Alsace Pinot Noir Grand H 2021
Domaine Albert Mann

« Des pinots noirs Grands Crus depuis 2022, une émulation de jeunes qui donnent des ailes à la région et de beaux millésimes qui poussent derrière... » Chers membres, vous ne me pardonnerez jamais si je fais trop long dans ce j’aime j’achète car les fabuleux pinots du domaine Albert Mann sont trop rares et trop bons pour que vous passiez à côté... Cela m’oblige à être concis, précis et surtout, à ne pas tomber dans l’emphase inutile. L’année dernière, j’étais comme un dingue en vous parlant des 2020 du domaine, millésime de perfection dixit Jacky et Antoine, où les curseurs sont montés tellement haut que j’avais plus l’impression d’être à Vosne Romanée qu’en Alsace... Voici les 2021 qui rappelleront peut-être à certain les 2017 en terme de trame : une année moins pulpeuse en fruit mais très belle au domaine in fine. J’avais eu le plaisir d’en goûter un peu lors de ma visite l’an passé et avait souligné la netteté du fruit dans cette vendange plus tardive et plus complexe à gérer que 2020. Pour avoir encore des 2017 à la maison, on est « haut dessus » car Jacky et Antoine ont hissé le niveau de jeu depuis. Plongez vous dans le j’achète pour découvrir ces 4 pinots qui font référence dans la région !

Comparer 4 pinots du domaine côte à côte est une expérience unique et singulière, je vous souhaite de pouvoir le faire un jour si vous passez au domaine. Tout commence avec le fameux Clos de la Faille, 1 ha de pure magie que Jacky Barthelmé a su hisser au rang de "terroir de légende" par la dimension des pinots noirs qui y naissent. Née dans la prolongation du "Hengst", sur des terroirs marno-calcaires, cette vigne plantée à 13.000 pieds par hectare de pinots fins fait naître des rouges somptueux qui, à l'aveugle, pulvérisent un bon paquet de grands Bourgogne. Des quatres, c’est celui qui offre une matière plus florale et une trame plus fine... On se surprendrait à vouloir les ouvrir trop tôt ! Derrière, le duo Grand P et Grand H est une démonstration de ce qu’un terroir « Grand cru » peut proposer. Le Grand P offre une trame de grand pinot bourguignon dans le calcaire, un niveau premier cru qui n’est pas sans rappeler dans sa résonance aromatique, certains terroirs haut de coteau de Vosne. Une puissance saisissante qui appelle à un peu de sagesse niveau garde mais une quille de pédigrée ahurissant ! Les 2021 sont à attendre 3-4 ans, c’était un peu plus pour les 2020. Plus civilisé, mais plus épicé dans son relief : Grand H, nait dans le Hengst (l'étalon en Alsacien) qui, pour la petite anecdote, est le premier Grand Cru d’Alsace à autoriser le pinot noir dans l’encépagement. Avec le Kirchberg de Baar, ce sont eux qui ouvrent la voie à cette nouvelle hiérarchie des rouges de la région. Grand H livre, lui aussi, une matière toute aussi intense mais dans un registre plus épicé et plus sanguin, sa trame sur la cerise amarena donne le ton. Ma petite madeleine de Proust au domaine est le fameux Saintes Claires, une vigne qui épouse le haut du Furstentum où Jacky m’a emmené après la dégustation l’an passé, pour aller y voir les travaux titanesques réalisés : des petits murets en pierres sèches sublimes qui forment de petites terrasses ; une massale très haut de gamme de pinot dont les vignes bridées en rendement commencent à rejoindre la roche mère. Elles ont à peine 20 ans, mais pourtant, le résultat est stupéfiant. À l’aveugle, les 2020 me rappelaient des « Vosne Beaux-Monts » ou un truc dans le genre tant la teinte du fruit, la qualité des traits et la longueur, sont au niveau ! 2021 ne drope tellement derrière les 2020, au contraire, on lit mieux le socle géologique calcaire dans ce vin. J’ai hâte de le retrouver dans un verre à 5-6 ans comme on retrouve aujourd’hui avec bonheur, les 2017. Côté volume, il n’y en a pas beaucoup, mais on a la chance d’avoir cette année une très belle allocation et je remercie du fond du cœur Jacky, Marie-Thérèse et Antoine pour ces flacons qui repoussent, dans bien des cas, les limites de l’imaginaire. J’adore, j’adore, j’adore, pas d’autre mot !