Alsace Grand Cru Goldert Muscat 2021
Domaine Zind-Humbrecht

« Seul domaine 4 étoiles RVF, des crus de légendes, poussés en saveur par un matériel végétal et un savoir-faire uniques ... C’est incontestable, Olivier Humbrecht est au sommet de son art ! » Chers membres, je vais encore me faire censurer par l’équipe sur la longueur de ces textes mais j’assume : on parle du DIEU de l’Alsace aujourd’hui et de ses vins qui, lors de ma visite au printemps dernier, m’ont encore mis une bonne gifle... Des émotions comme ça, ça se raconte, ça se partage... forcément ! Vous allez découvrir, avec précision, les cuvées qui m’ont le plus fait vibrer sur cette vendange 2021 qui, pour bien des régions, fut challengeante ... Mais c’est bien dans ces millésimes que l’on voit qui sont les grands ou les très grands. Assurément Olivier Humbrecht et son équipe ont fait les choix qu’il fallait. Perso, j’ai adoré ce millésime pour le caractère plus fuselé des vins, notamment dans le muscat ou les pinots gris qui portent moins d’alcool ou de richesse. Des vins plus proches de leur lecture terroir qui, sur le Rangen, le Goldert ou le Clos Windsbulh, tournent au grandiose ! Plongez-vous dans le j’achète pour découvrir la gamme !

Impossible de débuter ce commentaire sans parler du légendaire Muscat Goldert du domaine... Rappelons que 2% seulement de la région est plantée de ce cépage avec, ici, une massale très particulière du domaine qui fait toute la différence. Autre détail crucial : les calcaires oolithiques qui poussent les sensations acidulées et sapides de ce vin parfaitement sec (0,5 grammes de résiduel, pour un ph de 3,3). Dans le verre, on retrouve une proposition parfumée mais contenue du Muscat, une des plus classes que je connaisse. Sur fond de raisins frais, on passe par un peu d’exotisme, Olivier nous confiait avoir attendu le plus possible, pour amener le muscat à la maturité optimale, quitte à tout perdre... Un choix payant ! J’ai adoré l’équilibre, à 12%, qui rend le vin digeste, tout en dégageant une grande profondeur de saveur. Autre coup de cœur, toujours porté par la magie des calcaires : le Clos Windsbuhl, avec ce pinot gris génial sur ce millésime : mur mais pas trop riche (12,8%) et sec d’équilibre (1,98 gr de sucre), ce flacon révèle toute la magie de ce cru qui est devenu pour tous les cépages de la gamme LE terroir absolu, qui pique d’ailleurs un peu la vedette au Rangen. Ce que j’ai aimé le plus dans ce vin, c’est que le cousinage avec le Riesling du même terroir est super proche... Difficile, d’ailleurs, de les distinguer sur l'extrême jeunesse car c’est le calcaire qui domine, pas le cépage. Attendez-vous à un vin salin, poudré, d’une grande texture mais sans souffle chaud ou sucre résiduel. Très grand vin de gastronomie ! Toujours en pinot gris, saluons l’excellent niveau du Rotenberg, parcelle qui, pour rappel, prolonge le Grand cru Hengst, sur des argiles rouges (d’où le nom) qui brident en rendement le pinot gris. Ce vin, que j’avais adoré déjà l’année dernière, est parfaitement sec (0,6 grammes en 2021) mais d’une complexité maturité-acidité déjà plus développée : on profite d’un registre un peu mellifère où les agrumes et la cire d’abeille se donnent la réplique. Grande texture également, sans égaler celle du Windsbuhl, mais un vin de gastronomie fascinant. Vous pourrez déjà en profiter à ce stade mais il vieillira avec panache. Dans le Rangen, le duo Riesling & Pinot Gris est le combat des titans... D’abord, Olivier disait que ce terroir a échappé aux misères imposées par le climat, c’est un des rares sur ce millésime... Ensuite, c’est un terroir qui fait des degrés, parfois trop... Rien de cela sur 2021, avec des pinots gris à 13,6, et parfaitement secs ( 0,5 grammes) portés par une acidité totale de 4,6. En gros, ce vin affiche les courbes d’un Usain Bolt au sommet de sa préparation physique. Dans le verre, ce vin est imprimé par les nuances volcaniques fumées, avec un peu de tourbe, de fruits jaunes, contrasté par des agrumes confits et une acidité salivante. Un Rangen très dynamique, qui vieillira admirablement selon Olivier. Dans le Riesling, on atteint cette équation sensorielle qui fait lever les yeux au ciel, avec ce cocktail à la fois minéral fumé du volcan avec, en prime, des notes de pierre à fusil et de citron confit. Le nez en jeunesse est bercé d’une fine réduction, qui va disparaître à 2-3 ans de bouteille. La bouche est racée, le vin est sec , les 3,6 grammes viennent compenser la fraîcheur dynamique du Riesling sur ce millésime. On notera la texture et le peu d’amertume sur ce millésime, qui donnent le sentiment d’une classe immense. La longueur est à la hauteur de la légende et du prix facturé ... Une quille de collection !