11 quilles dégustées, 10 dans le mille. Ne cherchez pas midi à quatorze heure, avec ces 2019 de Jean-Hugues et Guilhem Goisot, vous avez surement dans ces 2019, les meilleurs rapports prix-plaisir de Bourgogne ! Cela faisait longtemps que je voulais déguster côte à côte, la série de parcellaires du domaine, en espérant avec 2019, beaucoup de réussite ! Franchement, je n’ai pas été déçu du voyage ! Sur 11 vins dégustés, un seul s’est pris un carton rouge : le Saint Bris « Moury », livré dans une phase de réduction, un peu végétal,pas franchement wahou ! Pour le reste, carton total ! Mais comme sur un échiquier, les pions ont bougé, n’attendez pas dans les 2019 (grand millésime) les mêmes sensations et reliefs que dans les 2018, on vous dit tout. Commençons par les rouges, qui ont ouvert le bal, avec deux entités géologiques différentes,et deux plaisirs distincts : Le « Court Vit » rouge 2019 est un pinot qui claque, expressif, expansif même, il joue la carte d’un fruit assez mûr, le caractère corsé d’une cerise burlat, avec du noyau, une chair suave qui enrobe la matière. Peu de tanins dans cette cuvée, qui quand on y revient, vous mettent le coup de grâce ! Coup de cœur (ce ne fut pas le cas en 2018). La Ronce derrière, hausse le niveau de jeu : un jus plus sérieux, plus profond, mais tout aussi enrobé. On sent dans ces 2019, un peu le fruit des 2015 à l’époque et la maîtrise accrue des élevages au domaine. Une grosse quille, mais à attendre 2 ans en bouteille, pour libérer son potentiel. Vous noterez à la dégustation la douceur de ses tanins, signature du millésime sur toute la Bourgogne ! En blanc, c’est un festival ! Le match Biaumont, Gueule de Loup, Gondonne est hyper serré. Les puristes, ceux qui aiment la craie et le relief chablisien iront chercher le Gueule de Loups, qui porte les instances crayeuses et salines de son terroir. Un équilibre magique, associé à une vraie concentration que les 2018 n’affichaient pas à ce niveau. Gondonne, joue la carte du rassemblement : matière ample, suave, qui tapisse le palais en confort, aucun caprice de jeunesse, c’est le chardonnay qui vous prend dans les bras et qui vous sert fort... Sa régularité étonne, surtout si vous comparez les millésimes depuis 2016. Biaumont est le parcellaire qui change le plus de visage à mon sens, sur le millésime. Moins de bois qu’avant, un côté jus de roche un peu mentholé, du silex, des notes de fruits mûrs : pêche et épices. Sa longueur est sublime, bien plus que celle du 2018. En Saint Bris, j’ai craqué totalement : les sauvignons n’ont pas trop souffert de la chaleur, la cuvée Corps de Garde est magique dans son univers « thé à la menthe » plein de fraîcheur chlorophyllienne qui tire la salive. Superbe longueur là aussi. La Ronce le domine d’une tête (mais vaut plus cher), on ajoute à la précision un peu d’épaules et de rémanence, dans cet univers qui combine profondeur, fraîcheur mentholée et salinité !
Les meilleurs rapports prix-plaisirs de Bourgogne ? Si vous relisez les J’aime j’achète écris en 2013 sur Goisot, vous verrez que nous martelons ce message depuis des années... Franchement, le simple aligoté du domaine est dingue et vieillit super bien (on a ouvert un 2017 à pleurer) ; les cuvées Corps de Garde posent les bases de plaisirs intenses, surtout autour des Saint Bris à mon sens. Les parcellaires enfin, sont entre 20 et 30€, les bouteilles les plus régulières et admirables que l’on puisse trouver chez un domaine aussi engagé en viticulture ! Elles affichent le fond, la chair et la concentration de ce que j’attends d’un premier cru partout ailleurs, dans des appellations plus connues. Alors pour ça, les Goisot méritent toute votre attention, surtout si vous voulez boire grand et abordable ! C’est un des domaines chouchou des membres depuis 2016, et chaque année un succès ! Ne ratez surtout pas les 2019, ils sont grandioses !