" Dieu existe "! L'équipe et moi avons bien failli nous évanouir jeudi dernier, en lisant le petit mot de Jean-Marie Guffens, qui venait de valider notre commande. Après un passage éclair ce mardi au domaine (10 vins dégustés tout de même), j'ai " osé " demander si nous pourrions accèder à quelques trésors de la gamme du domaine historique (Guffens-Heynen) qui font rêver les burgundy lovers, depuis tant d'années. Rêver, oui, fantasmer même. C'est assez difficile à croire, mais après 40 ans passés dans ce secteur du Mâconnais, Jean-Marie Guffens a masteurisé un style et façonné une gamme qui faît souvent pâlir des Premiers voire Grands Crus de Côte de Beaune... alors que ce ne sont que des Mâcon, Saint-Véran et Pouilly-Fuissé. Comment est-ce possible ? Quelle est la recette me direz vous ? Difficile, en quelques lignes d'en faire la synthèse, mais tout part du végétal, avec des massales de Chardonnay haute couture, de tous petits rendements, un travail de tries (successives par exemple, dans ce première trie de Pierreclos), et surtout un savoir faire unique au pressoir. Julien, le bras droit de Jean-Marie a tenté de m'expliquer comment les jus, dans la première presse dans un pressoirs champenois, forgent le meilleur de la cuvée (c'est là que les pH sont les plus bas, et que les vins tirent leur colone vertébrale). Les détails se sont ensuite amplifiés, et deviendront parfaitement indigestes pour vous, alors je vous les épargne. Mais pour en revenir à ce Macon-Pierreclos, il est à mon sens, l'incarnation liquide de ce " style ". En 2014, millésime que nous avons vu naître, en Bourgogne, dans des contrastes de fraîcheur et de maturité percutants, ce Tri de Chavigne est un oeuvre d'art. Dans le verre, il est d'une jeunesse assez folle, on a presque l'impression que le vin sort du fût. Ses notes de châtaignes torréfiées jouxtent avec quelques touches fermentaires (beaucoup de bourbes dans cette cuvée) et le prisme du Chardonnay dans sa hauteur agrumée. En bouche, le crémeux de trame est celui d'un Premier Cru de Meursault, l'ensemble est palpitant de complexité et de sensation salivante. A l'aveugle, impossible de dire que ce vin vient du Mâconnais, tant la dimension, et le relief sont intenses ! Un vrai trésor, à bien carafer pour comprendre toute sa dimension, mais surtout, un vrai kiff, qui porte la griffe de Jean-Marie Guffens !
Tellement grand, mais tellement jeune ! En 20 ans de sommellerie, j'en ai ouvert un bon paquet de Mâcon-Pierreclos de Jean-Marie Guffens. La plupart du temps, je les ai servi à l'aveugle, histoire de montrer à quel point le curseur a été poussé chez ce domaine. Dans la majorité des vins, j'ai toujours senti que la jeunesse, serait une qualité éternelle dans ces vins, et que contrairement à pas mal de grands crus de Côte de Beaune qui fatiguent bien trop tot, je n'aurai jamais de problèmes d'évolution sur ces vins... Bref, vous l'aurez peut être compris : ce vin est tout, sauf un Mâcon village ! C'est une oeuvre d'art, le reflet d'un savoir faire assez unique, et surtout une quille qui pourrait faire pâlir quelques grandes étiquettes dans une série à l'aveugle. Pour cet exploit, je vous invite à y gouter. Les vins sont rares, distillés au compte gouttes. Chaque passionné se doit de passer par cette case !