Ribera del Duero Pingus 2021
Dominio de Pingus

« Un des plus grands vins du monde, une success story hors norme ! Un genre de Pétrus espagnol qui, avec Vega Sicilia, fait partie des vins les plus recherchés du pays ! » Il y a des noms comme Pingus qui, dans l’univers des vins de légende, nous donnent le sentiment d’avoir toujours été là... Pourtant, l’histoire de Pingus est récente puisqu’elle nous amène au milieu des années 90, époque où la Ribera del Duero et ses fabuleux tempranillo sont encensés par la presse spécialisée ! C’est à Peter Sisseck, un œnologue danois d’origine et plutôt surdoué, que nous devons l’histoire de Pingus, dont le nom n’est autre que le surnom de son auteur ! Vigneron itinérant à ses débuts, qui a fait ses classes dans les plus belles propriétés de Bordeaux, Peter Sisseck a posé ses valises en Ribera del Duero à l’Hacienda Monasterio après avoir eu un énorme coup de cœur pour les équilibres proposés par le tempranillo. En 1995, il signa son premier Pingus, qui reçut dès le premier millésime, l’une des plus hautes notes de Robert Parker, qui fut selon ses mots « subjugué » par la qualité des jus proposés. Ce grand vin, né à 6.000 exemplaires, vient de très vieilles vignes (80 ans) et de deux parcelles différentes. Les rendements à 10-15 hl/ha sont parmi les plus bas que l’on puisse trouver en Europe. À cela, s’ajoute une sélection archi drastique des baies et une vinification d’artiste. Oui, d’artiste car Pingus n’est pas une pâle copie d’un premier grand cru bordelais ou un vin « très bien élevé », c’est un vin qui, sans renier ses origines ibériques, fait passer une intensité gustative hors norme avec une classe et une définition qui forcent le respect. Chez Chais d’œuvre, nous rêvions depuis des années de vous proposer les vins du domaine, mais vous l’imaginez, les 6.000 cols annuels s’évaporent en quelques jours dès la sortie de la propriété. Côté prix, on est à la hauteur d’un Ausone... Est-ce que ça les vaut ? La réponse se trouve dans le verre, je trouve personnellement que oui... Ce vin a un grain si spécial et une fraîcheur tellement déroutante, qu’il a un goût de jamais bu ! C’est un peu le genre de bouteille à boire « une fois dans sa vie ». Si vous n’êtes pas prêts à franchir ce cap, il y a deux plaisirs qui vous permettront de saisir l’univers de Pingus : Flor de Pingus, un vin qui naît des vignes situées juste autour de l’épicentre de Pingus, avec un soin et une densité tout aussi admirable. C’est en style, moins concentré que Pingus, mais hyper léché aussi. J’en ai bu quelques bouteilles, franchement c’est impressionnant ! Enfin, fort de son succès à Pingus qui est « sold out » presque toute l’année, Peter Sisseck a créé Psi, un négoce haute couture qui ne vinifie que de très très vieilles vignes. Là encore, c’est le sang de ces souches vénérables que l’on déguste, avec une « patte » ! C’est bien plus abordable, intense et coloré ! À goûter !

Bon, j’avoue, se payer un Pingus est une folie, un petit craquage pour lequel la raison ne l’emporte jamais... Mais c’est un vin rare... très rare. Une poignée de caisses arrivent sur le marché français et cela fait monter les prix de manière vertigineuse. + 20 % par exemple entre les 2017 et les 2019. Nous avons trois flacons des 2021 que mon ami Hervé Bizeul commentait la semaine dernière en m’appelant en direct d’une dégustation en Espagne : vin immense, selon ses mots. Pour Flor de Pingus et Psi, là, on redescend sur terre côté prix, même si évidemment, ça reste du haut de gamme. Mais les vins sont impressionnants, même quand on parle du négoce haute couture. N’est-ce pas là que réside le génie de son auteur ?