Redoutable... plus efficace pour bluffer des copains à ce prix en Bourgogne, c’est très rare ! Voilà ce que je disais à Didier et Nicolas, deux membres de Chais d’œuvre assez addicts de bourgognes blancs, qui à l’aube de ce mois de juillet pluvieux (c’est rien de le dire), venaient fêter l’anniversaire d’un autre membre de Chais d’œuvre. Comme dans toute belle soirée dans un jardin, les quilles se sont enchainées, pas forcément dans le bon ordre, et encore moins avec les bons canapés... Mais franchement, on s’en foutait un peu... Après un ou deux magnums de Charles Heidsieck (pas mal du tout d’ailleurs), Didier est allé fouiller un peu dans la cave et a dégoté un Bouzeron 2016 de Jadot, qui ornait un des coffrets il y a 3 ans. Rien de spectaculaire sur l’étiquette, mais Didier est plutôt du genre malin, et sait lire entre les lignes. Assez fier de sa trouvaille, il m’a lancé un " ça je sais que c’est une tuerie, et qu’à l’aveugle, ça vaut de beaux bourgognes blancs à base de Chardonnays... " Bien vu Didier, c’est exactement ça ! Pour ceux qui découvrent, nous parlons avant tout de ce trésor d’altitude, qu’est le vignoble de Bouzeron, un écrin de 50 ha, qui n’accueille comme cépage blanc que de l’Aligoté ! Chez Jadot, on y produit ce flacon assez bluffant, qui emprunte aux grands Chardonnays de la maison, une partie de son identité : fermentation quasi intégrale sous bois, malo faite, longs élevage et commercialisation à l’aube de sa maturité. Comme pas mal de blancs du domaine, ou de chez Ferret (même famille), on reconnaît la patte, des fûts Cadut, qui emmènent cet Aligoté sur une fine réduction de pop corn, de maïs grillé, de pignon de pin, qu’une salivante persistance acidulée vient égayer avec panache. À l’aveugle, impossible de ne pas penser à un Bourgogne blanc de beau pédigré avec ce flacon... C’est ample, et sapide, il y a du fond, et même un peu de longueur... Bluffant je vous dis !
Franchement, on achète très peu de références dans la galaxie Jadot, mais celle-là, on ne la rate jamais... C’est le genre de quille à mettre au rayon " kit de survie " de sa cave, et à dégainer en cas d’invasion non contrôlée de copains à la maison... Vous savez, ceux qui débarquent, qui vous torpillent 5 Chassagne, 4 Meursault, 3 Clos des Mouches et qui en sortant vous disent : " sympa les vins... " L’addition aussi est sympa en général... Autre argument non négligeable, ça vieillit pas mal du tout, le 2016 bu avec Didier et Nicolas en juillet était dans une forme olympique, ce qui pour une quille à ce prix, force le respect !