Chassagne-Montrachet 1er Cru Les Champs-Gains 2021
Domaine Paul Pillot

« Un style de Chassagne de grande pureté, étirés par des choix d’élevage qui allongent les finales de bouche. Dans mon top 3 sur le village ! » Chers membres, si vous lisez ces quelques lignes autour des vins de Thierry Pillot, c’est que vous faites partie de nos Burgundy lovers du club, et que vous suivez avec minutie, l’évolution des grands domaines de la région. Aujourd’hui, nous vous proposons pour la 6ème année consécutive, les merveilles de Thierry Pillot, ce jeune et brillant viticulteur de Chassagne que je place, en termes de style et d’émotion perçue, parmi les MUST absolus du village. Clairement, avec les vins de Caroline Morey ( épouse de Pierre-Yves Colin), ou ceux de Bruno Colin, c’est la « patte » que je préfère en ce moment. Sur 2021, évidemment, c’est assez catastrophique en termes de production, le gel a décimé une énorme partie du millésime... Mais ce qui est né est beau, franchement très beau. Ce millésime m’évoque les structures des 2014, millésime un peu sur le fil de la fraîcheur, avec une concentration supérieure. Les blancs sont tendus, sapides, sans glycérol. Cela permet d’avoir un contact supérieur avec le terroir et une meilleure interprétation des lieux. En rouge, ce sont des pinots rubis, peu extraits, livrés dans une teinte florale et fraîche, qui rappellent les 2017, si bons à boire aujourd’hui. Plongez-vous vite dans le j’achète, pour balayer la gamme dans ce millésime. Mais ne trainez pas, certains vins sont disponibles par 3 ou 6, ça va partir à toute vitesse !

Commençons, une fois n’est pas coutume, par les rouges du domaine... Certains d’entre vous y ont goûté en soirées membres, ou lors de masterclass, il y a autant de doigté et de génie dans les rouges du domaine, que dans les blancs, ce qui est assez rare ! Sur 2021, le simple Bourgogne rouge pose le style, la teinte du fruit et les bases d’un plaisir immédiat. On y retrouve l’ambiance de baies acidulées, de fleurs séchées, sans végétal, avec peu de tanins. Le Santenay Vieilles Vignes est bien plus profond mais contraste fortement avec son aîné 2020. Le fruit est moins embarqué par la maturité, on est moins massif sur ce terroir, qui mérite plus d’élégance que de muscles à mon sens. L’équation est donc très bonne ici, le fruit est plus sombre, mais ne manque pas d’éclat. Côté tanins, c’est un Santenay diplomate, et non austère comme chez certains. Il lui faudra 3 ans pour livrer ses promesses. Comme chaque année, la pièce maîtresse de la cave est le fabuleux Clos Saint Jean, merveille de précision qui claque la cerise à plein nez. J’adore, dans ce cru, qui est peut-être le plus grand en rouge du village, sa capacité à faire passer de l’intensité aromatique en finesse. Celui de Thierry Pillot est magique, un vrai métronome de plaisir que les passionnés s’arrachent ! En blanc, nous sommes navrés de vous dire qu’il n’y aura aucune Grande Montagne, Caillerets, sur ce millésime, et nous nous contenterons des villages et d’une poignée de Champs Gain en Premiers Crus. Ce n’est pas grand chose mais c’est déjà beaucoup sur ce millésime. Le Chassagne village est sculpté, saillant, avec déjà pas mal de plaisir. Il parlera aux amateurs de Chassagne sapides, un peu marins, sans trop de gras. C’est un partenaire idéal pour quelques préparations crues, finement iodées. Dans les Mazures, on plonge dans ce « champs de cailloux » situé sous les Champs Gains. Ici, les messages sont plus minéraux, plus intenses que dans le village, avec de l’éclat de calcaire, des agrumes, une petite pointe fumée. Attendez-le 4 ans et servez-le sur une sole aux éclats de noisette du piemont avec un beurre blanc... Décollage garanti ! Le Champs gain pousse plus fort, forcément, avec des épaules plus larges et un cœur plus vibrant. Son millefeuille aromatique est plus riche, même si à ce stade, on n’engage la conversation qu’à moitié. Il s’adresse aux puristes qui font l'effort d’attendre ce genre de vins sur 5-7 ans avant ouverture ! Un dernier mot sur les prix du domaine qui, contrairement à beaucoup, restent sages. Il y a eu une inflation au domaine, mais pas scandaleuse. A titre d’exemple, le Mazures 2017 valait 65€, il vaut 80€ 4 ans après. On est loin du délire de certains, qui font 100% d’augmentation chaque année... Bravo à Thierry et Chrystelle, pour cette politique de prix !