Clos Marie
Vers la fin des années 90, Christophe Peyrus et sa femme Françoise Julien héritent de parcelles de vignes au Pic Saint Loup appartenant à Marie Julien, la grand-mère de Françoise qui a donné son nom au domaine. Parmi les 900 hectares produits dans le giron de l’AOC Pic Saint Loup, Christophe Peyrus et Françoise Julien font sans doute partie des vignerons les plus respectés. Ils ont repris cette propriété de 20 hectares en 1995, date depuis laquelle le vignoble est cultivé en biodynamie… on ne peut donc pas dire qu’ils aient suivi le troupeau ! Le vignoble est juché sur cette charmante petite montagne des contreforts des Cévennes qui culmine à 658 mètres. Christophe Peyrus a mis tous ses efforts au service de la qualité, car le passage d’un vin de coopérative à un grand vin ne se fait jamais sans y laisser quelques gouttes de sueur. Pour en arriver là, le domaine a beaucoup essayé : d’abord une plantation de nombreux cépages autochtones en sélection massale, ensuite des tailles en gobelet, après l’abandon du fût neuf et enfin une augmentation des densités de plantation jusqu’à 9 000 pieds par hectare. Réputé mais discret, le Clos Marie semble vouloir garder une part de mystère. On constate d’ailleurs que son processus de certification en agriculture biologique n’a commencé qu’en 2010, alors que l’environnement était respecté depuis de nombreuses années. Ici, à 20 kilomètres de Montpellier, sur des terres peuplées de chênes, de thym, de romarin, tout se prête au côté " méditerranéen ", et l’on pourrait craindre des vins un peu lourds, gras mais c’est tout le contraire : le Clos Marie est connu pour signer des vins d’une grande finesse, en rouge comme en blanc. Le climat n’y est pas étranger, nous sommes au nord de l’appellation Pic Saint Loup, il y a donc une certaine fraîcheur, et un niveau relativement important de précipitations. Même l’été, les vignes peuvent jouir de nuits assez fraîches, une aubaine lorsque l’on vise le meilleur équilibre pour ses vins. En outre, l’augmentation des densités a permis au domaine d’aiguiser la concurrence entre les pieds, ce qui a naturellement équilibré les charges en raisins par pied, diminué la surface foliaire et développé au maximum le système racinaire de chaque plant. Selon Christophe Peyrus, cette densité de plantation assure aux vins de puiser dans le sol un équilibre supplémentaire, compensant les fortes chaleurs des mois d’été. Le domaine propose une gamme complète, combinant un rosé, un blanc (Manon) qui se démarque clairement du peloton languedocien par sa fraîcheur, et des rouges au profil plus divers. L’Olivette est un vin de plaisir, aussi facile d’accès gustativement que financièrement. En revanche, les cuvées Simon, les Métairies du Clos Vieilles Vignes ou Les Glorieuses (cuvée particulière produite uniquement dans les grands millésimes) démontrent plus de profondeur et de complexité et davantage de potentiel de garde surtout Les Glorieuses qui n'a d'ailleurs rien à envier en terme de potentiel avec de grands rouges rhodaniens type Côte-Rôtie.