Blog / Millésime solaires, millésimes de gel : comment faire...

Millésime solaires, millésimes de gel : comment faire de bonnes affaires ?

Nous allons aborder un sujet un peu technique qui, nous l’espérons, vous permettra de faire de belles découvertes et pourquoi pas, de bonnes affaires. Aujourd'hui, nous parlons des effets climatiques sur les millésimes : des années ensoleillées, comme 2015, à celles impactées par la grêle, notamment en Bourgogne. Comment ces phénomènes influencent-ils le travail des vignerons ? Et surtout, quelles appellations sont "boostées" en saveur grâce à ces événements climatiques ?

Prenons l'exemple de 2015, une année idéale pour les vins issus de conditions climatiques assez généreuses, plutôt ensoleillées. Ce type de millésime a un impact majeur sur la hiérarchie des appellations. En effet, même les petites appellations gagnent en intensité et en complexité, surtout pour les vins rouges. En Bourgogne, par exemple, des pinots d’appellations régionales ou des vins provenant de vignes situées en altitude gagnent en pulpe et en générosité grâce à des rendements naturellement réduits. Ce phénomène est également observable à Sancerre, en Alsace, et dans d’autres régions où certaines appellations sont à la limite de la maturité, et la hiérarchie des terroirs n’est pas toujours évidente.

Ce type de millésime, où la chaleur joue un rôle primordial, permet d'obtenir des vins plus ronds, plus généreux, avec un excellent rapport prix/plaisir, surtout pour les rouges. Toutefois, attention aux blancs ! Ces années peuvent parfois réduire la minéralité de certaines expressions, créant des vins un peu plus "féeriques", moins marqués par le terroir. Pour les amateurs de blancs plus tendus et minéraux, cela peut poser problème.

En revanche, 2016 a été une année plus fraîche, avec des impacts notables de la grêle sur certaines régions, en particulier la Bourgogne. Les vignes frappées par la grêle produisent des raisins plus concentrés, souvent plus riches en sève. Ce phénomène peut conférer aux vins une certaine étoffe, un peu plus de chair. Ce millésime est intéressant pour les blancs, car il apporte une maturité supplémentaire tout en maintenant de bonnes acidités. En conséquence, on obtient des vins blancs plus équilibrés, avec un "gain" de matière.

Cependant, il convient de noter que la grêle peut également avoir tendance à apporter un peu plus de sucrosité aux vins, tout en diminuant légèrement l’expression pure du terroir. Bien que certains vins issus de ces conditions puissent être très agréables à boire jeunes, ils ne sont pas toujours les meilleurs candidats pour une longue garde.

Un autre aspect fascinant de ces années particulières, notamment en Bourgogne, est la gestion du parc à barriques des vignerons. Lorsqu'une production est réduite, souvent due à la grêle, les vignerons sont contraints de réduire leur stock de barriques et de faire des choix plus sélectifs. Ce processus a pour conséquence d’améliorer la qualité de l’élevage des vins, y compris pour les petites appellations qui bénéficient d’un élevage plus qualitatif. Ainsi, même les Bourgognes génériques ou des petites appellations peuvent offrir des vins plus savoureux, souvent mieux élevés, que dans d'autres millésimes.

Alors que ce soit pour un millésime solaire comme 2015 ou un millésime affecté par la grêle comme 2016, des opportunités intéressantes s’offrent à vous. Ces phénomènes climatiques peuvent transformer des vins issus de petites appellations en véritables trésors, offrant des plaisirs gustatifs uniques à des prix souvent plus abordables.

Nous espérons que cet article vous a éclairé sur la manière dont les années particulières influencent le goût et le caractère des vins, et qu’il vous aidera à dénicher de bonnes affaires !