Alsace Riesling Clos Liebenberg Monopole 2021
Domaine Valentin Zusslin

Chers membres passionnés,
Avant d’entrer dans le vif de ces bouteilles venues tout droit de la cave de Marie et Jean-Paul Zusslin, j’aimerai partager avec chacun deux émotions qui me portent encore, quelques heures à peine après ces deux semaines de folie.

D’abord, la soirée de feu d’hier au George V pour les 14 ans de Chais d’œuvre.
320 convives enflammés, soudés autour d’une cause simple et immense : faire chanter le vin, réunir, partager, vibrer ensemble ! Ce matin, en ouvrant les yeux, j’ai cru un instant avoir rêvé. Tout était trop fort, trop beau, trop vibrant pour être vrai. Je n’oublierai jamais les visages, les voix, les magnums, les bouteilles qui circulaient de table en table comme des messagères, les rires, les embrassades… Il reste une forme d’adrénaline de cette soirée, une étincelle qui me tient debout malgré les 2h de sommeil et les 250 verres dégustés.

C’est donc dans cet état second — exalté, reconnaissant, heureux — que je vous écris ce JJ.
Deuxième émotion : le Pfingstberg de Marie et Jean-Paul dégusté au Grand Tasting.
Une gifle. Une évidence. Un des plus grands blancs d’Alsace dégustés récemment, toutes catégories confondues. Ce vin m’a attrapé par la nuque, et m’a suspendu quelques secondes… il m’a surtout rappelé pourquoi je fais ce métier ! Un vin aussi ample, que long, animé d’une sapidité hors normes, qui fixe des extraits secs exceptionnels au gré d’une finale kilométrique ! Cette bouteille devait entrer dans cette vente. Impossible autrement ! D’ailleurs, tous ceux qui m’ont suivi sur cette recommandation au stand Zusslin, s’en rappellent encore !

Et ce n’est pas tout : le Bollenberg 2023 nous a régalés par son côté plume — un pinot de fruit pur, une texture de nuage, une évanescence totale entre fleurs et cerises juteuses ; le Clos Liebenberg 2021, au parfum de cédrat, d’agrumes frais et de fleurs claires, a pu lui aussi arracher un frisson à Valentin qui m’accompagnait ce jour là au grand Tasting.

Voilà pour les nouveautés, pour le reste, vous découvrirez quelques vieux millésimes de Bollenberg Harmonie dans le j’achète !

“Prouver est mieux que promettre…” dit un célèbre slogan de Vinapogée.
Rarement phrase n’aura mieux décrit ce qui va suivre : les vins de Zusslin prouvent tout.
Reprendre la plume autour des Bollenberg, 2012 et 2013, c’est repartir cinq ans en arrière, à cette soirée d’anthologie à l’Atelier où nous avions servi ces pinots noirs en magnums et jéroboams. On pressentait déjà que l’Alsace allait reprendre la main sur le pinot noir, qu’elle deviendrait l’un des grands terroirs d’avenir… et aujourd’hui je le redis sans trembler : ces vins peuvent rivaliser avec les plus grands pinots noirs du monde.

2013 : une claque monumentale !
Millésime tardif, compliqué sur le papier… et pourtant, quelle surprise ! Ce 2013 Harmonie m’a littéralement retourné. Un pinot floral, expansif, salivant, presque volnaysien dans le drapé, avec ce fruit poudré, délicat, effleuré par l’automne.
Ce flacon fut le highlight de ma journée !

2012 : Le charme charnel, automnal, éblouissant !
Retrouver Harmonie 2012, c’était réouvrir une boîte à souvenirs : humus, feuilles séchées, thé noir, noyau, cerises sombres… La jeunesse étonnante de la bouche n’enlève rien à la finesse des traits.

2011 — Le coup de maître inattendu !
Retrouvé par miracle entre deux dégustations, ce Bollenberg 2011 confirme qu’un millésime considéré difficile peut accoucher de merveilles. Ici, pas d’arôme végétal, pas d’aspérité :
juste un pinot ample, fondu, au parfum de sous-bois, de cèpes, de baies acidulées (le cassis en tête). Un vin prêt à boire, parfait avec un veau rosé, quelques girolles, un jus court.
Bref, ces trois millésimes réunis forment une démonstration éclatante et je vous le redis :
le Bollenberg n’a rien à envier aux grands terroirs bourguignons !