Alsace Pinot gris Les Prélats 2023
Domaine Paul Ginglinger

« Un tout nouveau domaine dans l’offre Chais d’œuvre, et qui fait un véritable strike au cœur de notre échelle des meilleurs rapports prix-émotion dans l’hexagone… Des 10 vins dégustés, le plus dur a été de choisir ! Enorme coup de cœur ! » Chers membres passionnés, en ce lundi qui coiffe les derniers jours d’avril, je tenais à partager avec vous ce coup de foudre sensoriel, et cette évidence que proposent les vins du domaine Paul Ginglinger à Eguisheim, une véritable révélation qui a bouleversé nos routines de dégustations. Avant d’aller à sa rencontre, nous connaissions leur nom… Florian, notre concierge adoré chez Chais d’œuvre, a planqué cette adresse dans son carnet car il achète (sans nous le dire) de vieux millésime au domaine à titre perso... Vous comprendrez à quel point il est « corporate » ! Mais bon, en tordant un peu le bras à Florian, Arthur a réussi à négocier une belle dégustation avec le domaine, et c’est au cœur d’une bonne quinzaine de flacon que notre émotiomètre s’est emballé... Même Anna, qui ne prend pas souvent des notes dans les dégustations, s’est appliquée à retranscrire chaque sensation, chaque nuance de chaque terroir… car pour elle, comme pour nous : tout, ou presque, nous a plu. Un sentiment rare où, cuvée après cuvée, millésime après millésime, la sincérité du geste et la vibration des terroirs finit par nous saisir ! À titre perso, j’ai voulu bétonner mes sensations et cette émotion contagieuse, en appelant mon ami Romain Iltis, chef Sommelier de la Villa Lalique, MOF sommelier 2015, qui connaît la région comme sa poche. Pour lui, Paul Ginglinger signe aujourd’hui l’un des meilleurs rapports prix-plaisir de la région. Non seulement les vins séduisent par leur éclat immédiat, mais ils révèlent surtout une capacité à vieillir qui force le respect — un véritable fil rouge dans cette maison, patiemment tissé sur les meilleurs terroirs du secteur d’Eguisheim ! Au cœur de l'offre, deux joyaux : Pfersigberg et Eichberg. Deux lieux-dits d'exception, magnifiés par Michel où la concentration naturelle, la tension calcaire et l’élan aromatique composent de véritables chefs-d’œuvre de terroir. Des vins profonds, intenses, mais jamais pesants, portés par une pureté d’expression qui touche à l’évidence. Même les pinots gris nous ont bluffé… et donc choisir a été un crève cœur ! Perso, j’en veux presque à Florian d’avoir gardé ce secret de passionné pour sa pomme… Mais il est démasqué, et j’ai déjà hâte de la prochaine soirée chez lui où il devra se faire pardonner ! Plongez-vite dans le J’achète pour découvrir nos coups de cœur !

Bon, je ne sais pas par quoi commencer, tant la gamme m’a paru archi cohérente… Drei Exa 2019 peut être, qui, à 21€, m’a mis une tarte ! Ici, on parle de 2019, donc d’un millésime concentré par nature, qui exprime avec brillance et pureté des essences de peau d’agrumes, de pomelos, où se glissent déjà un peu de craie, et de nuances liées au sol… Pour la petite anecdote, le Riesling Drei Exa est un assemblage de trois belles parcelles très calcaires exposées à l’Est / Sud-Est et jouxtant le Grand Cru Pfersigberg, sur les lieux-dits Wettolsheimerweg, Dreistein et Sundgass. Un riesling parfaitement sec, qui combine droiture et élégance, avec en prime, un millésime qui concentre ces messages. Dans le verre, la combinaison de fleurs blanches, d’agrumes confits, et de roche broyée, rend l’équation totalement addictive… Vous penserez fort à nous en goûtant à ce trésor dont l’équilibre en bouche est longiligne, pur et à la fois structuré par une belle acidité mûre et une forte minéralité qui marquent sa finale ! Surtout, en mesurant son rapport prix-complexité-émotion ! Côté grand cru, c’est juste fascinant… Le domaine décline deux versions du Pfersigberg : une sur des grès, l'autre sur la partie la plus vibrante du cru : « Ortel », avec une sélection de vieilles vignes… Le match 2022-2019 est dingue, tant les deux vins sont vibrants, complexes… Of course, le rapport prix-émotion va au 2022, qui à 30€, plie le game… mais les 2019 ont cette âme, ce cœur corsé que les 2022 n’ont pas encore. Je vous invite à gouter sérieusement ce cœur de terroir si vous voulez cocher la case « grand vin du domaine ». Ne négligez pas pour autant Hertacker, version plus minérale, plus tendue aussi, du cru. J’ai goûté plusieurs millésimes (2022, 2021, 2020) et le fil conducteur est énorme : Immense fraîcheur, une impression d’eau de roche, de peau d’agrumes, et des sensations vibratoires.. Moins d’épaules dans ce vin que Ortel, mais diable que c’est grand ! Un mot sur Eichberg, qui est une forme liquide de cathédrale au domaine… Partie sud, concentrée, exprimant le cœur du terroir, ce riesling se pare de mangue, de citron confit, de pêche.. C’est mur, sec, racé, avec une finale sublime.
Côté pinots gris, coup de cœur pour Prélats, vin énergique, sec, avec une petite pointe lactique, et beaucoup de fruits jaunes… En regardant l’étiquette : 13,5%, et un vin débridé qui pourrait prendre la place en gastronomique de certains chardonnays. En gewurztraminer, coup de cœur également pour Pfersigberg, qui fait passer par une micro douceur, avant de vous ramener sur du salin, derrière des instances de poire épicée et de loukoum.. Classe, sans alcool débordant, c’est un vin qui à lui seul, invite au voyage !
Bouquet final de cette série : le pinot noir Rocaille 2022, au fruité croquant de cerise amarène, légèrement épicé. Sans tanins, floral et envoûtant par son prisme, c’est une des lectures les plus printanières et délicates du pinot Alsacien que nous avons dégustées récemment… Goûtez- y !