Montagny 1er Cru Montcuchot 2021
Domaine Cottenceau

« Quoi de neuf chez le jeune et brillant Maxime Cottenceau ? De belles choses, de très belles choses même. J’ai eu le plaisir d’aller au domaine fin août, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en 3 millésimes seulement, la trajectoire du domaine est impressionnante ! » Chers membres, si vous aimez les grands vins de Vincent Dureuil, vous avez sûrement suivi l’histoire de son jeune padawan, Maxime Cottenceau, que je vous présentais il y a deux ans comme LE jeune vigneron à suivre de près en Côte chalonnaise. Installé depuis 3 ans à Buxy, depuis la vendange 2018, après avoir fait ses classes chez le génialissime Vincent Dureuil (un Dieu du vin pour nous), Maxime a signé en 2021 son 3ème millésime sur les coteaux de Montagny. J’ai eu la chance d’aller le voir il y a deux semaines et me suis à nouveau régalé, il me tardait de vous conter cette visite. D’abord, il y a eu de petits changements sur ce millésime en matière de cadastre, puisque Maxime a repris 2,9 ha au sud de l’appellation, avec de beaux aligotés, quelques Bourgogne blancs, et de nouvelles petites cuvées en Montagny village. Mais pas question pour Maxime de trop grossir, il a laissé l’équivalent pour rester à la taille de 6,2 ha, la taille où lui et son épouse contrôlent tout de A à Z. En cave, l’écrin construit l’année dernière accueille désormais un parc de barrique Chassin de compétition ( le même tonnelier que Vincent Dureuil), avec quelques pièces Damy. Maxime témoignait en me disant : « J’ai enfin les bons outils pour aller là où je souhaitais et j’ai pu, sur 2021, étirer tous les élevages à plus de 18 mois... » Un choix fabuleux, mais un choix qui coûte cher, surtout quand on parle d’un domaine qui débute. En termes de volume de production, 2021 a très peu produit, on parle de 7 hl/ ha sur les Premiers Crus... Mais que se passe-t-il dans le verre ? Perso, j’ai adoré ces 2021 qui, contrairement aux 2020, (un peu plus chaud) affichent une tension et une concentration remarquables. Les vins sont denses, protéinés, avec du gras sec et aucune sensation de lourdeur. Plongez-vous dans le j’achète pour découvrir ces coups de cœur.

Impossible de débuter ces quelques lignes sans parler de l’aligoté, que Maxime a traité exactement comme les autres vins. 18 mois d'élevage, 30% de fût neuf Chassin.. C’est du jamais vu. Maxime a produit 500 bouteilles de cette cuvée qui impressionne au bouquet... J’ai dit à Maxime qu’il était « impossible d’imaginer un aligoté », tant le vin a du corps, une enveloppe charnelle superbe, et une vraie allonge... C’est pas l’aligoté squelettique qui appelle de la crème de cassis, croyez-moi ! Le Montagny « Les Preaux » fait partie du petit lot de vignes reprises sur 2021, on parle de 67 ares situées au sud de l’appellation. Cette bouteille m’a comblé de bonheur, elle affiche du gras sec, une étincelle minérale, des sensations de peau d’agrume, de châtaignes, avec une petite touche fumée remarquable. Coup de cœur. En Premier Cru, Les Vignes Longues est une bombe... ( 4 pièces produites) ... Le vin affiche un 13,5% de maturité naturelle, avec une énergie débordante, beaucoup de texture et la longueur d’un Premier Cru. Il a pris toutes les étoiles de mon échelle de notation. Excellente sensation également dans les Préaux, Premier Cru également, mais exposé plein sud. Cette parcelle qui fait partie du lot repris cette année est, selon Maxime, une pépite qui va s’éteindre, car la vigne est âgée et produit trop peu... Mais ce qui est né sur ce millésime est exquis, avec de petits raisins et beaucoup de fond. J’ai été scotché par la concentration naturelle de la cuvée, alliant touches de maïs à un fond de châtaignes fraîches. Dernier plaisir des Premiers Crus : Les Montcuchots, 2 pièces uniquement, soit 600 cols, et tout simplement le plus grand vin de la gamme... J’ai mis la note maximale à ce jus sapide, minéral, ample et complexe qui porte fièrement les couleurs du paysage de Montagny ! Je terminerais ces quelques lignes en vous mettant en garde sur 2 cuvées non retenues ( peu de gens le font, mais c’ est important pour moi) : le Givry blanc et les Bassets ne sont pas au même niveau cette année, deux prises de bois trop marquées.. Ça peut vous servir, si vous trouvez ces bouteilles ailleurs ! En rouge, goûtez au pinot noir 2021, que Maxime travaille juste à coté de sa cave : Vignes tressées, 50% pédicelle (comme chez Leroy) et 50% vendange entière. Aucune extraction, une infusion de baies sauvages un peu poivrée, qui rappelle de beaux pinots en grappe entière ou certains gamays sérieux de crus du Beaujolais. Avec ce vin, Maxime dit « enfin » trouver ce qu’il cherchait à faire, avant de me dire en éclatant de rire : “J’avais totalement foiré mon pinot 2020, trop mûr, trop extrait, trop boisé” ... Une leçon de vie qui a servi !