Pays d'Hérault Le Pigeonnier 2022
Domaine La Terrasse d'Elise

«Des cinsaults infusés qui prennent des airs de Chambolle, des mourvèdres au toucher caressant, suaves comme des édredons, des blancs savoureux et frais, dignes de certains grands Saint-Joseph... Quelle maîtrise, quelle régularité surtout !» Chers membres, l’approche du mois de juin chez Chais d’œuvre est toujours placée sous le signe de certains plaisirs et rythmée par l’arrivée de certaines cuvées très désirées... Celles de Xavier Braujou à la Terrasse d’Elise font clairement partie de ces merveilles qui, par leur prix doux et leur finesse, créent systématiquement un raz-de-marée sur le site ! Si vous découvrez, nous parlons d’un auteur de génie des Terrasses du Larzac qui sculpte avec doigté et précision certaines des cuvées les plus émouvantes que l’on puisse trouver. À ce jour, le domaine compte 12 ha qui s’étirent d’Aniane à Saint-Jean-de-Fos, mais tout a commencé sur 40 ares de syrah à une époque où Xavier était bûcheron… Très vite, il s’est lancé sur quelques parcelles voisines en comprenant le potentiel de vieux cinsaults dans la région... Pradel, son premier coup de crayon autour de ce cépage, fut une de mes plus grosses révélations autour de cette variété capable de produire du très grand, comme du très moyen… Dans les vins, le maître mot est la finesse : jamais de sucrosité, jamais de tanins pénibles, des trames de velours... C’est ça la Terrasse d’Elise ! Voici le millésime 2022, énorme au domaine pour Pradel et L’Enclos, qui porte en son cœur la succulence d’une année pulpeuse et bien mûre. Pour les Hauts de Carol’s, il y a toujours une année d’écart, c’est 2021, année fraîche, qui sied à merveille à cette promesse des cinsault infusés qui pinotent. En blanc, c’est 2023, un millésime plein de vie, de fraîcheur, et sans glycérol dans le sud. Ils me rappellent les blancs 2021 en termes de trame ! Commençons par souligner la finesse et le caractère voluptueux des Hauts de Carol’s, terroir d’altitude qui emmène le cinsault dans un équilibre vibrant, acidulé, teinté de marmelade de fraise. 2020 était beau, mais un poil puissant (15 %...), 2021 revient sur des équilibres de finesse tout en gardant cette trame fine et salivante. C’est le cinsault version Chambolle qui parle à tous les amateurs de vins fins et floraux. Pradel est là encore, une version du cinsault très apaisée, mais portée en intensité par une belle vendange : 2022. Formidable combo entre densité de fruit et classe de tanins, c’est un peu le trait d’union de la gamme, entre l’éclat floral et fin des Hauts de Carol’s, et ces fameux L’Enclos… Parlons-en d’ailleurs, certains d’entre vous l’ont eu dans un coffret il y a deux ans, c’est un métronome, un vin sublime qui frappe par son velouté... C’est pourtant un pur mourvèdre, qui jeune en théorie, n’est pas super souriant. C’est tout l’inverse au domaine. Vous y retrouverez des nuances de myrtille, de mûre et d'olive noire, que quelques épices relèvent joyeusement. En bouche, la première goutte ne vous laisse aucune chance de résister tant la chair est sensuelle et les tanins si doux... Dans le Pigeonnier, c’est au tour du carignan de se draper de soie. Sans dureté, sans réduction liée à la jeunesse ou sans sucrosité, ce cépage prend ici des airs de grand vin, goûtez-y si vous avez des a priori ; avec la cuvée « Pur » de son voisin Pierre Vaisse, c’est un de mes carignans favoris dans la région ! Enfin, vous ne résisterez pas au blanc deux secondes, si vous aimez les teintes de pêche de vigne, de miel, avec une fine patine de fûts. Car Siclène qui met en scène un cocktail roussanne, marsanne avec une pointe de chardonnay est une superbe composition qui emprunte au Rhône nord ses équilibres et son style. Là encore, c’est bluffant de fraîcheur, on a presque l’impression que chez Xavier Braujou, le climat languedocien n’est pas le même qu’ailleurs !

Les membres qui nous suivent depuis plusieurs années le savent parfaitement... Les rouges de Xavier Braujou sont assurément parmi les plus fins et les plus vibrants de ce secteur du Languedoc et toute la gamme est exceptionnelle. Si vous avez déjà coché les cases " indispensables " de ce domaine (Pradel, Enclos, Hauts de Carol’s) et que vous êtes du genre curieux, alors mettez ne serait-ce qu'une seule bouteille de cette cuvée pour mesurer le niveau unique du Pigeonnier... En blanc, même combat, on tord le cou aux a priori sur les blancs du sud… !