Savennières L'Aurore 2017
Domaine Damien Laureau

“Quoi de neuf chez Damien Laureau ?” me demandait, cette semaine, Philippe P., membre de Chais d’œuvre, fan du « Bel Ouvrage » de Damien. Eh bien, “plein de choses Philippe”, je profite de ce j’aime j’achète pour vous répondre et partager avec le plus grand nombre les ressentis de mes dernières visites ! Quelques mots sur Damien et son épouse Florence, avant de parler des cuvées pour ceux qui ne connaissent pas. Cet auteur de Savennières est assurément un des meilleurs de l’appellation, qui est entré il y a 6 ans dans mon top 5 de l’Anjou Noir. Nous avions présenté ses cuvées “Genêts” et “ Le Bel Ouvrage” à de nombreuses soirées membres ainsi que dans vos coffrets, et expliqué le chemin parcouru par cet ancien ingénieur agronome qui, avant de faire du vin, produisait des fruits dans la région. En 2006, il a écrit une superbe histoire sur le secteur d’Epiré, sur les sols de Rhyolite qui forgent la minéralité magnifique de sa cuvée “ Le Bel Ouvrage”. Puis Damien a déployé son petit domaine, mis les petits plats dans les grands en termes de viticulture pour produire le meilleur, malgré les caprices de la météo qui se sont répétés sur Savennières. Sa gamme s’étire autour de différents plaisirs, avec des identités géologiques et structurelles fortes. Le style est mûr, ample, les chenins sont concentrés et sapides. Les derniers millésimes de Damien ont gagné en précision, il cueille un poil plus croquant depuis 2016, ce qui donne du rythme et de l’allonge à l’ensemble. Plongez-vous dans le “j’achète” pour comprendre les contours de la gamme.

Petit reminder pour ceux qui avaient découvert les “Petites Roches” dans leur coffret, cette cuvée a été rebaptisée “L’Alliance”. Un vin que j’aime décrire comme "baby Savennières” qui joue de son peps en déployant les agrumes, la nèfle, le poivre blanc et les infusions de plantes. On saisit, dès le premier nez, le pédigrée du lieu et la simplicité de la composition. C’est à la fois une cuvée accessible et marquée “terroir” ! Une belle porte d’entrée pour ceux qui veulent découvrir ! Derrière, il y a “Les Genêts” et “Le Bel Ouvrage” qui, pour partie, fermentent en pièce. C’est la seconde que nous vous présentons ce soir, avec les yeux qui brillent en parlant des 2016, vraiment très beaux. Miel frais, coing, neffle, pointe fumée des schistes épousent ici une étoffe admirable, le cœur de bouche est tranché par la vivacité du millésime... Longueur démente ! Une très grande quille, taillée pour une langouste au beurre de gingembre avec un trait de miel… Belle idée pour Noël non ? Petite nouveauté également sur 2017, que Mathieu m’a fait déguster à l’aveugle la semaine dernière: L’Aurore... Ici, ce sont les rares raisins nés sur Savennières cette année-là qui sont assemblés. Son Grand Cru Roche aux Moines associé au Bel Ouvrage et Genêts suite au gel de printemps qui a sacrifié Savennières, ils n’ont produit qu’un seul vin ! Dans le verre, c’est un chenin de haut vol, très concentré qui vous attend. Le style est un poil plus libre que dans “Le Bel Ouvrage” et Savennières, j’ai dit à Mathieu que ça me rappelait des cuvées de Richard Leroy (avis aux amateurs), avec des chenins assez mûrs et tendus à la fois. On soulignera le caractère assez nature du profil aromatique, et l’énergie dégagée par cet OVNI. Enfin, quelques Roches aux Moines, énorme pétard à retardement que tous les passionnés doivent boire à maturité pour comprendre la dimension des lieux... Ici, c’est X 5 sur tous les paramètres : en termes de minéralité, de concentration, d’allonge. Perso, je collectionne ce flacon car les millésimes bus jusqu’alors m’ont totalement transporté ! Donnez 5 ans à ce millésime, et vous verrez de quoi je parle !