Magnum Sancerre 2022
Domaine François Crochet

« La plus belle métamorphose du Sancerrois du moment, un coup de cœur immense du salon des vins de Loire 2023 qui se confirme… Quand on goûte la gamme, on tire son chapeau, on applaudit, on s’incline même ! Chers membres passionnés, dans quelques jours se tiendra le salon des vins de Loire 2024 à Angers, et toute l’équipe se réjouit déjà de s’y rendre, pour mettre des mots sur les sensations proposées par cette belle vendange 2022 ! Il y a un an, j’étais à ce même salon, et commentais dans quelques j’aime-j’achète un mois plus tard, ce coup de foudre immense au stand de François Crochet, ce brillant vigneron de Bué que nous suivons avec passion depuis 5 ans désormais ! Depuis nos premières visites au domaine avec Mathieu, nous avions, comme nombre de passionnés, été séduits par le niveau global de la gamme, avec de vrais coups de cœur parfois comme « Exils » (les silex à l’est de l’appellation), ou dans les Grands et Petits Chemarin, trésors quasi « Chablisiens » de l’expression des calcaires de ce secteur de Sancerre ! Mais il y restait quelques curseurs à déplacer à mon sens, pour passer dans la catégorie ultime de l’offre Sancerroise, celle où chaque verre emmène ailleurs… Ces détails qui ont changé, je vous en parlais en commentant les 2021 : François travaille à 100 % en levures indigènes depuis quelques années, ce qui affine de manière remarquable les trames aromatiques du sauvignon qui peuvent parfois déborder, surtout sur une vendange solaire. Mais ce n’est pas le seul détail qui fait désormais la grande différence. François a décidé, pendant la période Covid, d’étirer les élevages de ses Sancerre. Après avoir constaté le gain d’expression terroir, grâce à cette pratique sur lies fines, il ne démord pas : « Ça change beaucoup de choses ». Le résultat était déjà lisible dans les 2021, millésime écorché par le gel et la pression humide de la vendange, mais il est encore plus net dans les superbes 2022 du domaine, que j’ai pu découvrir à Biodyvin en novembre 2023. D’abord, j’aimerais souligner l’excellent niveau du Sancerre blanc 2022, qui, sans souffrir de la richesse solaire, fait passer avec classe les sensations de pomelos, d’herbes fraîches, portées par des sensations salines. Sa texture charme, elle rend l’accès à la cuvée avec spontanéité, le volume est parfait… On soulignera la netteté des sensations, et surtout la sincérité aromatique de ce simple Sancerre, qui en dit long sur le niveau que se fixe le domaine ! En rouge, je vous l’avais déjà fait remarquer chez d’autres domaines : les pinots sont nés avec une petite cape dans le dos ! Le superbe rouge 2022 affiche un juteux sur le noyau et la cerise, portés dans une bouche pleine et sérieuse. Au printemps, servi sur un magret aux cerises en plein mois de juin, ce sera un régal ! Côté parcelaires, les Grands et Petits Chemarin sont les premiers à faire leur apparition sur le marché, les Chênes Marchand et Exils sortiront en mars… Comptez sur nous pour ne pas les manquer ! Dans ces deux cuvées, c’est la craie, le socle calcaire qui fait la loi… Pas le cépage. Le Petit Chemarin est toujours, à mon sens, le plus nerveux : du caractère, du sel, un côté jus de roche qui fait la fête à quelques préparations marines.. Perso, je les sers sur des recettes comme carpaccio de poisson avec une belle huile d’olive, une râpée de cédrat… Pensez aux agrumes de la saison (février) pour dynamiser vos recettes ! Le Grand Chemarin est son grand frère : plus ample, plus posé, peut-être plus classe, c’est le grand frère qui vous met la main sur l’épaule et qui avec un clin d’œil, vous fait comprendre que tout va bien se passer ! Texture plus ample, profondeur de longueur et allonge, sont au rendez-vous ! Pas de doutes, c’est un Sancerre majestueux, qui si cela existait sur l’appellation, pourrait prétendre au niveau de 1er cru !

Bon, pour nombre de passionnés qui suivent l’offre Sancerroise, j’enfonce une porte ouverte en citant François Crochet comme un incontournable de Bué. À la maison, j’aime organiser des petites comparaisons à l’aveugle, entre ses parcelaires et celles des frères Pinard, à qui je porte une admiration similaire. Quant aux Sancerre blancs et rouges, ils me régalent les vendredis soirs quand je rentre d’une semaine bien chargée de dégustation chez Chais d’œuvre… J’aime leur fraîcheur, leur précision, leur efficacité (ma femme adore) et surtout l’équation prix-plaisir ! À vous de juger, mais moi ce soir, je ne laisse pas passer le train ! »