Magnum Barolo Mariondino 2016 2016
Parusso

C'est un truc de fou ce 2016 ! Honnêtement, s'il y a bien un domaine dont je connais les vins absolument par cœur, c'est bien celui Marco Parusso. Certains d'entre vous ne le savent pas, mais en 2006, juste après avoir fini 2ème au concours du Meilleur Sommelier de France, un Barolo de Marco Parusso 2001 m'a permis de devenir très proche de Jean-Philippe Couturier, qui est devenu ensuite mon ami, mon coach et qui m'a permis de gagner en 2008 le concours. Puis de devenir MOF en 2011 et c'est grâce à lui que l'on a créé Chais d'oeuvre... Bref, inutile de vous dire que ces Barolo sont plus que des vins pour moi mais des symboles, des souvenirs et beaucoup, beaucoup d'amitié avec le vigneron. Des 15 millésimes achetés au domaine et au travers de mes 7 visites au domaine, j'ai TOUT goûté, y compris dans les formats les plus exceptionnels, ainsi que tous les prototypes, parfois géants, parfois moins. Alors cet après-midi du 20 mai 2020 à 15 h, sur mon petit balcon avec mes 3 bouteilles de Parusso 2016, j'ai été particulièrement attentif à ce millésime et à la magie de la proposition. D'abord, parce que c'est le millésime de mon fils Arthur et ensuite, parce que je sais que ce millésime est annoncé comme un des plus grands de ces 20 dernières années... Et bien, je peux vous dire que je n'ai pas été déçu du voyage, au contraire. Les 3 Barolo dégustés furent hors du commun, un peu comme les grandes syrahs du Rhône nord, les grands Cabernets de Bordeaux, les Châteauneuf de ce millésime : fraîcheur, maturité, extrait sec corsé, grain de tanin fabuleux et surtout, une énergie ahurissante que l'on n'a que très rarement. Dans ce cru Mariondino, qui naît sur Castiglione Faletto, le spectre du Barolo classique (étiquette blanche) est densifié. L'épice s'ajoute au bouquet flamboyant de rose, d'écorce d'orange et de noyau, avec un poil plus d'élevage à l'ouverture, mais tout se fond après 15 mn. En bouche, de la soie, du goût, beaucoup de goût et ce sentiment assez rare de finesse extrême, que j'avais déjà dans les 2007 du domaine. Bref, une énorme bombe à retardement, à boire dans 3-4 ans avec à la clef, un véritable feu d'artifice !

Les membres, qui sont venus l'année à notre soirée "Rencontre avec Marco Parusso", savent qu'au-delà de l'étiquette, il y a chez cet homme quelque chose de singulier : un cœur sur la main, une vision très nette de ses vins, le génie de celui qui tente tout, et qui n'arrête jamais de se poser des questions. Sa tirade sur la période de "relaxation" des raisins en cave, pendant une semaine avant d'être vinifiés en raisins entiers avait marqué tout le monde ce soir-là. C'est la recette de son "arrière grand-père" et la clef de ce bouquet si envoûtant, de ces tanins si fins ! Si vous avez manqué cette soirée ou que vous n'avez jamais bu les Barolo de Marco Parusso, alors n'hésitez pas à goûter aux différents étages de la fusée : le Barolo classique (époustouflant déjà et accessible en dégustation) ; Mariondino, un poil plus complexe avec l'épice en prime et la dimension d'un grand cru ; puis Bussia, la "BOMBA ATOMICA", comme dirait le chef Zanoni (Hôtel GeorgeV), qui dans une soirée dégustation de grands crus bourguignons, pourrait faire des dégâts considérables dans cette version "ultime" délivrée par 2016... Une quille de folie, à collectionner tant pour sa dimension, que sa finesse qui deviendra légendaire !