Saint-Aubin 1er Cru Derrière chez Edouard Haute Densité 2020
Domaine Hubert Lamy

Comment résumer en quelques lignes la série de 2020 d’Olivier Lamy... Il nous faudrait des pages ! J’aimerai commencer ces quelques lignes sur un sentiment profond qui prolonge un peu ce que je notais dans les 2018 et 2019 : le style s’ouvre, les vins sont plus énergiques, les vins plus complets et moins bridés en jeunesse... Tant mieux ! Car si toute la planète vin s’est émerveillé du coté « diamant brut » des vins du domaine en blanc, beaucoup de passionnés se sont grattés la tête en ouvrant « trop tôt » certains flacons du domaine. A titre personnel, j’ai entrevu cette évolution dans les 2017, avec les Rémilly qui étaient transcendants lorsque nous les dégustions sur une péniche en 2019, avec tous ses amis « Gobeloteurs » ! Voici donc des 2020 étincelants et portés par une énergie admirable. Ce genre de millésime colle assez bien au style des vins d'Olivier qui utilise plus de gros contenants en élevage que ses voisins. Une année mûre, sapide, avec une concentration que seule une viticulture de pointe peut apporter. De pointe, je dirai même d’élite...Olivier pousse le curseur chaque année un peu plus loin dans la densité de plantation, sur les hauteurs de palissage, sur le végétal en général. Pour lui, tout se joue à la vigne ! Vous retrouverez donc la gamme que nous proposons avec bonheur depuis 9 ans désormais. Des blancs lumineux, sapides, touchants, aux essences de fleurs blanches, de noisette et de craie. Côté rouges, si j’ai mis du temps à comprendre un peu les vins d’avant 2015, j’adore les derniers tirages du domaine qui affiche dans cette couleur, une progression très nette. Les vins sont moins extraits, les tanins sont plus fins et les finales de bouche plus gracieuses qu’avant. Nul doute que ses amis viticulteurs qui maîtrisent ce dossier sur le bout de doigts, sont passés par là pour l’accompagner dans cette progression. Evidemment, le millésime 2020 est tombé à pic, pour enrober de sa pulpe une matière déjà vibrante ! Lisez le j’achète pour découvrir la gamme !

Bon, si vous étiez abonnés en 2013, vous savez déjà ce que donne le « Frionnes » dans la gamme du domaine. Cette parcelle, plein sud dans le cœur du hameau, est un lieu assez solaire qui fait naître des Saint-Aubin de texture, assez avenants jeunes. Attention quand même à ne pas trop vous emballer, il faut 3 ans à ce flacon pour lâcher les chevaux. 2020 est en demi-corps, assez minéral, et tendu comme il faut. Je n’ai aucun doute sur la trajectoire de ce beau bébé ! Le petit hic, quand on regarde derrière, c’est le prix qui a explosé depuis quelques années... La rançon du succès diront certains... Le fruit d’un travail de titan diront d’autres ! Même émotion dans le derrière chez Edouard, coup de cœur déjà l’année dernière avec ce premier cru qui va plus loin en persistance. Un poil plus complexe au bouquet, il surfe sur une fine réduction qui, au vieillissement, fait des ravages ! Je bois des 2014 en ce moment, à tomber ! En montant dans le coteau qui épouse les hauteurs du Montrachet, c’est la tempête qui arrive dans le verre. Rémilly est pur, digne d’un beau Puligny (facturé au même prix soit dit en passant) avec un caractère lumineux et complet. Murgers des Dents de Chien est lui aussi de très haut niveau (sûrement le meilleur du cru) avec un peu plus de puissance je trouve. Le caillou fait partie de son ADN, impossible de ne pas le comparer à certains premiers crus de Chassagne de la combe voisine. Le Clos de la Chatenière Vieilles Vignes est, à mon sens, l’athlète parfait de la série, le genre de quille que j’achète les yeux bandés (même quand c’est cher) car je repense à chaque fois au 1996 en jéroboam que j’ai ouvert en 2008 lors de mon mariage... A maturité, c’est un truc de fou, il tient tête à un paquet de grands vins de Puligny...C’est presque gênant ! Par pitié, attendez le au moins 5 ans, c’est la base pour ce cru de légende qui, rappelons le, était dégustés et comparés à des Bienvenues-Bâtard-Montrachet à une époque... Les vieux du village confirmeront ! Si vous vous attaquez derrière aux « Hautes Densité », c’est que vous faites partie des puristes prêts à tout pour saisir la moelle la plus intense du terroir. Derrière chez Edouard et Pulligny sont facturés le prix d’un grand cru... Ça parait dingue, mais tout le monde se les arrache. J’en ai eu une à l’aveugle (Puligny) récemment avec des potes sommeliers, on a dit grand cru pour ce vin totalement transperçant de minéralité et de sel... C’est de l’ordre du cosmique comme flacon, un peu comme quand on goûte un Astéroïde de Dagueneau ou un truc du genre. Je ne ferai aucun commentaire pour le Criots-Bâtard qui a doublé entre 2019 et 2020... le vin est délicieux (heureusement) mais le tarif totalement dissuasif m’a éloigné du rêve de l’acquérir. Si vous pouvez vous offrir cette folie, foncez... Je connais des dizaines de collectionneurs qui rêvent d’en boire ! Côté rouges, Le clos des Hâtes tient son rang de très joli Santenay, avec ses codes un peu argileux et des instances florales. De demi garde, il s’ouvre souvent autour de 4-5 ans avec bonheur. Le Chassagne Goujonne pousse un peu plus en termes d’intensité, mais c’est en puissance diffuse que tout cela se passe. Si vous n’avez pas encore goûté aux rouges du domaine, 2020 est peut être l’année pour le faire.