Magnum Champagne Extra-Brut Grand Cru Bouzy Les Parcelles XVIII
Champagne Pierre Paillard

« Une trajectoire enthousiasmante qui annonce un énorme « strike » dans l’offre Champenoise d’ici quelques années ! » Amis Champagne lovers, voici un coup de cœur qu’il me tardait de partager avec vous, un coup de foudre même... Il y a quelques semaines (fin juillet 2022), je m’évadais une dernière fois dans les vignes, pour visiter quelques domaines et prendre la température chez quelques noms de la région qu’il me tardait d’aller voir. C’est à Bouzy, un grand cru de légende pour le pinot noir que j’ai eu la chance de me rendre le matin, pour visiter Antoine et Quentin Paillard, deux frères qui ont repris avec panache, ce domaine familial né en 1946. Depuis 10 ans, Antoine et Quentin ont dessiné leur projet, imaginé leur trajectoire, et mis les petits plats dans les grands pour affiner la gamme du domaine... Une viticulture BIO (pas simple en Champagne), qui s’étire sur 30 parcelles ; une réflexion poussée sur les choix de matériel végétal qui remplace un peu chaque année l’existant ; un gros travail dans les vignes (Une personne par ha quand même...) dans le but de forger des raisins au goût intense, plein de sel et de minéralité ! En cave, les choix opérés depuis 2019 ne font que renforcer ces messages d’excellence. Tous les jus sont désormais fermentés sous bois en demi muids et en foudre Stockinger, ce qui étoffe les vins d’une charpente tactile digne de très grands blancs. Évidemment, tout est travaillé en parcellaire, comme on le voit partout chez les domaines de référence de l’artisanat Champenois. Bref, vous l’avez compris, la trajectoire choisie donne le sourire, et les quelques vins dégustés sur les bases 2019, 2018 et 2017 portent déjà l'âme des grands vins à venir... Plongez-vous dans le j’achète pour découvrir leur spécificités !

« On juge un domaine en Champagne à sa première cuvée n’est ce pas ? » Prenez les « parcelles » du domaine, et déjà, vous saurez de quoi on parle ! Je m’étais déjà régalé chez Jean-Louis Nomicos d’une coupe de cette cuvée très abordable ( 37€ ttc) et m’étais dit : « pas mal, pas mal du tout... » Eh bien disons que les tirages plus récents ne font que renforcer ce sentiment ! La cuvée, fermentée en partie sous bois, porte déjà haut et fort l’identité du style maison : un bouquet intense de noyau, des touches de nèfle, un fond de miel qui enveloppe pas mal de sel et de persistance. L’ensemble, servi dans un beau verre à Champagne (pas de flûtes surtout), est porté par une bulle ouatée et fine. On notera le dosage assez bas (2g) de ce tirage qui fait la part belle à des raisins bien mûrs ! N’hésitez pas à prendre un magnum, car ça se boit « tout seul » et avec délectation ! En montant dans les tours de la gamme, on découvre avec émerveillement les Maillerettes : un pur jus de terroir de Bouzy, où sont concentrés les messages de la roche mère, située sur cette parcelle à 50 cm. Plus de corps, de sphère, d’allonge, c’est le genre de cuvée qui rappelle combien les grandes parcellaires de Champagne sont gastronomiques. J’ai adoré le corps de cette cuvée (pourtant c’est un 2017, challengeant dans la région pour les pinots noirs), ses notes de cédrat, de noyau, d’orange amère... et quelle allonge ! À son contact, on se met à rêver d’une fine tarte feuilletée aux cèpes, avec quelques figues de saison pour la relever. Plus original dans la gamme : Les Motelettes, une fin plus fuselée grâce à des chardonnays nés en pleine craie. Plus lumineux, salin, il offre un registre d’agrumes confits en prime de son étoffe. Dosé à 1,5 gramme, il trace en bouche en créant derrière lui, une avalanche de salivation ! Les amateurs de rosé ne manqueront pas le très savoureux « Terre Rose », qui là encore, est totalement réussi. On connaît la qualité des pinots sur cette vendange, et la dimension des vins rouges de Bouzy (la vigne est juste à côté de la maison) ... Le reste se fait tout seul, avec une fusion de notes de pétales de fleurs, d’écorce d’agrumes, d’airelles, de noyau. J’ai pu déguster un 2010 d’ailleurs, d’une complexité assez dingue. Goûtez-y, et n’hésitez pas à en mettre une ou deux de côté ! Enfin, il faudra passer par la vendange 2012, pour remettre des mots sur des sens et sur ce qu’est « une vendange d’exception ». Si le style du domaine a évolué depuis, on ne peut que saluer le coffre et la dimension tactile de cette grande récolte, qui déclenche un petit « wouahou » à la dégustation. Beaucoup de densité, un cœur énergique de grand blanc, une minéralité qui pousse, et des messages d’évolution qui s’invitent. Là, c’est le risotto au safran qui s’impose ! Un brie aux truffes derrière, et on flirte avec le paradis...