Magnum Puligny-Montrachet 2022
Domaine François Carillon

« Un millésime 2022 fabuleux, qui donne au terroir de Puligny un relief éblouissant ! A l’instar des 2019, ils ne feront pas de caprices et seront bons jeunes et sensationnels dans quelques années car ils ont tout : la chair, la fraîcheur, le sel… et l’allonge ! » Chers membres passionnés, hier encore, se tenait une masterclass « Vins de légende ou pas », à l’atelier… C’était la dernière avant cet été olympique et à quelques heures près, l’anniversaire des 12 ans de Chais d’œuvre qui est né le 19 juillet 2012, à 20h ! Inutile de vous dire qu’on a mis le paquet dans la sélection pour cette masterclass et que j’ai fait quelques folies ! Des 15 vins dégustés dans cette série de grands vins, tout le monde a souligné la qualité des grands Bourgogne de Puligny, sur ce millésime excellent, dont un 2022 Sous le Puits d’Etienne Sauzet à se damner. Ce fut l’occasion pour moi de témoigner et de dire que sur le village, le niveau général du millésime est exceptionnel ! Alors forcément, quand on évoque ce millésime et la patte, que j’adore, de François Carillon, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec cette soirée et de vous dire : achetez tout ce que vous pouvez ! Car l’équation millésime-terroir-auteur est ici formidable ! Vous retrouverez toute la gamme, dont les fameux Perrières, Enseignères, Combettes… Des vins taillés au laser, que j’achète avec passion depuis plus de 15 ans ! Plongez vite dans le j’achète, pour les découvrir !

Commençons par quelques mots sur l’effet millésime d’abord, qui fait un peu bouger les lignes du style du domaine. Clairement, 2022 apporte l’étoffe, la suavité à la proposition initiale du domaine qui surfe sur des vins assez fuselés, appuyés sur le minéral. On gagne en volume, sans perdre le terroir, j’adore !! Vous retrouverez donc la gamme, avec en premier plaisir, l’aligoté du domaine qui naît sur le secteur nord de Puligny... Je dis toujours que c’est un des flacons que peu de gens considèrent quand ils ne connaissent pas...! mais ceux qui savent, savent comme on dit ! Vous y trouverez une belle définition du cépage avec comme toujours, les fruit de vergers (pomme douce, poire) , associé à une fine patine de bois ( il y a un peu d’élevage avec 3 % de bois neuf au domaine) et à un peu de minéralité ! On notera aussi que c’est un aligoté « bien élevé » qui, comme le reste de la gamme, fait 11 mois sous bois ! En matière de chardonnay, il y a plusieurs étages dans la fusée de François Carillon : trois superbes villages de Puligny et à peu près au même niveau, un très bon Saint Aubin Premier Cru Murger des Dents de Chien. Le Puligny village classique assemble plusieurs parcelles et livre une belle lecture des vins du domaine. Blanc racé, emprunt du sel du terroir, c’est un vin de la gamme qui fait vite comprendre ce qu’est Puligny, avec ce côté eau de roche en sensation que Chassagne ou Meursault ne proposent pas ! J’adore ce profil assez épuré, qui surfe sur la peau d’agrume, l’éclat de noisette, les fleurs blanches. C’est avec le Puligny village de chez Sauzet, un de mes favoris. La cuvée du Clos du Vieux Château affiche toujours un poil plus de largeur, c’est une vigne qui, dixit François Carillon, mûrit plus vite dans les années chaudes. On gagne en puissance sur cette cuvée qui, à table, appelle d’autres nuances que le Puligny village classique. L’Enseignères reste un village mais fait monter très vite le compte tour de l’émotion en offrant une dimension qui se rapproche de certains Premiers Crus : plus de corps, de sel, de minéralité, avec un prisme très cristallin...Les amateurs de ce terroir connaissent son pedigree et savent où il est situé surtout... En matière de Premiers Crus, saluons le très beau niveau du Murger des Dents de Chien sur Saint Aubin, qui rappelle combien ce terroir qui épouse les hauteurs du Montrachet, est à part. Une minéralité un peu plus brute que les villages de Puligny mais un coffre et une allonge qui sont à la hauteur de son positionnement assez haut de gamme ! Sur Chassagne, les Champ-Gain n’est pas à négliger au domaine, c’est une très belle cuvée. Avec 2 ha, il y a de quoi trouver les meilleurs inerties entre matière et barriques, ce qui rend toujours très homogène le rendu de ce vin qui s’épanouit assez vite. Dans le verre, ce sont les fleurs blanches, la craie humide avec un côté talque en bouche ! En revenant sur Puligny, le duo de Premiers Crus fait totalement planer ! Perrières est un de mes favoris, on y retrouve la magie des lieux ( un peu comme dans ceux de Sauzet je trouve) avec ces sensations minérales intenses pierreuses inimitables. Fuselé par la roche, étoffé par la nature, c’est un vin de haute intensité sensorielle et de précision ! Coté prix, c’est haute couture mais franchement, ça les vaut ! Le Combettes, totalement légendaire au domaine, restera la quille ultime de la gamme… Vin complet, né des vignes côté Meursault, ce Puligny Premier Cru affiche l’étoffe de certains Grands Crus. D’ailleurs, il a longtemps fait de l’ombre au Bienvenues du domaine Carillon, avant que Jacques et François ne séparent leurs vignes. Intense et ample, c’est lui qui, à la fin de la série au domaine, rappelle qui est le patron. Son allonge me scotche à chaque fois !