La vigne tombe malade, tout comme nous les humains. Chaque année, les viticulteurs font face à de nombreuses contraintes liées au climat. Bien souvent, les maladies peuvent avoir des conséquences dramatiques sur la quantité ou la qualité des vendanges et donc du vin.

Jusqu’au début des années 1800, les vignerons ne craignaient pratiquement que la grêle et les gelées. Les maladies de la vigne étaient très rares. Mais, tout bon passionné du vin a déjà entendu parler du phylloxéra, une maladie qui a provoqué de gros dégâts dans les vignobles. En moins de trente ans, ce minuscule puceron originaire d’Amérique s’est attaqué aux racines des vignes entraînant leur mort avec des conséquences catastrophiques : plus de deux millions d’hectares ont été touchés et on ne comptait plus le nombre de vignerons ruinés. Très peu de vignes pour la viticulture sont aujourd’hui préphylloxériques.

Les différentes maladies

Aujourd’hui, les deux maladies les plus courantes dans les vignes sont le mildiou et l’oïdium. Deux maladies qui affectent avant tout directement les rendements et plus indirectement la qualité des raisins.

L’Oïdium

L’oïdium est une maladie qui se développe en présence d’humidité, de températures élevées et d’une mauvaise ventilation. Cette maladie attaque tous les organes de la vigne et entraîne des dégâts très importants comme la perte de récolte ou l’altération de la qualité des raisins. Pour la combattre, il faut pulvériser du soufre dans les vignes et de veiller à mettre en œuvre les travaux en vert qui auront pour conséquence de limiter au maximum l’entassement du feuillage et de favoriser la pénétration de la bouillie de pulvérisation.

Les rosiers que l’on voit souvent au bord des vignobles servent de « sentinelles » car ils sont attaqués en premiers par la maladie, indiquant ainsi au vigneron qu’il doit traiter.

Mildiou

Le mildiou est l’une des maladies majeures de la vigne. Particulièrement redoutée des viticulteurs, elle peut causer des pertes de récolte importantes voire totales. Cette maladie est causée par un champignon qui porte le nom de plasmopara ; il a la capacité de pénétrer les tissus végétaux et de voler les nutriments de la plante. Il est facilement reconnaissable aux tâches jaunes qu’il laisse sur les feuilles de la plante. La maladie se développe surtout lors des printemps et des débuts d’été doux et humides. La solution contre le mildiou est le cuivre.

Les printemps frais et humides comme par exemple en 2012 et 2013 favorisent les maladies telles que le mildiou. Cela explique les millésimes très déficitaires en rendements particulièrement dans les régions les plus sensibles comme le Bordelais ou la Bourgogne.

Quelques autres maladies

Le botrytis est une pourriture qui peut se développer sur un grand nombre de végétaux vivants ou morts. Cette maladie est causée par un champignon polyphage. Son importance varie principalement en fonction de la climatologie de l’année, de la situation de la parcelle et du mode de conduite de la vigne.

Le botrytis, l’ingrédient indispensable de « l’or en bouteille »

La pourriture dite noble, Botrytis cinerea, est primordiale pour de nombreux moelleux dont les Sauternes dont le prestigieux Château d’Yquem. En effet, maîtrisé, ce champignon est l’ingrédient indispensable à la fabrication de certains liquoreux.  Le champignon ne doit s’attaquer qu’à la pellicule du raisin et non à la pulpe.  Un équilibre fragile auquel les viticulteurs sont toujours aux aguets.

La flavescence dorée peut affectée la vigne. Provoquée par des phytoplasmes (petites bactéries), cette maladie est très grave car très épidémique et peut affecter la qualité de la vendange puis entraîner la mort des ceps. En outre, la réglementation impose l’arrachage des pieds contaminés, voire des parcelles les plus infestées.

Il est essentiel pour tout vigneron d’identifier rapidement et avec exactitude les attaques des diverses maladies sur son vignoble pour réagir rapidement et éviter des pertes de rendement ou de qualité. Ces attaques peuvent être très variables d’une année à l’autre en fonction des conditions climatiques, des cépages, de la résistance naturelle de la vigne, exactement comme pour les humains.