Vin de France Le Rosé 2021
Domaine Alône

J’ai eu l’intuition que ce terroir était un écrin à révéler, un endroit où nous pouvions créer une nouvelle expression des vins.” Christian Ott
Amateurs de rosés suaves, identitaires et fins, voici un flacon qui devrait retenir votre attention, car tout est vraiment chouette derrière cette nouveauté du paysage provençal. L’homme, le lieu, l’histoire, et surtout la vision ! Commençons par l’homme : Christian Ott, qui après avoir passé 25 ans à vinifier dans le sud, s’est donné un nouveau défi, reprendre un terroir qui l’a toujours intrigué, et se lancer dans un tout nouveau projet pour signer un rosé “de lieu... " Avouez que c’est assez rare ! Ensuite il y a le lieu... Ce terroir d’altitude, plutôt sableux, qui pendant de nombreuses années a intrigué Christian et Pascale lorsqu’ils passaient devant. Il faut dire que le lieu en jette : un très vieux chêne domine l’entrée de la parcelle qui est isolée par un petit bois, avec une petite rivière " La Lône " qui passe à proximité. Rajoutez les cigales, le vent, les pins, et ça y est, vous y êtes ! Le caractère du sol, extrêmement sableux, fait partie des arguments du lieu... Sur sable, c’est bien connu, on fait naître des vins fins et longs, jamais des vins larges ou puissants (les fondus de Rayas le savent parfaitement). Et puis il y a ce cépage qui peut être superbe, lorsqu’il est bien mené sur des sables : le Grenache Noir. Dès son premier millésime en 2020, Christian Ott les a approché avec le plus grand respect : fermentation naturelles en levures indigènes, taux de soufre bas, rien n’est technologique dans ce rosé... Au départ j’avoue, je me suis un peu méfié de l’histoire, qui paraissait trop belle. Et puis en goûtant, je me suis dit : " ah oui quand même, y a un truc... " Loin des stéréotypes fermentaires qui sentent le bonbon ou des notes terpéniques (notes de buis, de pamplemousse) qui habitent la plupart des rosés de Provence, je me suis fait surprendre par les deux premiers millésimes et leurs bouquets sincères, purs, fins. De la maras des bois, un peu d’écorce, du menthol, le tout porté en bouche par une trame digeste et bien construite. Là encore, pas de S02 qui vous ouvre le crâne et qui resserre la finale… Les 2021 sont superbes à boire maintenant, car ils sont sortis de la phase fermentaire de jeunesse, chose que je déteste dans les rosés. Et dieu sait que je ne suis pas le seul !

Bon, en matière de rosés, vous connaissez un peu nos goûts, on se retrouve plus dans les superbes rosés de Gérard Courrèges au Domaine de Vaccelli ou le Bellet rosé de Gio Sergi, que dans les rosés pâlichons qui servis dans un verre noir, ne laissent même pas imaginer qu’ils sont rosés. Mais en goûtant à cette cuvée Alône,tirée à quelques milliers de cols (on est loin des millions de cols de Miraval ou d’Esclans), je me suis fait prendre à dire que même en matière de rosé, la finesse est aussi l’apanage des beaux vins ! Goûtez à ces trésors si vous voulez étoffer votre culture des rosés identitaires de la région, et vous chercherez aussi activement, à goûter au rouge 2020, une grenache grappe entière sur sable de folie, que je vous invite à sourcer activement !