Terrasses du Larzac Les Ouvrées 2020
Clos de la Barthassade

« Mathieu n’a d’yeux que pour eux en Languedoc… et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ il a eu du flair ! » Amis passionnés de grands vins du sud, voici une découverte qui devrait parler à ceux qui décollent quand on évoque le Mas Jullien, la Grange des Père, Montcalmès... Tous ces domaines ont hissé, dans les années 90 et 2000, le Languedoc vers de nouveaux horizons, vers de nouveaux plaisirs. Dans leurs traces, on peut aujourd’hui citer une bonne trentaine de domaines, qui font tout simplement bondir en qualité les fameuses “ Terrasses du Larzac ”, les secteurs de Montpeyroux, d’Aniane ou de Jonquières. Parmi eux, il y a ce coup de cœur de Mathieu qui, depuis presque deux ans désormais, me tanne avec ce « Clos de la Barthassade », une pépite qui l’avait renversé lors d’une soirée endiablée entre copains sommeliers. On a donc mené l'enquête car Mathieu a plutôt bon goût : Cahors La Marguerite, c’est lui ; les derniers Bandol de Pradeaux, c’est lui ; les Côte Rôtie à maturité de Rostaing, c’est lui ; le coup de cœur du Clos du Caillou à Châteauneuf, c’est encore lui... Et c’est à Paris, lors d’une belle dégustation baptisée « Le vin de mes Amis », que nous avons pu découvrir en profondeur cette propriété, tissée de toutes pièces par un couple de passionnés, à l’aube de la vendange 2014. 8 ans plus tard, c’est un domaine de 13,2 ha, mené au rythme de la biodynamie, qui connaît un succès assez fulgurant. Toutes les cuvées sont travaillées en parcellaire, dans le respect d’une identité languedocienne, mais sans la moindre lourdeur. Les derniers millésimes, que j’ai pu redéguster cet été pendant mes vacances, nous ont bien fait vibrer. Lisez le “ j’achète ” pour vous plonger dans l’univers subtil de ces tout nouveaux talents du Languedoc !

Je ne suis pas devin mais une petite voix me dit que dans quelques années, ce Clos de la Barthassade va prendre une autre envergure... Aujourd’hui, on mesure dans les jeunes millésimes les courbes délicates de ces purs jus de terroir, mais quand les années vont passer, je sais d’ores et déjà que les cuvées seront aussi courues que certains Mas Jullien... Rendez-vous dans 5 ans pour en reparler ! Pour revenir à la gamme, on pourra tirer notre chapeau à Mathieu qui s’est battu pour obtenir une petite allocation des magnifiques blancs du domaine. J’avais adoré le jour de la dégustation cette cuvée “ Cargadous ” qui allie avec panache le contraste qu’offrent des roussannes et des chenins. Le premier apporte l’amplitude, les notes de noyaux de pêche, les touches d’infusion... Le second agit comme une colonne vertébrale, donnant du relief salivant et de l’allonge à l’ensemble qui est fermenté en levures indigènes en demi-muids. Cet élevage est mené avec style, il confère une fine réduction, avec une pointe de sésame qui vient coiffer des agrumes confits. Coup de cœur au prix imbattable dans ce secteur ! En rouge, 3 plaisirs crescendo d’intensité vous attendent : “Cuvée H ” est une cuvée de fruit dont le cœur bat au rythme de belles syrahs qui dominent l’assemblage. Un vin élevé en cuve uniquement, mais au cœur pur et sincère qui marquera les amateurs de vins floraux et épicés. Impossible de ne pas la comparer, en style, à certains Crozes de la Vallée du Rhône nord. Dans “ Les Gravettes ” (bu cet été à Sète, on ne peut être plus précis dans le ressenti), c’est un grenache qui donne le ton (secteurs de Montpeyroux, lieu-dit La Barthassade), avec ce sentiment imprimé de la grappe entière qui rafraîchit la teinte aromatique. Notes de fraises, de balsamique, de cacao, le tout enveloppé dans une trame qui évolue très vite dans le verre au gré des épices de la syrah (15% ici).
Derrière ses airs assez primaires à l’ouverture, j’y vois un très beau vin de garde qui, à mon avis, va évoluer avec panache ! A 19€, le risque de vous planter est nul ! Ne la manquez pas, et surtout si vous décidez de l’ouvrir, donnez lui 20 minutes de carafe, ça change tout pour cette bouteille ! Dernier plaisir de la gamme : “ Les Ouvrées ”, un Terrasse du Larzac mené par des syrahs et grenaches, travaillés pour moitié en grappe entière. Ce vin plus soutenu connaît un élevage plus long que les autres cuvées car il porte aussi le caractère épicé et séveux du mourvèdre. 22 mois en demi-muids, barriques et œufs béton révèlent le caractère fumé et épicé de la syrah. On y trouve du zan, des épices, de la violette, on plonge dans un registre qui appelle presque des viandes de goût d’hiver. Assurément, c’est la bouteille qu’il faut mettre en cave 2 ans, en la ressortant autour d’un beau chevreuil... Grande bouteille, très abordable niveau prix, mais à attendre quand même un peu ! Soyez visionnaire.