Gravières blanc, c'est le plus charnu et le plus puissant des magnifiques blancs de Jean-Marc Vincent. Né sur la partie la plus caillouteuse du cru, les Chardonnays plantés à 17 000 pieds/hectare trouvent dans ce terroir d'exception une étoffe et un gras en bouche que l'Auxey-Duresses ou le Puligny-Montrachet ne proposent pas. Depuis 2015, Jean-Marc s'inspire d'Olivier Lamy pour magnifier ses blancs et l'essai est complètement transformé dans les derniers millésimes dont la chair et la puissance sont passées à un autre niveau d'expression. Les derniers choix agronomiques, comme le tressage des vignes au lieu du rognage, ont fait basculer le domaine dans une autre catégorie. On tutoie à mon sens en sensation, les blancs des domaines stars de Côte de Beaune, sauf que là, on est à Santenay, pas au cœur des Premiers Crus de Meursault. Et côté prix, on est à la moitié ! Que dire des 2019, si ce n’est que le millésime est dantesque, et que jamais les vins de Jean-Marc n’ont été aussi grands... Foncez les yeux bandés !
Salué et applaudi par la plupart des grands vignerons de la Côte, Jean-Marc Vincent est au sommet de son art. Juste avant ma visite en mars dernier, il recevait sa bande de potes qui sont tous dingues de ses vins : Sylvain Pataille, Charles Lachaux, Olivier Lamy, Thomas Bouley... Des noms qui résonnent forcément dans la tête des amateurs de grands bourgognes, et surtout des hommes qui ont un point commun : ils transcendent leurs appellations, grâce à des choix agronomiques très engagés ! Lors de ce passage " d’examen ", dixit Jean-Marc, il est ressorti deux certitudes : la première, est que l’audace paye ! Jean-Marc change de futaille, n’utilise quasiment plus de SO2, sauf en dose infime à la mise, il est en quête d’une lecture limpide de ses terroirs, et ça marche ! La progression en 10 millésimes autour de ses cuvées de blancs et de rouges, est le témoin de cette envolée vers les sommets. La seconde certitude, c’est qu’il ne vend pas ses vins assez chers... Cela va vous faire sourire, mais oui, le domaine fait quasiment le double de travail que les voisins, qui sont parfois assis sur un tas d’or, avec des appellations plus prestigieuses. Eux, investissent beaucoup plus dans l’humain, le temps passé aux vignes est colossal, et pendant de nombreuses années, Anne-Marie et Jean-Marc ne se sont quasiment pas payés... Est-ce acceptable pour des personnes aussi engagées, aussi talentueuses ? Non ! Donc oui, les vins ont un peu augmenté cette année mais c’est largement mérité. J’aime dire que les mêmes vins, étiquetés Meursault ou Volnay, se vendraient au moins le double... Avis à ceux qui aiment boire grand, sans forcément casser leur tirelire !