Côte-Rôtie Maison Rouge 2020
Domaine Duclaux

« Des 2016 pour se régaler et des 2020 à collectionner ! » Chers membres passionnés, il y a 2 jours, le Chais d’œuvre Lab de Nöel accueillait plus de 150 d’entre vous, autour d’un parcours sensoriel inédit autour de l’iode, du pata Negra, de fromages Quatrehomme, des délicieux foies gras de « Tonton Michel »... Il y avait aussi de la truffe noire et des chocolats de la maison Chapon qui contrastaient une bonne vingtaine de vins ! Ce fût selon les participants, une véritable « expérience », mot cher à l’équipe de Chais d’œuvre dont la mission est avant tout de « stimuler votre passion ». Alors en ce début de semaine, on fait une petite pause sur les mets de Noël et on se reconcentre sur le vignoble et les coups de cœur. En Côte-Rôtie, cela fait désormais 4 ans que nous sommes épatés par la trajectoire de Benjamin et David Duclaux qui gèrent leur micro domaine familial de 5,38 ha autour de Tupin Semon. J’ai en tête les 2016, millésime charnière pour ces deux frères, qui ont fait évoluer leur patte, avec des Côte-Rôtie de velours aux boisés beaucoup moins marqués que dans le passé. Je repense aux Maison Rouge, totalement addictives dans ce millésime d’anthologie de Côte-Rôtie, avec ses tons d’olive, de poivre sauvage, de menthol, livrés sur un coussin charnel et voluptueux ! Voici leur grand frère, sur 2020, avec les fameuses Germine et Maison Rouge. Dans ce millésime précoce, mais pas trop solaire, je trouve que le Rhône nord renoue avec ses équilibres initiaux : de la maturité mais pas trop de degrés et beaucoup de finesse dans les traits. Germine est une caresse pour les papilles, avec une trame qui glisse sans accroc sur la langue et beaucoup de parfums. J’ai adoré le contraste salivant et la délicatesse tactile de cette cuvée, même en jeunesse. On imagine déjà son évolution sur 7-8 ans, avec un peu comme dans les 2016 (proposés en parallèle de cette vente) une évanescence admirable. Dans Maison Rouge, cadastre bien connu de la partie sud de l’appellation, notamment chez Vernay, on plonge un peu plus dans le sol, c’est un vin plus séveux mais tellement plus complexe... On ajoute à la suavité de trame, le caractère du terroir et un fruit plus intense qu’un élevage à peine marqué vient cintrer en finale de bouche. Clairement, cette bouteille est à collectionner et à ouvrir dans 6-8 ans comme on peut désormais ouvrir les Maison Rouge 2016 !

Un style « suave et précis qui peut s’apprécier en jeunesse » ! Évoquer les plaisirs de Côte-Rôtie, c’est souvent se raccrocher à ces sensations de velours, à ces bouches qui renversent par leur velouté et leur quasi absence de tanins... Mais ce n’est pas toujours comme ça et j’aimerai, dans ce j’achète, préciser ce qui forge les grandes différences entre ce domaine que j’adore et les autres comme Jamet, Gangloff ou même Rostaing, souvent à l’affiche chez Chais d’œuvre, mais très différent en termes de profil. Chez Duclaux, on cultive cette accessibilité, cette finesse de traits qui permet d'accéder au vin tôt en dégustation. Alors que chez Jamet (surtout dans les Côte-Rôtie du domaine), on joue la carte du temps long, de la vendange entière et de l’évolution sur 15-20 ans ! Perso, j’adore ce domaine, mais en jeunesse, c'est rarement drôle et souriant. Alors que chez Duclaux, on se régale assez tôt, comme c’est le cas en ce moment avec les Germine 2019 ! Alors un conseil, mettez ces 2020 et 2016 en cave, pour vous régaler. Germine s’exprimera assez vite et Maison Rouge viendra dans quelques années. Côté prix, c’est un domaine accessible, ce qui à l’heure où la Bourgogne nous échappe, est une super bonne nouvelle ! Faites le plein !