Magnum Barolo Bussia 2010
Parusso

« Un Bussia éblouissant et un Barolo qui dépassent de très loin tout ce qu’on pouvait imaginer sur cette vendange 2018 ! » Chers Membres passionnés, si vous lisez ces quelques lignes, c’est que le nom de Parusso résonne particulièrement dans vos cœurs et que vous suivez avec nous ce domaine avec passion. Chez Chais d’œuvre, nous avons une tendresse particulière pour ce domaine, et plus particulièrement pour l’homme : Marco qui, déjà lors de mes années au Royal Monceau ou chez Taillevent, venait animer quelques soirées autour de son Grand Cru légendaire : le Bussia qui, lorsqu’il atteint une dizaine d’années, est une véritable rampe olympique pour les premières truffes noires. Ce Barolo naît sur les pentes vertigineuses de Monforte d’Alba et fait la fierté de tous les propriétaires qui en possèdent. Sur ce socle argilo-calcaire, Marco forge des Barolo de grande dimension qui, sans jamais se montrer trop durs en jeunesse, distillent des parfums embaumants. En termes de style, Marco a sa propre patte, il nous avait surpris lors d’une soirée membres en nous racontant le phénomène de « décontraction » de ses raisins qui, une fois rentrés dans des petites caisses de vendange, sont mis au repos dans une pièce ventilée. Son but : faire brunir les rafles qui, avant de sécher, offrent à la baie toute la sève élaborée qu’elle contient. L’ensemble est vinifié en grappe entière ensuite et élevé en fût neuf pour près de 18 mois. Les vins ne sont commercialisés que 4 ans après la récolte ! Cette méthode si singulière a été dénoncée par les voisins, qui disent que c’est une approche trop moderne de Barolo. Marco leur répond avec ironie, en leur précisant que son grand-père faisait déjà cela au début du 20ème siècle. Pour en revenir à ce qu’il se passe dans le verre, vous aurez ici pas mal de choix : l’exceptionnel 2018 démontre que ce Bussia est bien un Grand Cru à part qui, sur cette vendange, donne beaucoup plus que ce que l’année pouvait laisser penser. Il brille dès le premier tour de verre par ses notes d’essences de fleurs, de rose fanée, de pivoine, où la cerise macérée apporte du confort et de la gourmandise. J’ai trouvé la bouche très complète, aimable même, avec une persistance à la hauteur de la légende. J’y vois un genre de 2005 à l’époque, que je servais au Royal Monceau, c’était une année « entre deux », et peu puissante niveau tanins... Je m’en étais régalé, nul doute que ce 2018 est parti dans cette lignée. Autre plaisir proposé aujourd’hui: une petite verticale en magnums de ce Bussia en provenance directe du domaine : 2009, 2010, 2011 prêts à boire, dans une complexité démente. Quelques 2015 aussi, mais à attendre un peu plus. Si vous avez déjà bu ces vins à maturité, vous savez, comme moi, qu’ils boxent largement dans la cour d’un Grand Cru de Bourgogne, alors qu’ils valent à peine 1/3... profitez-en car le Piémont aussi explose en termes de prix, c’est un peu la Bourgogne d’Italie !

Je vous le dis et signe en dessous : je préfère 3 bouteilles de Bussia de chez Marco qu’une seule bouteille de Clos de la Roche de Dujac... Pourtant, Dieu sait si le Clos de la Roche me fait vibrer... Chacun verra midi à sa porte mais, pour moi, les grands Barolo n’ont pas encore totalement quitté l’économie réelle et offrent d’immenses flacons à ceux qui veulent boire grand, autour de 100€. Pour l’anecdote, Marco a arraché 3 hectares de Barolo cette année afin de les remplacer et ses vins vont donc se raréfier dans les années à venir. On annonce déjà une hausse conséquente des prix... une de plus !