Côtes du Roussillon Les Sorcières

" Pourriez-vous me citer un vigneron qui vous impressionne, pour qui vous avez une grande admiration ?” me demandait Véronique Raisin (journaliste et chroniqueuse célèbre du monde du vin) chez Chais d’œuvre. Je lui ai répondu Hervé Bizeul. Ah bon ? me dit-elle, mais c’est très connu pourtant... Oui, c’est très connu. Mais qui fut le premier à produire dans un couloir venté un des vins les plus extravagants de l’hexagone, un des plus valorisés aussi ? Qui a prouvé que les grands vins du Roussillon pouvaient tenir 15 ans sans fléchir ? Qui a osé planter il y a 6 ans, une sélection massale de Pinot Noir du Clos de Tart sur une colline exposée nord dans le Roussillon ? Qui a réussi en 2020, l’exploit de co-signer une cuvée d’anthologie qui s’arrache à plus de 360€ avec Jean-Yves Bizot ? La réponse, c’est Hervé Bizeul ! Il est clair que depuis son petit garage de Vingrau, où il vinifiait les premières Sorcières, et les premiers Clos des Fées, il a coulé de l’eau dans l’Agly. 22 ans plus tard, tout le monde applaudit ce succès entrepreneurial, et surtout le niveau des vins de la gamme, qui de la simple cuvée à 14€, jusqu’aux parcellaires les plus singulières, force le respect ! Au printemps dernier, alors que je fonçais au Clos des Fées pour gouter à ce mystérieux pinot co-signé avec Bizot, Hervé m’a fait faire un petit tour de cave et nous avons redéguster la gamme, dont ce Sorcières blanc juste électrique et jouissif ! À la première gorgée, je me suis dit : il y a plus de Vermentino qu’avant non ? Ce à quoi Hervé à répondu : il n’y a quasiment plus que ça, on adore ! C’est clair, que dans la région, le cépage sied parfaitement à la proposition, et offre à des structures légères en alcool, un relief fabuleux. Dans le verre, c’est un composition aromatique de toute beauté, teintée de zests, de fenouil, de plantes aromatiques, qu’une pointe muscatée embarque vers l’orient. C’est frais, bon, digeste, assez diabolique même...