Santenay 2022
Domaine Françoise et Denis Clair

« Des Saint-Aubin sublimes au domaine en 2022, et des prix qui restent sages ! En rouge, Les Genêts est une petite bombe de fruits assez irrésistible, le 1er cru La Comme tutoie bien des Chassagne-Morgeots ! Le tout, servi par un vigneron adorable, accessible… On a adoré ! » Chers Burgundy lovers, si vous lisez ces quelques lignes, c’est que vous faites partie, comme moi, des addicts de la région, qui mesurent avant tout dans un flacon, l’émotion prix-plaisir ! Il y a deux semaines, j’emmenais avec moi Valentin, notre nouveau DG chez Chais d’œuvre, pour un baptême du feu dans la région… Une vraie expérience, pour lui et sa promise, qui ont dû, avant de comprendre la richesse des coteaux bourguignons, « apprendre à cracher » ! Sincèrement, j’ai failli les perdre, vers 10 h du matin ! Notre périple a débuté chez Jean-Baptiste Clair (domaine Denis et Françoise Clair), un domaine que j’adore pour l’accueil, la simplicité, la justesse des vins et surtout les prix… Franchement, si vous devez visiter la région, allez-y, ils accueillent encore les particuliers, avec le cœur sur la main ! Nous avons débuté la série des blancs 2022, en parlant du millésime… Juste sublime, un genre de 2020 dans cette couleur, avec des matières amples mais sapides, pas trop d’alcool, une vraie lecture des terroirs. En rouge, même combat, le millésime est génial, un peu comme les 2019 de l’époque, très suaves, très mûrs, si savoureux ! Choisir pour cette sélection a été un crève-cœur, on aurait pu acheter toute la gamme qui mérite le détour… Vous retrouverez dans le j’achète, le détail des plus belles bouteilles du domaine ! Ne manquez pas les 1er cru de Saint-Aubin, juste superbes !

Bon, au domaine, mieux vaut savoir où se trouve le crachoir, car c’est une bonne vingtaine de cuvées qui s’enchaînent… Valentin a très vite compris qu’on n’était pas n’importe où et que la journée allait être longue !! Le festival a débuté avec un vin que je n’attendais pas à ce niveau : Le Santenay blanc village, petite merveille qui naît dans le haut du coteau, pas très loin de la maison. Au domaine, tous les vins sont vinifiés de la même manière, sous bois en petites pièces (Tonnellerie François et Raymond). Dans le verre, ce premier vin est d’une efficacité redoutable, avec un nez gourmand, une patine fumée du bois, qui épouse un relief d’agrumes, de poire et d’amandes. J’ai noté « redoutable d’efficacité » sur mon carnet, vous comprendrez pourquoi à l’ouverture ! Autre point notable : le prix-plaisir, juste dément ! Derrière, nous avons attaqué les Saint-Aubin, avec un excellent Frionnes en 1er cru. Parcelle plein sud, dans la combe de l’appellation, les Frionnes peuvent parfois manquer de grâce et s’imposer par leur richesse. Ici, pas du tout, un vin dominé au bouquet par les fleurs blanches, la poire, le fin nez fumé du bois… En bouche, pas mal de sels minéraux, une belle allonge, avec un volume parfait ! À ce moment, j’ai dû rappeler à Valentin qu’il fallait vraiment cracher, chose qu’il n’a pas entendue car nous avons attaqué les parcelles bénies de l’appellation : Dents de Chien et Rémilly. Avec l’explication de texte, Valentin a bien compris qu’on était à quelques encablures des Chevaliers Montrachet, et sur la partie la plus extraordinaire de l’appellation. Le Dents de Chien affiche sa race, son évidence, on renoue plus avec l’esprit des grands vins de Puligny. Il affiche en cœur de bouche, un côté minéral brut, intense, et déploie une structure qui rappelle le pedigree des lieux. Des notes de pierres humides, d’autres un peu fumées, beaucoup d’éclat. On double la persistance par rapport aux Frionnes ! Le coup de grâce vient derrière, avec le Rémilly qui, dans ce millésime, est au-dessus de la mêlée. Corps intense, classe, structure persistante, il a tout… Jean-Baptiste, témoignant à ce moment, en disant que cette année, Rémilly était un poil au-dessus des autres ! On notera aussi le niveau remarquable du Puligny, dans les Garennes, plus haut de gamme certes, mais c’est un Puligny. Le rapport prix-émotion drop un peu, mais croyez-moi, il fera forte impression tout de même auprès de vos convives. En rouge, le Clos Genêts est un ravissement pour les sens : petits fruits acidulés, très fin, esprit aérien du pinot égrappé… une quille addictive, à boire à deux, ou trois, mais pas beaucoup plus, vous en manquerez ! Enfin, ceux qui aiment les rouges de Chassagne, côté Morgeots, seront curieux de tremper leurs lèvres dans la Comme 1er cru. Un pinot épicé, sanguin, qui des fleurs séchées, emmène vers le noyau ! Un flacon que je n’attendais là encore, pas à ce niveau… Bref, des vins solides, délicieux, abordables… Le pied, non ?