Saumur Brézé 2021
Domaine Guiberteau

« Les quelques membres qui ont pu déguster de vieux millésimes du domaine ne liront même pas ces quelques lignes… Encore une fois, les blancs sont grandioses, les rouges infusés et radieux ! » Chers membres, dans exactement 18 jours, Chais d’œuvre fêtera ses 12 ans… car nous lancions en effet le club, lors d’une soirée dans un bar obscur de l’avenue George V, avec une dégustation de 5 vins à l’aveugle, servie à une quarantaine de passionnés. Parmi ces 5 vins, il y avait « Brézé » 2008 de Romain Guiberteau, une quille d’anthologie aujourd’hui qui prouve bien que les vins du domaine prouvent autant qu’ils promettent en jeunesse ! Alors forcément, évoquer ce dernier millésime de Romain et ses équipes, c’est regarder un peu en arrière et applaudir le chemin parcouru par le domaine. C’est aussi regarder devant, puisque Romain me disait au téléphone encore cette semaine, avoir une équipe au top dans les vignes et de grandes ambitions pour le millésime 2024 à venir qu’il bride en rendements ! Nous avons déjà hâte de le découvrir ! En attendant, ce samedi de juin résonne comme chaque année à cette période, comme un véritable rendez-vous : retrouvez Brézé, Le Bourg Brézé, les fameux Clos des Carmes, Arboises : tous ces flacons qui ont participé à l’aura du domaine. Plongez vite dans le j’achète, pour découvrir la gamme !

Bon, avant de rentrer concrètement dans les vins, saluons d’abord la politique du domaine, qui, à l’instar du Clos Rougeard, a décalé les sorties de ses cuvées peu à peu… 2 ans pour un Brézé, 3 pour un Carmes… « C’est la base pour des grands vins » diront les vrais passionnés ! On est d’accord ! Revenons à la gamme, et parlons un peu de ce Saumur blanc 2023, qui fera déjà son petit effet à des apéros improvisés chez les fondus de chenins. Bien tendu, il filera sur les papilles comme l’ont fait ses aînés en distillant des notes de fruits de vergers, une empreinte saline et acidulée ! J’emmenais encore en vacances l’été dernier des 2022, qui ont fait la fête à un plateau de fruits de mer… Pensez-y ! En montant dans la gamme, vous retrouverez « Le Bourg, Brézé », deuxième millésime que nous avons de cette nouvelle cuvée. Les fondus de grands vins voudront forcément goûter… Brézé est et restera cette pièce maîtresse de l’œuvre du domaine ! 2021, dégusté au salon des vins de Loire en fin d’élevage, est ce grand blanc dont on adore la dualité entre complexité minérale, fragrances épurées du chenin et patine des fûts. C’est encore tôt pour ce jeune athlète que le millésime 2021 a rendu encore plus ciselé, mais avec un ou deux ans de cave, il déroulera sa fameuse partition. Le style ne bouge pas : une trame tendue, sapide et racée d’un grand chenin sans malo, enveloppée dans un peu de gras sec généré par les fermentations sous bois. Aromatiquement, c’est un plongeon dans le coing, la craie, les plantes, avec un peu de sésame. Le Clos des Carmes est une bombe intégrale, qui reprend les codes de Brézé 2020 (super quille), mais avec une intensité 3 fois supérieure. C’est le cœur, rappelons-le, de Brézé. Romain y forge un vin de pur fantasme, qui parle autant aux amateurs de Premiers Crus de Bourgogne qu’aux fondus de grands chenins. Tout est à l’unisson dans ce vin mi-bourguignon, mi-ligérien... Coing, sel, châtaigne, pignon, fine réduction, plantes... La palette est immense, les volumes hélas, minuscules... En rouge, vous retrouverez les Moulins, lecture gourmande et apaisée des cabernets qui se livrent sur un fruité glorieux, immédiat. N’attendez pas beaucoup de muscles sur ce vin plaisir, il joue la carte de la gourmandise et le fait très bien ! Le Saumur rouge 2022 porte en son cœur la succulence fruitée de l’année, vraiment belle à Saumur en général. Ici, on rajoute un peu de fleurs dans la partition, de l’épice aussi. C’est le deuxième étage de la fusée. Les Arboises Brézé est le pendant en rouge, du Clos des Carmes : lecture ultime des cabernets du domaine, livrée ici dans une année souple, que Romain a infusée et patinée par de longs élevages. Difficile quand on goûte à ce vin, de ne pas penser à certains millésimes du Clos Rougeard, qui se livraient dans des trames qui pinotent… C’est le cas ici, et ce sera de plus en plus le cas avec quelques années de cave !