Patrimonio A Mandria di Signadore

« Un Clos blanc époustouflant, qui joue dans la cour des plus grands vins blancs de l’hexagone... En rouge, Inizia surfe sur la gourmandise et son rapport prix-plaisir est magique ! Encore une fois, Christophe Ferrandis nous a régalés ! » Chers membres, vous ne pourrez pas dire, avec cette vente du Clos Signadore, que Chais d’œuvre profite de la saison, ou d’un contexte estival, pour promouvoir ses coups de cœur... On est en octobre, il fait frais, il pleut... Pas franchement le temps de rêve pour parler des paysages fascinants de Corse ou de ses nectars... Mais on insiste, car la dégustation que Mathieu et moi avons faite la semaine dernière autour du Clos Signadore sort littéralement cette offre du contexte dans laquelle nombre d'acteurs la projettent. Parlons avant tout de ce Clos blanc, totalement dément que nous avons dégusté : quelle quille dans ce millésime, quelle ampleur et quel corps fuselé à la fois... Ce pur vermentino, fermenté en demi-muids de Christophe Ferrandis, me rappelle les plus grandes signatures de l'île de Beauté. Si vous avez dejà coché « Altare» du Clos Venturi , et « Granit» de Gérard Courrèges, je vous invite à vous concentrer sur ce sublime blanc de l’ile qui, par la force des calcaires et la fraicheur du millésime, forme un cocktail époustouflant. J’ai adoré son gras sec, sa tension minérale, ses notes finement anisées, avec l’agrume et les sensations qui rappellent certains Riesling en finale. Je lui ai mis ma note ultime +++++, ce qui, en blanc corse, arrive rarement ! A goûter absolument, c’est un des meilleurs blancs dégustés de l'île de beauté cette année. En rouge, impossible, même en cette saison, de ne pas parler d’Inizia, une cuvée printanière totalement addictive et différente qui devrait parler autant aux curieux qu’aux gourmands. On parle de 2,5 hectares plantés en 2016, sur la côte est de l'île de beauté, à Borgo Castellarese. Son originalité tient à son encépagement : minustellu, aleaticu et vermentinu, qui sont co-fermentés et élevés sur lies fines en cuve. Sans la moindre extraction et l’envie de régaler dès les premiers tours de verre, Christophe Ferrandis sort ici de l’équation calcaires + nielluccio pour révéler une toute autre personnalité du terroir corse. L’ambiance est celle de petites fleurs et de baies sauvages, livrées sans dureté ni tanins... Que du bonheur. Parlons enfin d’A Mandria rouge, coup de cœur déjà de nos coffrets en 2020, mais qui, sur 2021, nous a tout autant régalés. On notait la semaine dernière avec Mathieu, la frange quasi « italienne» de ce rouge séveux, dont le rythme acidulé teinté de baies du maquis file à toute vitesse en bouche en laissant derrière lui un registre épicé et fumé. Une quille géniale, dédiée à une viande confite en cocotte !