Saint-Joseph 2021
Domaine André Perret

Légendaire, tout simplement ! Tous les sommeliers, journalistes et passionnés me rejoindront autour de ces quelques lignes : le Coteau de Chéry d'André Perret est une tuerie, un secret de sommelier bien gardé par ceux qui veulent boire "grand" et abordable à Condrieu. Né d'une parcelle vertigineuse qui s'inscrit parmi les meilleures de l'appellation, cette cuvée met en lumière un patrimoine de vieilles vignes de viognier (50 ans en moyenne) qui dessinent, chaque année, un vin d'envergure fascinante où le crémeux de bouche est tranché vigoureusement par la minéralité des granits, c'est toujours éblouissant. Le petit plus de cette cuvée ? C'est son potentiel d'évolution qui a fait la réputation d'André Perret et le bonheur des collectionneurs. À titre d'exemple, les 1999 s'arrachent aux enchères à plus de 130€ ce qui est rarissime pour un Condrieu... Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du Monde qui était en charge du Rhône nord dans le guide de la RVF cette année, parle d'un "immanquable" qui prouve que les terroirs granitiques exceptionnels comme Chéry transcendent toujours la matière ample et puissante du viognier ! Une autre sommité de la sommellerie, Eric Beaumard, dans son livre “Les vins de ma vie”, parle d'un terroir unique qui, avec le Coteau de Vernon et le Château Grillet, est systématiquement au sommet de l'appellation ! Bref, quand je vous dis que c'est légendaire, c'est pas du bluff ! Autres plaisirs du même domaine, présentés ce soir en parallèle: Chanson, autre beauté du cadastre de Condrieu, que je qualifie de plus expansive en jeunesse. Le tirage 2022 est sublime, pas si riche qu’on aurait pu imaginer à la naissance de ce millésime précoce. Le Saint-Joseph blanc est, lui aussi, tout aussi communicatif, moins tourné vers les fruits à noyau comme le sont les Condrieu, mais porté par les plantes, la pêche de vigne et un trait d’herbes aromatiques. Sa gourmandise n’a d’égal que son équilibre!

Réglé comme un métronome et noté 2 étoiles RVF, André Perret pourrait faire partie de ces vignerons exceptionnels qui cultivent à la fois une humilité désarmante, une générosité sans limite et un goût des belles choses prononcé. Depuis plus de 20 ans, j’achète pour ma cave perso ces cuvées avec passion et l’observe dans ses différentes courbes d’évolution selon les millésimes. 2022 frappe fort, après le très fragile et tardif millésime 2021. Un bon rapport peau-jus, de la générosité tactile, mais de la fraîcheur au bout. Un millésime, pas si chaud que ça « in fine »… Allez comprendre… Nous, on a adoré!