Alsace Pinot Noir Terroir B. 2022
Domaine Kirrenbourg

« Encore une fois, le Jardin des Oiseaux est un flacon d’anthologie, qui repousse l’imagination autour du potentiel des grands pinots noirs. Le Terroir B le talonne dans la gamme et se livre avec panache en ce moment ! Quant au Riesling K, c’est le cœur battant et vibrant du Schlossberg, un vin fabuleux ! »

Chers membres passionnés,

Qui aurait pensé, il y a seulement quinze ans, que l’Alsace atteindrait un tel niveau d’évidence et de grandeur autour de ses pinots noirs ? Très peu de monde. Et pourtant, nous y sommes. Aujourd’hui, mon cœur de Bourguignon saigne en l’avouant, mais c’est clair : certains coteaux alsaciens signent des vins qui regardent droit dans les yeux les grands pinots de ma région, sans pour autant tenter de les imiter !
Le domaine de Kirrenbourg, dont je vous parle depuis quelques années désormais, fait partie des grands auteurs de ce cépage. Un domaine engagé, exigeant, porté par une équipe passionnée (passée notamment chez Albert Mann) et qui trace sa propre voie parmi les domaines d’excellence de la région.

Vous retrouverez donc trois vins que j’ai pu redéguster récemment, trois vins qui font partie de l’élite des grands vins de la région :

Le Jardin des Oiseaux 2022 : j’avais flashé dessus à Wine Paris 2025, et il fait partie de mes plus gros coups de cœur de l’année, toutes régions confondues. Pour rappel, le Jardin des Oiseaux est un lieu-dit minuscule, en plein coteau, juste face à la cave du domaine. À deux pas, les mythiques Saintes-Claires d’Albert Mann… le voisinage est parlant. Ici, on ne produit que quelques centaines de bouteilles (900 flacons en 2019, à peine plus en 2022). Dans le verre, c’est un shoot immédiat : pétales de fleurs, cerise fraîche, noyau, gelée de fruits rouges, zestes d’agrumes, avec cette trame sanguine, presque ferrugineuse, qui signe les grands terroirs. En bouche, c’est un nuage : soyeux, aérien, vibrant, avec des tanins taillés dans la soie et une allonge magistrale. Le magnum bu au jubilé de « Ma Poule » il y a quinze jours m’a marqué encore plus !

Autre plaisir significatif dans la gamme, le Pinot Noir Terroir B – 2022. Ce serait une erreur de regarder ailleurs quand on tombe sur de telles expressions du pinot. Je l’ai redégusté il y a deux semaines, lors d’une dégustation à Paris. Là, c’est le pinot noir sur les granits du Brand, et ça se sent immédiatement. Le vin est ultra vibrant, plus ciselé que sur les argilo-calcaires, mais avec la même douceur de trame. Le fruit est précis, la bouche fuse, la finale claque sur le minéral et le noyau !

Enfin, impossible de ne pas saluer le Schlossberg Riesling K – 2021, qui est une forme de transcendance du granit ! Dans ce millésime 2021, le vin est tout simplement transcendant. Un vin qui n’affiche en rien la froideur de l’année ; au contraire, il transpire la maturité et son terroir, avec une superbe allonge sur le pomelos confit, le citron confit, les herbes fines, les amers nobles. La bouche est tendue, vibrante, salivante, interminable.

Bon, j’ai tout dit dans le j’aime, mais un petit mot ici sur le positionnement tarifaire de Kirrenbourg, qui, à mon sens, est mérité. En Bourgogne, à prix équivalent, on ne touche ni les grands crus, ni même certains premiers crus de légende. Alors que dans cette région, on touche à l’essence même du terroir, avec une sincérité et une émotion intactes.
Servez ces vins comme de grands Bourgognes : grands verres, un peu d’air, et laissez-les parler. Vous verrez que la conversation est très sérieuse !
Assurément, le Jardin des Oiseaux fait partie de mes pinots préférés aujourd’hui. Et ce domaine, de ceux que l’on suit, que l’on défend, et que l’on est fier de partager.