Ajaccio Vaccelli 2020
Domaine de Vaccelli

« Un rosé élevé 18 mois comme un grand blanc à tomber ; une gamme renversante de plaisir en blanc sur 2021 qui colle à merveille à la fraîcheur du style ; des rouges sur 2020 qui prennent des airs de Chambolle ! » Chers membres passionnés, voici comme chaque année au mois de juin, les tant attendus tirages du génialissime Gérard Courrèges au domaine Vaccelli, une véritable icône de l’ile de beauté que certains membres ont découvert il y a plus de 10 ans dans leur coffret. A l’époque, nous étions déjà sous le choc des fameuses cuvées Granit et impressionnés par le travail en parcellaires initié par Gérard... Depuis, le domaine a rejoint l’élite de la région, ses vins s’arrachent et ne sont vendus que sous allocation... Fort heureusement, nous étions là dès le départ et avons la chance d’être « plutôt bien servis ». Avant d’entrer dans les détails de la gamme, je préfère vous prévenir, le domaine a atteint un tel niveau avec les deux derniers millésimes, que la frénésie autour des cuvées devient incontrôlable ! Il va falloir cliquer très vite ! On notera l’arrivée depuis deux ans de trois nouvelles cuvées parcellaires en blanc dans la gamme, qui poussent le curseur encore un peu plus loin. Plongez-vous vite dans le j’achète, mais ne trainez pas, ça va partir à toute vitesse !

Allons « straight to the point” et essayons d’être objectif… On adore tellement le bonhomme que... Le rosé, d’abord, tout simplement cosmique, car c’est connu de ceux qui l’ont bu, c’est un rosé approché comme un grand blanc : texture ample, fine patine de l’élevage, saisissante sincérité aromatique sur l’écorce, la maras des bois... 2021 a plus de lift que son aîné 2020, j’adore ! Dans un verre noir, impossible de dire que c’est un rosé... En blanc, la cuvée Vaccelli est un peu comme le premier passage de rapport dans une Ferrari. Elle colle au siège avec ce prisme du vermentino qui passe du cédrat au fenouil avec, déjà à ce niveau, un plaisir charnel intense. Granit blanc le coiffe forcément sur ce qui fait sa signature : plus de minéralité, plus de fond et d’allonge, c’est encore une fois, une démonstration autour de cette cuvée qui a un potentiel de minéralisation dans le temps assez fou. Le petit plus des 2021 est qu’on peut les approcher en jeunesse, mais ils devraient bien vieillir, comme les 2014 à mon sens. Les 3 nouvelles cuvées parcellaires arrivées récemment dans la gamme vous feront passer dans une autre sphère de plaisir. En gros, ce sont 3 parcelles que Gérard a surgreffées en vermentino. Toutes sont de vieilles vignes et vinifiées exactement pareil... Les comparer est juste fascinant ! Chioso Novo offre un coffre, un gras sec, une patine tellement smart de l’élevage, qu’on pourrait la comparer à la cuvée Diplomate de JC Abbatucci, l’autre sorcier de l’appellation ! Énorme concentration, extrait sec superbe, aucune lourdeur... Aja Donica est moins crémeux, mais plus électrisant : plus de salivation en cœur de bouche, une minéralité sublime, un vin plus étiré que le premier. Campo di Magna enfin est un combiné de deux premiers. Il affiche une classe dans la carrure, le relief, la longueur, le pedigree d’un Premier Cru en Bourgogne. Amande, trait mellifère, cédrat, pointe de biscuit qui fait fondre dès le premier tour de verre... Franchement, choisir entre les trois était un crève-cœur, on a pris tout ce que pouvait nous donner Gérard... hélas trop peu sur 2021, année si cruelle dans les vignes ! En rouge, accrochez vous là encore... Vaccelli rouge 2020 est aussi sensuel que son aîné, en un peu moins concentré, mais quelle classe.. .C’est la version corse d’un Chambolle Musigny, le vin a tout : finesse, jutosité du fruit, sensation sapide et concentrée, tanins suaves ! C’est l'île de la tentation quand on en ouvre une, on veut directement la deuxième ! Granit rouge est là aussi splendide, mais plus taillé pour la garde ! Donnez lui au moins 3-4 ans pour qu’il se libère de l’immense millésime qui l’a fait naître. Il est plus séveux, ses notes de fraises au chaudron, d’épices et de fleurs sont un shoot pour les sens... Mais les tanins montent un peu la garde en vous disant : « patience ! » Enfin, clou du spectacle, le légendaire « 174 » que les initiés ne laisseront surtout pas filer : là c’est comparable à un Chambolle Premier Cru en termes de texture, d’allonge et de sensations, c’est la parcellaire de granit qui profite d’un sol différent et de l’altitude... A l’aveugle, vous dites « immense pinot », avec deux trois adjectifs du genre : « transperçant, hyper fin... archi vibrant » !