Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune 2022
Domaine François Mikulski

« Un millésime de feu, une gamme étendue qui donne le sourire et même de grands frissons sur certaines cuvées... Et un François en pleine forme le jour de ma visite ! Quel souvenir ! » Chers Burgundy lovers, je sais pertinemment que la plupart d’entre vous ne va même pas poursuivre la lecture de ces quelques lignes, car nous parlons d’un domaine phare de l’offre Chais d’œuvre et vous êtes nombreux à les suivre chaque année. Mais j’insiste, pour vous raconter cette visite au domaine le 23 février dernier : un moment délicieux, que je vous souhaite de vivre un jour ! D’abord, je n’étais pas seul sur ce créneau, puisque quelques beaux noms du Rhône nord, comme les frères Duclaux et Mathieu Chambeyron (Côte-Rôtie) étaient de la partie… Et quelques clients italiens ! Ambiance chaleureuse, même avant le premier verre ! François nous a raconté un peu le scénario de ce grand millésime qui donne le sourire ! C’est mûr dans les deux couleurs mais pas trop et la hiérarchie terroir est superbement respectée. Nous avons débuté par les rouges qui, pour certains vins, sont sensationnels comme le Santenots qui a mis des frissons dans le dos à tout le monde. Mais nous avons aussi découvert de petites nouveautés comme un Monthélie rouge qui mérite le détour ! En blanc, la démonstration de François est édifiante, avec quelques nouveaux plaisirs comme ce Hautes-Côtes de Beaune rondement mené à base d’une vigne BIO des secteurs de Nolay et un Limozin qui fait son apparition dans la gamme. Évidemment, l’émotiomètre s’emballe dans les Premiers Crus, avec un Poruzots transperçant, un Genevrières à la hauteur de la légende (mon favori de Meursault sur ce terroir) et un Charmes de haut vol. Plongez vite dans le j’achète pour découvrir la gamme !

Bon, commençons par les rouges, qui ont ouvert le bal des plaisirs. Le Bourgogne pinot noir, qui naît à moitié sur Meursault et Volnay, est d’une gourmandise absolue : un pinot croquant, égrappé à 100 %, qui combine l’acidulé à des nuances de cerise et de noyau. Un Très Bon, comme dirait François Régis Gaudry ! Le Monthélie ne fait pas partie de notre allocation, mais si vous le croisez, essayez, le domaine le signe depuis 2019, j’ai adoré la bouche tout en longueur de ce vin qui nous raconte le potentiel de ces terroirs d’altitude. Le Pommard Village est superbe, comme toujours au domaine sur les belles années. Son enveloppe charnelle, ses messages sombres et profonds, glissent sur les papilles sans tanins chagrinants. On avait un poil de bois au nez à l’ouverture, mais franchement on chipote, c’était superbe ! Le coup de foudre vient du Volnay Santenots, terroir qui, par sa taille assez vaste et sa diversité géologique, propose des vins totalement différents. François en fait 18 pièces, donc une vraie cuvée, et sincèrement, j’aurais pu en acheter au moins une (300 bouteilles) si j’avais pu ! Vin hyper classe, au touché suave et voluptueux, où des messages fleuris rejoignent le spectre de baies sombres. La persistance et la finesse de celle-ci créent le frisson, tous les acolytes de Côte-Rôtie présents l’ont souligné ! En blanc, si vous aimez les Aligotés du domaine, c’est que vous êtes bien renseigné. Vigne vénérable, presque centenaire qui enfante des aligotés dorés bien mûrs. François les travaille en cuve, pour préserver leur pureté, mais sur lies fines pour leur conférer un peu de gras. J’ai adoré ce 2022, si digeste et si satisfaisant à la fois. On passe de la pomme à la poire, sur un socle salivant. Bouteille d’apéro redoutable ! Le Bourgogne blanc est, comme chaque année, un baby Meursault. 5 parcelles sur le village, tous les jus sont fermentés sous bois ! Dans le verre, sur la jeunesse, ce vin peut se confondre avec de beaux villages des voisins ! Un poil au-dessus, le Hautes-Côtes de Beaune est intéressant pour sa floralité, sa fraîcheur et son rythme de bouche. Sans vouloir challenger les Meursault village du domaine, il tient son rang et m’a bien régalé. Goûtez-y, vous verrez, c’est pas mal du tout ! Dans le Meursault Village, aucun risque possible, vous êtes chez Mikulski.. J’ai encore en tête un 2020, bu dans un super resto, c’était juste magique. 2022 marche dans ses traces, avec le gras sec et le volume qu’on escompte d’un beau Meursault et de l’étincelle en cœur de bouche ! Poruzots, Genevrières et Charmes sont d’un niveau exceptionnel. Le premier est un bloc de roche, adossé à un peu de confort. François disait que la partie haute du coteau est plantée en SO4, donc un peu plus précoce, ce qui combine maturité et tension dans la cuvée. Genevrières est mon favori, si classe, si persistant et vibrant. Charmes, plus ample, mais sans la moindre lourdeur, le talonne dans la hiérarchie. Impossible de vous planter avec ces 3 quilles de très haut vol sur Meursault !