Côtes du Marmandais Coucou Blanc 2020
Domaine Elian Da Ros

« Certainement une des plus grandes émotions de cette fin d’année 2022 et aussi une confirmation éclatante dans les derniers millésimes ! » Ce ne sera une surprise pour personne, du moins, pour aucun des membres qui ont bu à l’Atelier, de vieux Clos Baquey, ou de vieux Chante Coucou d’Elian Da Ros. Ce brillant interprète du Marmandais qui, depuis plus de 15 ans, fait rayonner ces terroirs méconnus à coup de biodynamie, est aujourd’hui au sommet de son art, et Mathieu, qui est passé il y a quelques semaines au domaine, est revenu chez Chais d’œuvre avec une gamme à tomber ! J’aimerai avant de parler des cuvées icôniques du domaine, évoquer la gifle sensorielle proposée par « Sua Sponte », un blanc demi-sec (50 gr/l) né de sauvignon et de sémillon botrytisés que nous avons adoré. Dans le verre, comme dit Mathieu « on dirait les demi-sec le Mont d’Huet qui tirent sur la truffe blanche »... C’est totalement ça, une partition exotique, tropicale même avec en filigrane de cet équilibre sucre-acide merveilleux, des notes de truffe blanche. On imagine déjà sa trajectoire et les mariages heureux qui se dessinent comme un gravlax de saumon au kumquat par exemple. Derrière, le Coucou blanc est une fusée, ceux qui l’ont déjà bu savent que le passage de 5 ans d’Elian chez Olivier Humbrecht a laissé des traces. D’ailleurs, Elian le décrit comme un « héritage » de son passage en Alsace. C’est un cocktail de sauvignon blanc et gris, avec 30% de sémillon. L’ensemble fermente et s’élève dans un œuf béton pendant 19 mois et propose une idée totalement à part des vins de la région. Perso, j’adore son contraste entre agrumes confits, mirabelle et notes florales. C’est un vin qui affiche une texture délicieuse, tranchée par un support salivant de toute beauté ! Coup de cœur là encore sur ce millésime ! Enfin, et c’est peut être pour ça qu’il ne faut surtout pas manquer cette vente : l’immense Clos Baquey 2016... Le millésime est dément dans la région, on le sait surtout quand on fait la synthèse des 2016 sur la rive gauche de Bordeaux. Elian a signé ici un de ses plus grands Clos Bacquey, avec l’assemblage qu’on lui connaît : cabernet franc et sauvignon, abouriou, merlot. Jamais poussés en vinification mais juste accompagnés, ces cépages livrent des messages apaisant de cassis doux, de piquillos, de bleuets, avec comme dans de grands vins de Bordeaux, quelques touches de graphite qui tireront d’ici 3-4 ans sur la truffe et le tabac. Cette complexité se retrouve en bouche, au contact d’une matière suave et de tanins poudrés. L’ensemble s’étire sur une superbe persistance ! Bref, ce Clos Bacquey 2016, c’est un des vins qui m’a le plus touché en fin d’année 2022 dans ce secteur de l’hexagone et nous n’avions qu’une seule envie pour terminer l’année en beauté : partager avec vous ce coup de foudre !

« De grands vins, mais aussi, un rempart à la folie des grandeurs ! » Derrière la fièvre des prix qui aura contaminé la quasi-totalité des grandes régions de l’hexagone cette année, le sud-ouest sort indemne et grandi par la politique tarifaire des grands noms de la région. Elian da Ros propose d’immenses bouteilles entre 20 et 40€, avec des blancs de haut vol et des rouges qui régalent depuis fort longtemps les amateurs de grands vins rouges de la région. Un conseil, si vous avez une bonne cave, faites le plein de ces trésors qui vieillissent admirablement et qui proposent un des plus beaux rapports prix- émotions- plaisir de l’hexagone. J’ajouterai un petit mot sur la note « artistique » des cuvées : 5/5 à mon sens ici, les membres qui viennent régulièrement aux masterclasses à l’Atelier savent de quoi on parle !