McLaren Vale Grenache 2017
Bekkers Wine

« On a le sentiment d’avoir trouvé une pépite, un trésor en plein milieu du désert ! Merci pour cette soirée. » Chers membres passionnés, le 55 rue de Châteaudun était un peu le centre de l’univers hier soir pour les membres qui nous ont rejoint pour la soirée « Cèpes et rencontre avec Emmanuelle Bekkers » ! Toute l’équipe était fière de présenter en avant-première sur l’hexagone, le travail d’orfèvre de cette brillante viticultrice de McLaren Valley, dont la production archi confidentielle n’avait jusqu’alors jamais été importée en France ! Installée avec son mari Toby Bekkers depuis 2010 dans cette magnifique région viticole de South Australia, Emmanuelle Bekkers fait partie de ces personnes du vin qui interpellent et qui marquent... Elle passait hier soir au cœur de petits groupes surexcités par cette découverte, avec un visage solaire, passionné et ce discours plein de convictions : pour elle, les grands vins sont ceux qui se livrent en longueur, en puissance diffuse, en persistance ! Assurément, son attachement profond à la culture française (elle vient vinifier en France tous les ans), son amour pour la Bourgogne et ses repères de grands vins européens ont été un guide pour établir sa magnifique gamme que les membres présents ont pu comparer à 6 reprises sur deux millésimes côte à côte. Avant de parler des vins, que je décrirai avec passion dans le j’achète, soulignons les petits détails qui font toute la différence. Le domaine est niche, 12 ha, il dénote clairement au milieu des wineries de la région qui vinifient en moyenne 300 hectares ! Tout au domaine est pensé comme le schéma d’un grand cru : viticulture élitiste, récolte manuelle en petites caisses, tries sévères, vinification en levure indigène et infusion des matières. Au domaine, on égrappe essentiellement. Emmanuelle nous disait qu’elle aime garder une petite partie de vendange entière dans ses syrahs qui poivre et éclaircie leur spectre aromatique ! Côté élevage, le savoir-faire français des barriques est incopiable pour elle. Ils se font, pour toute les cuvées, en demi muids de 600 litres qui étirent les matières sans les boiser, à aucun moment nous n'avons ressenti la moindre trace d’élevage dans les vins dégustés ! Et sincèrement, choisir entre les 3 cuvées dégustées hier soir est un crève-cœur ... Toutes sont portées par un grain si fin, si poudré et par cette finesse insoupçonnable pour un vin d’Australie... Des 2019, on retiendra l’architecture, la pureté du fruit, la promesse à venir. Et des 2017, le caractère plus salin, les matières plus posées et ces sensations qui nous ramènent à des souvenirs de grands vins du Rhône... Lisez vite le j’achète, pour imaginer ce que nous avons vécu hier soir !

Commençons à vous faire saliver avec la bouleversante lecture du grenache qui a ouvert le bal hier soir. C’est vraiment la note de cœur d’Emmanuelle et Toby Bekkers, qui sont totalement dingues des vieux grenaches parfois centenaires de la région. Ils en tirent une lecture infusée, un vin rubis à peine extrait comme on peut en voir en France sur certains terroirs de safres et de sable dans le secteur du bois de Rayas. Le 2019 est un shoot, il plonge dans la framboise sauvage, le noyau, avec un spray de pivoine et de fleurs séchées. En bouche, ça a beau être encore jeune, le vin marque par son élégance, sa finesse tactile qui passe sans la moindre sucrosité. Quelle classe ! Dans le 2017, on se prend la foudre ! Plus posé, ce millésime met en lumière une autre dimension du grenache, qui ici est plus salin, plus sapide aussi. Au nez, la comparaison avec un grand Châteauneuf n’est pas une illusion de l’esprit, je dirai d’ailleurs que c’est presque perturbant. En bouche, la finesse est celle d’un pinot de Bourgogne, un vin tout en longueur et en harmonie... A écouter Louise (notre déesse de la relation client), ce vin est « dangereux » et tellement à des années lumières de l’image que l’on se fait des vins Australiens ! Derrière, saluons aussi le panache et le toucher en bouche si gracieux du combot « syrah-grenache » qui a lui aussi eu beaucoup de succès. Le 2019 vous fera prendre un billet pour le sud de la France en termes de style, on pourrait le comparer sans hésiter à quelques grandes signatures des terrasses du Larzac, genre Montcalmès, mais avec un peu plus de générosité aromatique. Un cocktail subtile entre olive, menthol, figues et baies sauvages qui, en bouche, livre sans aucune brutalité ses messages. Beaucoup de membres ont adoré ! Le 2017 servi juste derrière a fait lever les yeux au ciel... Comme si le temps était pour ces grands vins d’Australie, un allié aussi précieux que pour les nôtres ! Du zan, un fond de tapenade, un peu de touches fumées évoquent la dominante de syrah dans l’assemblage. La trame est délicate, veloutée, jamais saturante... Sur le Veau Marengo aux cèpes que j’avais cuisiné, je vous raconte même pas ! Finissons ce voyage avec la syrah, mon plus gros coup de cœur au domaine.. Dans ce vin aux essences plus sérieuses et plus sombres, tout nous rappelle la classe de ce cépage en Rhône nord. 2019 affiche la couleur avec du poivre, des notes lardées-fumées, de la violette, et une trame de Côte-Rôtie du sud de l’appellation. En bouche, la petite note de girofle, le poivre sauvage accompagnent un fruit cintré sur une très belle persistance. Le coup de grâce total est venu ensuite du 2017, qui a déclenché des « Oh la vache, quel nez » dans l’assistance... Les stagiaires qui parlaient coiffure à ce moment de la soirée (désolé les gars) se sont tout a coup rendu compte que ces flacons venus tout droit de McLaren Valley pouvaient tutoyer quelques grandes signatures de nos régions. Étourdis et enchantés par cette soirée, les membres présents hier soir sont sortis en disant : on a l’impression d’avoir trouvé un trésor au milieu du désert... Une impression partagée par toute l’équipe ! Alors goûtez vite à ces vins, ils valent largement leur positionnement et sont, sachez le, vendus uniquement sur allocation à de très grands collectionneurs ou restaurants en Australie. Vous les présenter en France avant tout le monde est une immense fierté !