Anjou Bonnes Blanches Sec 2022
Domaine Ogereau

« Un millésime où les chenins du domaine sont à la fois tendus et amples, une superbe année pour Emmanuel Ogereau. On notera l’excellent niveau du Savennières Grand Beaupréau qui avait fait l’unanimité lors du Lab de printemps sur 2021. Le 2022 est deux tons au-dessus, ne le laissez pas passer ! » Chers membres passionnés, voici enfin les premiers 2022 de Loire, c’est un véritable bonheur de vous les présenter ! Lors de Biodyvin, beaucoup de grands acteurs de la région ont présenté leurs 2022, ce millésime sec, précoce et solaire, qui n’arrête pas de me surprendre dans ses équilibres. En effet, que ce soit à Vouvray, à Saumur ou comme ici, dans l’Anjou noir, on note que les chenins n’affichent pas les équilibres d’une année solaire, au contraire. Le rapport peau-jus, favorable à cet équilibre, révèle peu à peu des vins plein de rythme et de sel, comme si la plante avait puisé dans les sous-sol une part de cette magie sensorielle ! Ce qui est tout aussi curieux, c’est que même le Berry et les sauvignons de Sancerre n’ont pas brûlé sur cette vendange. C’est enthousiasmant, nous vous en reparlerons très bientôt ! Revenons à l’œuvre d’Emmanuel Ogereau, qui présentait donc ses 2022, avec un petit détail : pas de malo ou malo partielle sur ce millésime au domaine ! Perso, je préfère les chenins qui ne font pas la malo, comme ceux de Tessa Laroche, de Vanessa Cherruau au château de Plaisance ou de Thibaud Boudignon. On pourrait citer aussi les magiques Saumur de Romain Guiberteau. Ceci se traduit dans les chenins du domaine par ce fil conducteur salivant, sapide, qui donne de l’allonge aux vins et un profil plus digeste. Dans la gamme, le Vent de Spilite est l’œuvre d’art qu’il faudra absolument avoir dans sa cave, un pur sang majestueux qui transpire l’identité volcanique de son socle géologique par des touches un peu fumées. Cette bouteille sortira en mars 2024, comptez sur moi pour ne pas la manquer. Derrière, la seconde place du podium appartient au Grand Beaupréau, Savennières suave et appétant, qui livre une trame en demi-corps de l’appellation. On est ici sur un socle légèrement sablonneux qui détend les chenins en jeunesse. Dans le verre, on plonge dans la poire comice, avec des petites touches d’infusion. La patine du bois est superbe sur ce vin, je trouve que les bois de Taransaud sont plus élégants que dans le passé. En bouche, vous aurez un chenin à la fois ample et dynamique sans la petite amertume qui, sur cette cuvée, pouvait parfois se manifester ! En troisième place sur le podium : Bonnes Blanches, ce terroir qui nous avait habitué à des chenins amples, parfois un peu trop, et qui génère de grands liquoreux quand la nature le décide. Le 2022 du domaine n’est pas encore prêt à boire mais affiche les attributs d’une grande quille en devenir. Si vous avez une bonne cave et un peu de patience, vous ne serez pas déçus du voyage avec ce flacon !

Il faut le boire pour le croire... C’est un fait, au Lab du printemps dernier, la plus grosse vente de la journée fut le Savennières Grand Beaupréau du domaine alors que c’était des 2021, millésime pas évident. Je vous invite donc à saisir ces 2022 qui sont bien au-dessus de leurs aînés. Côté prix, le domaine fait partie de cet océan bleu génial de la Loire : du plaisir, du terroir, des vins de demi garde pour une trentaine d’euros. Le tout avec une viticulture d’élite, une famille humble et adorable.. Ça fait beaucoup d’atouts non ?