Aujourd’hui, Chais d’oeuvre vous propose de découvrir un vin mythique et d’une rare complexité : la Coulée de Serrant, millésime 2007, du Domaine Nicolas Joly. Ce domaine est le propriétaire exclusif de cette appellation et monopole de 7 ha. Commençons par un peu d’histoire…

L’appellation Savennières 

Tout d’abord, Savennières est une appellation célèbre du vignoble angevin. Connue pour ses grands blancs de gastronomie, elle fut isolée par les Romains pour sa capacité à élaborer des grands Chenins. Il faut savoir que 150 ha bénéficient de l’appellation qui s’étire sur 3 communes. Et deux grands crus, La Roche aux Moines et La Coulée de Serrant, ont été reconnues officiellement ces dernières années. De plus, le terroir mêle un sous-sol de schiste exceptionnel à un climat tempéré. Cela  permet d’obtenir une forte concentration dans les baies et une puissance accrue par rapport aux autres appellations de la région. En outre, le rendement à l’hectare est l’un des plus petits de France avec 34hl/ha en moyenne sur l’appellation.

Enfin, les vins naissent secs ou avec un peu de sucre résiduel. D’ailleurs, larges, amples et empreints d’une forte personnalité minérale, les vins s’aiguisent au fil des années. Comptez 10 ans minimum de garde pour profiter au mieux d’un grand Savennières, voire plus pour une Coulée de Serrant.

Passons maintenant à l’appellation Savennières Coulée de Serrant. D’un point de vue géographique, la Coulée de Serrant surplombe la Loire et bénéficie de la réverbération du soleil. De plus, les sols principalement constitués de schistes et peu profonds donnent aux vins une très belle minéralité.

La famille Joly et la Coulée de Serrant

Pour sa part, la Coulée de Serrant a été plantée au 12ème siècle (1130) par des moines cisterciens. Le millésime 2013 est donc la 883ème vendange consécutive. Depuis, le lieu est resté célèbre. Louis XI en parle avec dévotion : « la goutte d’or ». Louis XIV tenta de la visiter dans un carrosse qui s’embourba. Maurice Constantin Weyer en parle, Alexandre Dumas aussi, et plus récemment, au début du 20ème siècle, Curnonsky, le prince des gastronomes, la définissait comme un des 5 meilleurs vins blancs de France.

Ensuite, la famille Joly a repris le domaine en 1961 et depuis 1981, elle le conduit en biodynamie et notamment, le propriétaire actuel Nicolas Joly. En ce qui concerne les vendanges, elles y sont manuelles. D’autre part, les fermentations se font sous bois avec des levures indigènes. La fermentation malo-lactique s’effectue (chose assez rare dans le Val de Loire). Enfin, les élevages de 12 mois en barriques se poursuivent en cuves pour 6 mois avant la mise en bouteille.

Manuel Peyrondet vous donne son avis sur le millésime 2007

« Le 2007 de la Coulée de Serrant est une ode à la complexité. Dégusté à table lors de ma visite au domaine, j’ai pu apprécier toutes les vertus gastronomiques de cette bouteille à la complexité folle : caramel au lait, pâte de coing, infusion, truffe blanche. Un cocktail hallucinant au contact d’un homard aux sucs d’orange, avec une rappée de truffe d’été. Si vous n’avez jamais goûté à ce trésor, cela vaut franchement le coup. Une expérience qui marque une vie ! »

Coulée de Serrant, conseils de dégustation

Commencez par carafer votre bouteille au moins 30 minutes avant et servez-la autour de 11°c. N’oubliez pas que servir un vin à bonne température est essentiel pour goûter tous ses arômes !  La Coulée de Serrant est à boire dès aujourd’hui et avant 2030. Grands vins de gastronomie, c’est une excellente alternative à un grand Bourgogne blanc.

En jeunesse, dégustez votre Coulée de Serrant avec un beau risotto crémeux au safran ou quelques noix de Saint Jacques. Les poissons d’eau douce sont aussi bienvenus, comme un sandre au beurre blanc et au zeste de citron vert. D’ici quelques années, un beau ris de veau braisé ou un blanc de volaille poché dans un bouillon parfumé aux herbes, escorté d’ une sauce bien crémeuse, montée au foie gras seront parfaits avec un Savennières qui commence à truffer. 

Enfin, les fromages de chèvres affinés seront délicieux avec cette bouteille, surtout si vous les accompagner de différents miels où condiments, afin de faire écho aux subtiles notes miellées de la bouteille.

En conclusion, si vous le pouvez, offrez-vous des vins de la Coulée de Serrant. C’est assurément un achat que vous ne regretterez pas. Pour cela,une seule chose à faire :  rejoignez le Club Chais d’oeuvre