Alpilles Dolia 2017
Domaine Hauvette

« Les merveilles de Dominique Hauvette sont de retour... Faites vite, ça va partir comme l’éclair ! » Chers membres, voici, pour la deuxième année consécutive, quelques trésors signés par cette grande dame du vin; ils font la fierté de l’équipe et surtout de Mathieu qui s’est battu l’an dernier pour que Chais d’œuvre puisse enfin proposer les fameuses cuvées Dolia, Cornaline, Améthyste, ou Pétra, ces vins qui font tant rêver certains passionnés. Si vous découvrez, nous parlons d’un domaine iconique du sud de la France, d’une femme assez exceptionnelle qui, en février 2020, juste avant le covid, recevait de la RVF le titre de vigneronne de l’année. Le domaine est noté 3 étoiles au guide vert, la note ultime qui salue l’excellence, la régularité et, peut-être le plus important de tous les critères, l’émotion perçue. Voici les tout derniers millésimes qui, dans les blancs, débutent avec Jaspe, une petite merveille de Roussanne qui ouvre la série des blancs avec panache. C’est un 2022 ici, donc mûr et vibrant à la fois qui distille des touches de noyau, de plantes, de fenouil également. L’ensemble est livré en bouche avec une fraîcheur salivante, on lit déjà dans la trame de bouche la minéralité qui habite la cuvée. Dans « Dolia » vous comprendrez un peu la vision de cette femme qui signe des vins qui touchent : des roussannes, marsannes, clairettes pressées en grappe entière, puis vinifiées en œufs béton... Un blanc que le domaine ne commercialise qu’au début de sa phase de maturité : 2017 en cette rentrée 2023, un millésime un peu plus solaire que son aîné, mais qui ne souffre d’aucune lourdeur, au contraire. Perso, j’adore ce vin lorsqu’il bascule après quelques années, avec ses notes de tilleul, d’infusion, de miel frais qui saluent une belle évolution et une minéralisation de la matière en bouteille. A 6 ans, c’est complexe, à 12 ans, ça devient dingue ! En bouche, l’équilibre est très singulier dans cette cuvée, c’est le jeu de texture entre ampleur, fraîcheur et fins amers qui offre à ce vin une dimension gastronomique exceptionnelle. On soulignera au passage la structure alcool, très modérée dans les vins du domaine (entre 12,5 et 13). En matière de rouge, il existe plusieurs cuvées qui offrent un véritable crescendo de plaisir et d’intensité dans la gamme. Les Roucas 2022 sont une jolie porte d’entrée dans celle-ci, elles isolent avant tout des grenaches (60%) et distillent un relief de fruits macérés et d’épices douces. Sa gourmandise est superbe, même en extrême jeunesse comme ici. Si on compare à son aîné 2021, on a gagné ici en dimension, en chair. Mais l’ensemble reste assez souple côté tanins ! Améthyste plaira aussi aux amateurs de vins infusés et évanescents. Surtout sur ce millésime 2020 que je trouve délicieux dans le sud et dans le Rhône méridional. C’est un cinsault infusé de grand style qui évoque la fraise au chaudron, les épices, les fruits du maquis..., le tout est livré dans une trame assez suave, sans dureté. Cornaline est plus dense habituellement, c’est un cocktail savoureux de grenache, syrah et cabernet. Mais là on parle de 2018, une année plus tendre, un peu comme les 2014 de l’époque. Ce vin envoûte par ses nuances fumées, ses tons de Provence où l’olive côtoie le thym, le fruit sombre. En termes de tanins, on sent la force des Alpilles, la minéralité comme dans certains Trévallon, mais on apprécie surtout la manière dont la puissance est cintrée. Clairement, ce 2018 se livrera avant son aîné de 2017, qui fut plus dense en matière. Là, c’est place au plaisir, dès la jeunesse ! En parlant de plaisir, ajoutons quelques lignes pour évoquer Pétra, ce rosé assumé, intense et corsé du domaine, qui fait passer à toute vitesse par des notes de grenade, de fleurs séchées et d’agrumes. Sa texture est sublime, il faut, à l’instar de grands Bandol rosés, voir cette cuvée avant tout comme un grand vin. Perso, je bois peu de rosés, mais des comme ça, j’adore!

Bon, on ne traîne pas trop pour sécuriser son petit lot du domaine, car le père Noël ne passe qu’une fois par an et pour les merveilles du domaine, c’est fin août qu’il faut dégainer... L’année dernière, la vente flash des vins du domaine a duré 34 minutes alors que nous n’avions même pas commencé à faire goûter les vins lors de nos ateliers et soirées. C’est dire si l'engouement autour des flacons de Dominique Hauvette frôle le délire. Un seul conseil, prenez-en une et goûtez ! Je vous assure qu’en se plongeant dans de vieux millésimes, on tombe dans la magie des très grands vins de l’hexagone. Et si vous n’êtes pas totalement convaincus par ces quelques lignes, lisez la presse spécialisée. Il y a un truc, un vrai truc dans ces vins qui touchent !