmie un court instant autour d’une Romanée-Conti 1966. Comme quoi les beaux flacons soignent bien des maux.

 

Le domaine de la Romanée-Conti s’invite aussi dans une scène du film Gotham City. Et là encore c’est le millésime 1966 qui est à l’honneur, à croire que la Batcave cache bien des trésors. Ou alors, Bruce Wayne ne serait-il pas Aubert de Villaine ? Et si le chevalier noir ne serait pas le chevalier du pinot noir ?

Les grands vins s’immiscent souvent dans des incontournables du cinéma, en commençant par celui qui possède le permis de tuer, et qui dans son costume taillé par Anthony Sinclair défend le royaume au péril de sa vie… Celui qui se nomme Bond dans Les Diamants sont éternels reconnaît un ennemi déguisé en serveur. Son manque de culture en matière de vin lui fait tort après avoir servi un Mouton-Rothschild 1955.

Bond encore et toujours : les vrais amateurs auront reconnu dans l’opus Spectre la bouteille de Château Angélus 2005, plutôt que la robe de satin qui dessine le corps de Léa Seydoux lors de son arrivée pour dîner avec l’agent 007.

Il n’en reste pas moins que le plus grand des amateurs de vin reste sans conteste Louis de Funès dans l’Aile ou la cuisse. Seulement par la couleur, la robe et les larmes du vin, il devine un Léoville Las Cases 1953. Manuel s’essaie aussi à cette épreuve, et il n’est pas loin de réussir aussi bien que Louis de Funès. Lors de cette scène, Louis de Funès prononce cette phrase mythique « le vin c’est la terre » : que l’on pourrait apparenter à Henri Jayer.

Pour les plus audacieux d’entre vous, vous pourrez essayer l’accord mets-vins assez improbable qui se trouve dans Kingsman : Service Secret. Un nouveau film d’espionnage qui redonne de la jeunesse à ce genre de film, agrémenté de pas mal d’humour. On y voit l’accord dit « classique » d’un Lafite-Rothschild 1945 avec un double Cheese Burger, tandis qu’on nous propose un accord dit « osé » d’un Château Yquem 1937 avec un Sundae.

Restez gourmand !

 

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