Champagne Extra-Brut Premier Cru Villers-aux-Nœuds Le Mont Benoît 2020
Champagne Savart

« Sûrement la visite la plus impressionnante de ces deux dernières années en Champagne et une des plus marquantes aussi... Quand je repense aux 2018 et à leur étoffe naturelle, j’attendais les 2019 et 2020 avec grande impatience ! »
Chers membres passionnés, évoquer en avant première dans l’hexagone (et à quelques jours des JO) ces tous nouveaux tirages de Frédéric Savart, c’est repenser à des mots comme : excellence, dépassement, exploits… et par la même occasion à ma dernière sortie chez ce brillant vigneron d’Écueil qui fut, sans exagération, une des plus grosses claques sensorielles de toute la région ! Pourtant, il y en a eu pas mal, comme les bases 2019 des frères Paillard à Bouzy (leur tout premier millésime fait à 100%) ou les tirages limités d’Alexandre Chartogne (Hors Série, quelle tuerie !) ou d’Alexandre Lamblot. On pourrait aussi évoquer les plaisirs assez fous de cette année chez Jean-Marc Sélèque ou Raphaël Bérèche ! Mais voilà, quand on parle de vinosité assumée, complète, de vin qui s’imposent par leur charisme et leur dimension, d’athlète de haut niveau, je reviens naturellement à ces trésors de Frédéric Savart qui, à titre perso, me transcendent littéralement. Pour bien comprendre ce qui anime la vision de Fred Savart, il faut débuter le tour de cave par quelques vins clairs tirés sur les différents contenants qui font sa fierté. Demi muids, pièces de compétition signées Bruno Lorenzon (Pierre de Bourgogne) et des tas de petits contenants différents qui viennent compléter la quête de texture tant recherchée par Frédéric dans ses cuvées. D’ailleurs, sa vision des vins est avant tout celle de grands blancs et son travail sur les élevages, au service de cette vision.... Les maturités sont poussées, quitte à déborder un peu sur les équilibres classiques de Champagne… Fred s’en inquiétait sur les 2018, avec des 13,3% naturels sur certains vins, mais pas moi, car derrière une telle maturité, ce sont plus de sels, plus d’extraits secs et une dimension vineuse qui sont renforcés... N’est-ce pas une quête ultime pour un si grand éleveur ? Nous avons regoûté à Ouverture sur les dernières bases. Une quille totalement ahurissante qui dépasse toutes les limites de ce qu’on peut imaginer en termes de texture et de signature sur cette cuvée qui ouvre la gamme ! Derrière, Les Noues 2020 (5ème millésime) concentrent 43 ares de bonheur. On parle d’une massale de ses parents et grands-parents, qui fait naître des pinots noirs de grande dimension, avec un peu moins de watts que sur 2018. Dans le verre, la trame de pomme rôtie, de noyau, d’agrumes confits est une rampe pour les sels du sous-sol. C’est déjà du très haut vol ! Bulle de Rosé est également un vin qui m’attire depuis deux tirages, c’est un des très rares rosés que j’achète dans la région car son corps est avant tout celui d’un grand vin, porté par de fines bulles. Le Mont Benoît et le Mont des Chrétiens ferment cette série de nouveaux millésimes... Là, sincèrement, on met plusieurs minutes à s’en remettre quand on a la chance d’y goûter ! Aucun dosage nécessaire pour ces tirages envoûtant de texture dont je vous passe les détails, vous les trouverez dans la fiche... Les tirages lièges de ces deux vins sont au service de leur puissance et de leur allonge. Si on devait reclasser les grands crus de la région, alors face à de tels vins, oui, Écueil et Fred Savart mériteraient naturellement cette distinction !

Victime de son succès fulgurant et d’une spéculation qui s’organise autour de ses Champagnes, Fred Savart est à l’instar d’Olivier Collin ou d’Anselme Selosse, un vigneron qui est harcelé de demandes par de nouveaux clients et qui ne peut malheureusement pas servir tout le monde. Aujourd’hui, ce sont quelques bouteilles des bases 2020 qui s’offrent à vous… Voyez les comme des médailles d’or olympique liquide ou comme des cases à cocher dans une vie de passionné !