Magnum Bellet Le Clos 2022
Clos Saint Vincent

« Des vins extraordinaires au vieillissement, mais personne ne le sait ! » Chers membres passionnés, cela fait des années que je martèle ce message et plus de 12 ans que nous proposons chez Chais d’œuvre, ces trésors du Clos Saint Vincent en vous invitant à ne surtout pas négliger le terroir de Bellet, dans votre collection de grands blancs. Car toutes les personnes qui ont bu au domaine de vieux millésimes des fameux Bellet de Gio Sergi, savent que l’on parle d’émotions rares, de shoot de truffe, de cédrat, de citron confit, de miel lorsque la matière de ces grands vins se minéralise ! Que dire aussi du rosé, à base de braquet qui livre des nuances florales et des touches de noyaux dans une sincérité désarmante, ou des rouges du domaine à base de folle noire et grenache. J’ouvre en ce moment des 2015 du domaine, juste superbes ! Aujourd’hui, nous vous proposons les derniers millésimes du domaine, avec des magnums du superbe Clos 2022, première lecture des calcaires de l’appellation où le vermentino trouve son étoffe, son volume tactile et ses premières expressions d’agrumes et d’infusion. Année solaire, mais pas trop riche, elle donne à ce Bellet blanc de superbes épaules, mais pas trop de glycérol,. Le vin se déploie avec énergie sur ce prisme qui rappelle pourquoi on dit de ces vins qu’ils sont les rieslings du sud ! Sa grande sœur Vino di Gio est une cuvée archi confidentielle qui met en lumière les plus vieilles vignes du domaine. Immense vin de gastronomie, c’est un peu ma madeleine du domaine, mon vin repère que j’avais détecté pour la première fois à l’aveugle lorsque je dégustais pour Gault et Millau en 2008. Le 2021, parfait pour les blancs du sud, offre le gras sec et le sel calcaire en prime du prisme d’agrumes et d’infusions. Notes de verveine, de miel, avec une pointe amandée, c’est un Premier Cru en sensations si on s’autorise la comparaison avec de grands bourgognes ! En rosé, je vous invite sérieusement à goûter à cette cuvée fabuleuse, à base de braquet (cépage local) qui déploie la rose, le poivre blanc et la pêche de vigne. Loin des rosés techno fermentaires de Provence, il a une vraie identité ! En rouge, ne manquez pas Vino di Gio 2020, grand rouge provençal aux instances fumées, où la cerise macérée croise des notes de thym et de tomate séchée. Sa trame parlera forcément aux fondus de grands vins italiens, genre Barolo. Une énorme bombe à retardement !

Dites-vous aussi que les calcaires de l’appellation favorisent des effets de minéralisation admirable et que rien ne ressemble à ces rolles quand ils se teintent de miel, de truffe, de cédrat ou de citron confit. Sur le Clos 2021, voyez un genre de 2014 ou 2013, des millésimes de fraîcheur alerte, au relief sapide, tendu. On sort du scope plus ample des millésimes précédents et on gagne en rythme. Dans Vino Di Gio 2020, ce sont les vieilles vignes qui opèrent et qui se jouent de la dimension plus précoce et solaire de l’année. J’avais déjà adoré les courbes du Clos mais là c’est niveau Premier Cru donc plus long, plus intense. Voyez cette merveille comme une grosse bombe à retardement qu’il faudra ouvrir avec passion autour de 7-8 ans. Un dernier mot sur les rouges qui, on le sait, vieillissent aussi avec panache au domaine. Les 2020 en jeunesse sont moins concentrés que les 2019 mais font passer du plaisir avec un glycérol moins présent. Une trame aussi élégante que définie qui, à ce stade, surfe sur un peu de notes fumées et un fruit sombre épicé. Avec le temps, c’est une farandole de sensations qui vient, comme l'attestent les Clos 2015 rouges que j’ouvre en soirée Live en ce moment. À 37€ la quille et 85€ le magnum, franchement, le pari de perdre quoi que ce soit est nul. Dans sa version Vino, on ajoute une grâce tactile supérieure, des fleurs et une longueur supplémentaire à cette bouteille. Beaucoup sont bues trop jeunes alors qu’elles ont tant à donner avec l’évolution.