Champagne Brut La Grande Année Rosé 2014
Champagne Bollinger

La patte Bollinger est là, avec dans ce millésime, une présence du minéral plus affirmée ! Ce fût un véritable plaisir lundi dernier de participer à une masterclass du chef de cave de Bollinger qui nous a présenté en avant-première ses deux derniers trésors : Grande Année et Grande Année Rosé sur la vendange 2014. Derrière les incroyables 2012, le niveau d’attente de la cinquantaine de sommeliers et acheteurs présents ce jour-là était haut... Mais on n’a pas été déçus, au contraire. 2014, dont on a presque oublié le profil depuis toutes ces années, fut une année assez fraîche, qui favorisa à l’époque, des cycles végétatifs plus longs. Dans ce millésime, Denis Bunner nous expliqua que la construction de la Grande Année fut un poil différente : un peu plus de Verzenay pour les pinots noirs et une proportion légèrement accrue dans les chardonnay. Résultat, la Grande Année blanc 2014 revêt une fraîcheur supérieure à celle des 2012, on quitte, le temps des premiers tours de verre, les notes habituelles vineuses de fruits secs, pour un bouquet plus mentholé et subtile. Avec l’aération, on retrouve tout de même la fine patine des vieux fûts de 25 ans du domaine, les fruits à coque, une pointe de rhubarbe, et une fine sensation lactique qui étire la persistance. A titre personnel, j’ai adoré cette version plus digeste de la Grande Année car si les 2007 et 2012 étaient très complexes, c’étaient surtout des vins d’hiver. Là, je trouve qu’on a gagné en raffinement aromatique, la bulle est svelte, le vin posé et délicieux ! Derrière ce shoot de plaisir et ce paysage un poil nouveau pour la maison, nous avons gouté au Grande Année 2014 rosé... Une œuvre d’art, comme c’est toujours le cas pour cette cuvée chez Bollinger : au bouquet du blanc, on y rajoute de la grenade, des touches de fleurs séchées, d’écorces d’agrumes confites. La construction en bouche est magistrale, avec une persistance à couper le souffle. Aucun doute possible, Grande Année 2014 est une bombe, qui place la barre très haut dans ce millésime ! Coup de cœur !

Lors de cette masterclass, mon ami Xavier Thuizat (chef sommelier du Crillon) soulignait avec justesse que 2014 est une année de sol et non une année de lumière ; comprenez que l’empreinte saline est plus marquée, dans ce genre de millésime, par la dimension vineuse que l’on trouve dans les années plus chaudes. Si vous aimez les Champagne de grand raffinement et que Bollinger fait partie de vos maisons préférées, alors vous ne serez pas déçu par ces deux versions de la Grande Année 2014. J’ai adoré le fait que l’on dépoussière un peu le style vineux et évolué de ces cuvées. Le style reste, mais on gagne en finesse aromatique, c’est fabuleux !