Bourgogne Côte-d'Or Chardonnay 2021
Domaine Morey-Coffinet

« Une toute petite récolte, mais... Diable que c’est bon ! » Enfin, enfin, on n’y croyait plus à ces 2021 de Thibault Morey... Je piaffais d’impatience de recevoir notre allocation depuis ma visite en janvier, les voici enfin ! Avant d’entrer dans les détails, je préfère prévenir, il va falloir cliquer vite, très vite même pour mettre la main sur ces flacons, car c’est un peu la guerre des bouteilles en ce moment... L’export cartonne, les 2021 sont rares et le trou d’air créé par le manque de vins conduit à une inflation parfois délirante...Mais ce qui compte, c’est que nous ayons accès à ces Chassagne de Morey Coffinet, qui depuis 4 millésimes, font partie de mes préférés du village.
Je ne suis pas le seul d’ailleurs, la presse salue une des plus spectaculaires ascensions de ce domaine, qui en blanc comme en rouge, fait briller beaucoup de terroirs ! Commençons , une fois n’est pas coutume, par les rouges qui furent les premiers vins dégustés en janvier. Le pinot noir et le Chassane Clos Saint Jean ont ouvert le bal de ces plaisirs, affichant des robes peu extraites, au rubis lumineux. Le pinot donne le ton du millésime, avec un panier de petites baies acidulées, ça pinote bien comme il faut, et ça croque sous la dent. Le Clos Saint Jean étant ce qu’il est : une des meilleures parcelles en rouge du village ( tous vignerons confondus), on entre dans une proposition envoûtante : notes de cerises juteuses, de fleurs, avec une pointe de sureau qui étire les messages. Les tanins sont « Volnaysien », aussi caressants que diplomates. En blanc, le Bourgogne blanc est à servir à l’aveugle histoire de comprendre qu’il est bien plus que ce que son appellation propose... Voyez-y un baby Chassagne, c’est assez logique, la parcelle est bien sur Chassagne ! Houillères, qui assemble une jeune vigne replantée récemment et une autre parcelle de vieilles vignes pas très loin des Tremblots de Puligny ( cf Olivier Lamy) offre le parfait trait d’union entre village et premiers crus. J’ai adoré le contraste de ce vin, rythmé en fraîcheur agrumée par les jeunes vignes, et assis en finale par une étoffe admirable. La petite patine de bois accompagne cette merveille sur une belle persistance ; Caillerets en 1er cru est un véritable diamant, qui m’a transpercé de haut en bas en une fraction de seconde. Quelle pureté, quelle vibration minérale.. Sans gras sec inutile, il transpire le pédigree de son sol, et se livre avec magie ! La Romanée du domaine s’est fait pulvériser par le gel cette année, et c’est une vigne qui courbe un peu le dos dixit l’équipe du domaine. Elle est remplacée par les Fairendes dans notre allocation ( Fairendes = parcelles dans les Morgeots 1er crus) qui élargit un peu le coffre, tout en conservant la tension, avec un peu de chlorophylle, de brioche au milieu des fruits blancs. Le Pucelles est un grand vin, mais dans lequel on ne lit pas encore toute la magie des terroirs, donc si vous cliquez, vous acceptez ses conditions : 4 ans dans une bonne cave, sinon, passez votre route ( c’est vrai aussi pour tous les 1er crus du domaine). J’ai bien aimé la finesse, très « Puligny », cette maturité sur le fil et l’allonge digne des Pucelles. 50% de bois neuf sur cette parcelle, qui canalisent comme un entonnoir, une minéralité excellente. La finale est marquée par une pointe d’exotisme. Enfin le Batard, monumental, car ample, sérieux, hyper minéral en même temps... Son cœur de bouche pousse dans tous les sens, il faut passer le reste de la gamme pour de l’eau minérale... Grande bouteille, presque déraisonnable, mais grande bouteille !

Bon, j’ai été très long dans le j’aime, je vais donc être rapide sur le j’achète... Vous avez environ 15 mn entre le temps de réception du mail et la disparition de chaque référence, c’est la moyenne constatée sur les 2020 et 2019... Côté prix, ça grimpe un peu, mais ce n’est pas totalement délirant au regard de la notoriété acquise récemment par Thibault Morey Coffinet. Si vous avez une bonne cave, misez sur les premiers crus, et ouvrez-les dans 4-5 ans, c’est un millésime de fraîcheur, qui se donnera à partir de cet âge. Les villages seront déjà au rendez-vous dans 1 à 2 ans, tout comme les Bourgogne qui eux, seront communicatifs assez tôt.