Vin liquoreux passerillé sur paille Spirale 2018
Domaine André et Mireille Tissot

«  Spirale... Un nom qui en dit long sur ses intentions. Ce magnifique vin de paille (comprenez vins dont les raisins sont passerillés sur paille) que Stéphane Tissot a initié il y a quelques années, est une forme d'île de la tentation sensorielle, une invitation si j’allais plus loin, à flirter avec les extrêmes. Il naît de 3 cépages : chardonnay, savagnin et poulsard, qui sont séchés quelques mois sur lit de paille bio qui génèrent une concentration hors du commun. Les fermentations naturelles, très lentes dans ce milieu, enfantent un liquoreux à 8% d’alcool, bercé de 300 grammes de résiduels. A la dégustation, c’est avec les eszencia de Tokaji les vins les plus impressionnants que l’on puisse trouver dans l’univers des liquoreux, et parmi les plus émouvants. Dans le verre, c’est une myriade de fruits confits, d’amers minéraux, de sel aussi, avec des notes de raisins secs, de dattes, d’orange confite. En bouche, une seule goutte sur la langue fait l’effet d’une potion magique, on a du mal à croire ce qui se passe en terme de sensations. Notez au passage qu’il existe une version encore plus dense, plus extrême et plus intrigante que Stéphane Tissot signe dans le plus grand secret. Son nom « PMG » (pour ma gueule) qui est donc une sélection de sélection : 500 grammes de résiduel, un vin à peine fermenté, avec de meilleures acidité car ce sont les premiers raisins cueillis. Je dis de ce vin qu’il est le pendant liquide du comté « hors d'âge PMG » de Bernard Anthony (le meilleur comté du monde), le genre de truc que l’on n’imagine pas... Là, les curseurs vont encore plus loin, on entre dans la famille de l’ultra concentré et du pur nectar.... Abricot confit, verveine, pointe de rose et raisins séchés, c’est à se damner et complètement unique comme proposition dans l’univers du vin. Une bouteille qui vous emmènera « ailleurs » ! 

Le saviez-vous ? Il ne reste que deux domaines qui produisent encore des vins de passerillage sur paille « à l’ancienne » dans le Jura... Un artisanat rare, et des plaisirs qui nous échappent au gré des modes qui dictent ou qui disent « je n’aime pas les liquoreux »... Cette phrase, je l’ai entendue des centaines de fois en 10 ans chez Chais d’œuvre, mais curieusement, à l’issue de certaines dégustations, j’ai aussi beaucoup entendu : « d’habitude, je n’aime pas, mais là... ». Alors si vous avez envie de défendre cet artisanat rare du Jura, et envie de vous plonger le temps de quelques secondes, dans de véritables nectars des Dieux, alors foncez ! Face au feu de cheminée, ces deux merveilles piqueront la place à de nombreux desserts, et émerveilleront vos convives !