Irancy 2022
Maison de la Chapelle

Un millésime 2022 tout simplement glorieux pour les pinots de Bourgogne, et particulièrement dans ce secteur nord de la région ! Ces Irancy du domaine Maison de La Chapelle sont à se damner ; on a l’impression de plonger dans un panier de cerises juteuses ! Coup de cœur pour ces rapports prix-plaisirs frissonnants !
Chers membres passionnés, il y a un peu moins d’un an, je sortais émerveillé d’une rencontre à Wine Paris avec ce néo-domaine créé en 2014 que m’a présenté Philippe Noyé, une vraie légende du vin. Il a découvert, un peu avant les autres, la fine crème de la viticulture en France : Cécile Tremblay, Dagueneau, Guiberteau, Les frères Danjou, Jérôme Bretaudeau et tant d’autres… Il m'avait présenté Delphine et Grégory Viennois, deux Bourguignons qui se sont lancés dans la grande aventure du vin après de multiples expériences, au domaine Prieur à Meursault puis au domaine de l'Arlot. Grégory, pour l'anecdote, fut aussi directeur technique chez Michel Chapoutier quelques années, avant de remonter dans le Chablisien. Et très sincèrement, cette rencontre fut un coup de cœur ! L’été dernier, j’étais au domaine pour mettre des mots sur les premières sensations de 2022 : un vrai shoot ! Ce millésime pulpeux, mûr, mais sans hyperbole sur le glycérol, m’a fait fondre de plaisir : les vins affichaient en fûts ces sensations envoûtantes de cerises noires, de noyau et de fleurs... Un concentré de printemps liquide ! Six mois plus tard, j'ai pu redéguster les vins en bouteille, avec ce crescendo sensoriel génial proposé par la gamme du domaine ! Plongez-vous dans le "j'achète" pour saisir les nuances et les atouts de chacune !

Avant de parler des cuvées, parlons « tempo » de dégustation, c'est important ! Le premier Irancy s’adresse aux impatients, à celles et ceux qui aiment les pinots qui claquent la cerise, et qui aiment les sensations salivantes des pinots en jeunesse. Les deux parcelles méritent 12 à 24 mois de sagesse ; il faudra attendre ce fondu des éléments pour provoquer l’émotion que l’on attend de ces vins à ce prix !
Parlons des vins : l’Irancy rouge qui ouvre la gamme porte déjà tous les espoirs de ce grand millésime : on monte dans le cerisier, et on n’en descend plus. Le combo – gouttes et presses (finement sélectionnées) – favorise un jeu de texture entre un vin acidulé, juteux, avec peu de tanins. J’ai adoré son étoffe, et le côté satisfaisant de son volume ! On en a pour son argent ! Derrière, mention spéciale pour les Beaux Monts cette année, un vin qui affiche une trame plus sombre, mais toujours très noyau et cerise noire. Sa texture change clairement du premier vin ; on gagne en densité, en longueur, en persistance aussi. L’argile participe à la sensation terroir, et à la présence des parfums en finale !
Une superbe bouteille en devenir ! Dans les Batardes, c’est la roche mère qui parle : le calcaire, à fleur de vigne ici, porte des messages plus fleuris, un vin plus poudré et expansif. On quitte l’étoffe et le manteau épais des Beaux Monts pour de l’éclat minéral, du sel, et toujours ces messages souriants de cerises acidulées. Les amateurs de pinots type Volnay ou Chambolle ne le laisseront pas passer, car en termes d’allonge et de race, on est au niveau des 1ers crus ! Avouez qu’à ce prix, c’est rare ! Bref, trois cuvées annonciatrices de bonheur au printemps.