Rully 2022
David Moret

« Pour moi, c’est un grand millésime, on est en qualité et en définition, au moins 40% au dessus des 2021 ! » Chers Burgundy lovers, voici texto ce que me disait David Moret au téléphone il y a quelques jours lorsqu’il m’a annoncé la sortie de ses 2022. À ce moment, je me suis dit : « Ca y est, les 2022 arrivent enfin sur le marché, on va pouvoir sortir de ce millésime frustrant (non pas en qualité, mais en quantité) que fût 2021 et renouer avec des blancs de Bourgogne qui offrent du volume, du confort et de l’allonge. Chez David Moret, vigneron-éleveur chouchou des membres depuis des années chez Chais d’œuvre, on retrouve cette gamme de grands blancs de Bourgogne dans un millésime assez proche des 2020 ou des 2019 : mur, intense, enveloppant, tout en gardant le fil conducteur des socles géologiques de chaque cru. Je vais essayer de faire court car la gamme est très longue mais celles et ceux qui ont gouté au savoureux Rully de David, savent que c’est un « NO Brainer », une quille que l’on ouvre avec plaisir, sans se ruiner, tout en appréciant sa très belle construction. Il est, pour la petite anecdote, vinifié exactement comme le sont les grands vins du domaine, avec les mêmes proportions de bois neuf, sans filtration ni collage. J’invite donc les amateurs des rapports prix-plaisir sérieux à se pencher sur ce flacon qui distille l’agrume et des petites touches de châtaignes. Derrière, toujours dans cette catégorie, on retrouve les Femelottes, qui pour rappel, naît dans les bas de Chassagne. C’est un Bourgogne, là encore, assez rassurant, enveloppant, bien plus complexe que ce qu’on attend à ce niveau de hiérarchie. Goûtez-le, vous verrez qu’il y a un peu de Chassagne dans l’ADN de ce flacon ! Vous retrouverez également, un peu comme un trait d’union entre ces vins et les cuvées plus prémium, l’Auxey-Duresse du domaine. Nous avions mis des 2015 dans vos coffrets mensuels, ils avaient fait sensation. Et dans les millésimes 2019 ou 2020, plus solaires, nous avions souligné la valeur de ces terroirs d’altitude, qui rejaillit forcément dans un millésime comme 2022. Ici, c’est un village, donc on monte forcément en intensité, en relief minéral aussi. Autre proposition qui s’imposera comme un must de cette vente : Les Narvaux, superbe parcelle située, comme les passionnés le savent, dans un secteur bénit de Meursault, au côté des Limozins, des Tessons ou des Luchets un peu plus haut. C’est le vin que j’ai le plus ouvert chez David, y compris pendant la crise COVID où je servais des 2016 en soirées digitales... Quelle bouteille, quel pied surtout. Avec ça en cave, c’est un strike garanti à chaque ouverture car on a tout dans ce flacon : du confort, de l’intensité de parfum, de la minéralité, un belle allonge. Un MUST, pas d’autres mots ! En 1er cru, vous retrouverez les Morgeots, coup de cœur sur 2020 déjà, un très beau Chassagne dont le minéral fuselé est bien enveloppé par le style des vins de David. Dans les Folatières, on retrouve l’étincelle et la magie de ces 1er crus de Puligny qui sonnent la fin de la récré quand on s’amuse à les comparer.
Plus de salivation, plus de finesse dans les courbes, une allonge sublime... Je rappellerai que lors de nos masterclass Meursault vs Puligny, un Folatières du domaine a trusté la première place à l’aveugle des vins servis... Pourtant les voisins s’appelaient Roulot et Lafon...
Sur Meursault, ne manquez pas les Blagny, cru haut de coteau à cheval entre les deux villages, qui, sur des années précoces et solaires, fonctionne très bien. À l’époque, ça ne mûrissait pas sur ces terroirs mais c’est totalement différent aujourd’hui ! J’ai ouvert récemment des 2020, qui étaient délicieux. Attendez 3-4 ans tout de même, les 1er cru méritent un peu de sagesse. Derrière, place à sa majesté les Perrières, cru devenu intouchable chez certains domaines, qui propose un caractère unique grâce à son socle géologique et une persistance de grand cru. C’est haut de gamme ici mais pas délirant comme on peut le voir parfois. J’ai, pour l’anecdote, servi un paquet de 2018 (mur et productif) en soirées et peu de personnes ont craché… Avis aux amateurs exigeants du domaine ! Une poignée de Charlemagne ferment la marche, la cote du cru a explosé comme je vous l’annonçais le jour de la vente du domaine Bonneau du Martray... Adios donc, le Charlemagne super bon à 130€, il en vaut presque le double. C’est bien dommage mais c’est ainsi. On notera tout de même l’excellent niveau de celui de David Moret qui, entre les notes de talque de craie, de peau d’agrumes et l’enveloppe de l'élevage, offre un contraste toujours génial. Il faut boire les 2014 en ce moment pour comprendre tout ce qui se passe dans ce flacon !
Un mot sur les rouges tout de même, vous avez peut-être suivi les deux références de David sur Chambolle. Un village et un Fuées. Deux vins égrappés où le pinot se livre sur un fruit bombé, explosif entre cassis doux et noyau. Il faudra attendre 2 ans ces trésors mais si vous voulez goûter aux rouges du domaine, croyez moi, ça vaut le coup !

Bon, j’ai été très (trop diront certains) long dans le j’aime, je serai donc concis dans le j’achète : en gros, j’ai acheté tous les millésimes chez David Moret depuis 2011 et j’ai très rarement été déçu par un flacon. Même sur des petites appellations... Et côté prix David n’exagère pas, il est forcément victime par son modèle, les cours du marché des raisins mais ne s’enflamme pas. Pas d’augmentation sur ce millésime pour la plupart des cuvées, c’est assez rassurant. On est donc dans la Bourgogne plaisir, dans la Bourgogne savoureuse et dans la Bourgogne qui n’exagère pas... Profitez-en mais cliquez vite, je connais un paquet de membres très énervés qui vont se jeter sur ces bouteilles !