Anjou Zerzilles 2022
Château de Plaisance

« Ronceray intégré dans le TOP 100 des meilleurs vins du monde selon Wine Spectator, un millésime 2022 d’une harmonie parfaite entre toutes les cuvées et un projet qui s’affine… On vous avait annoncé un strike il y a 2 ans et on ne s’était pas trompé ! » Chers membres, quel bonheur, quelques jours après le salon des vins de Loire 2024, de partager avec vous ces quelques lignes… Ces notes sont toutes fraîches et les ressentis on ne peut plus sincères. J’espère vous embarquer avec moi dans une avalanche d’émotions ! Mardi dernier (6 février) se tenait donc la deuxième journée du salon des vins de Loire, une sorte de grande « messe du vin » où tous les passionnés de la région se rendent chaque année. Ce fut l’occasion de découvrir pas mal de vins de 2022, millésime très solide - vous le verrez - dans la région, que ce soit pour les chenins, les cabernets francs, les pinots ou les sauvignons… Et aussi de découvrir les premières esquisses de 2023 qui sera, hélas, un peu plus hétérogène… Et oui, c’est une année productive, peut-être trop et j’ai goûté des choses assez diluées sur 2023, je vous en reparlerai. En tout cas, les chenins 2022 sont beaux, très beaux même dans certains cas. J’ai eu le bonheur de passer voir Vanessa Cherruau, cette jeune et pétillante vigneronne qui a repris avec panache 25 ha en bio sur la butte de Chaume (Premier Cru de l’Anjou noir !). Il y a deux ans, je me rendais sur place et découvrais la vision de Vanessa, qui avait embrassé son premier millésime 2019, alors qu’elle était enceinte… Quel challenge ! En revenant de ce voyage, nous sonnions l’alerte générale en vous disant qu’il allait se passer quelque chose dans ce domaine… Bon, je pense ne pas m’être trompé. La RVF, Bettane, les professionnels et les passionnés de grands chenins le disent : Plaisance va jouer dans la cour des grands ! En termes de style, j’adore ces chenins « al dente », sans malo, qui fermentent en petites pièces bourguignonnes. L’inspiration, rappelons-le, vient de domaines que Vanessa adore, comme Romain Guiberteau. Et en trois millésimes, on ne peut que s’incliner devant la manière dont les cuvées se sont affinées et surtout la manière dont le parc à fûts s’est calibré… De tous les 2022 dégustés lors du salon, je vous le dis et signe en dessous : on est dans le mille ! Plongez-vous dans le j’achète pour saisir leurs nuances !

Bon, avant de passer aux détails, rappelons que 2022 est un millésime sans eau dans la région… Des chenins concentrés, de tout petits rendements, mais une intelligence au niveau des dates de vendange qui fait que l’on reste sur les équilibres vibrants du chenin. On aurait rêvé du même niveau mais avec une cave remplie ! Commençons par Ronceray, cette cuvée qui ouvre la gamme du domaine. J’avais mis les 2019 dans vos coffrets mensuels, qui étaient bons, mais là on passe à un autre niveau. Vanessa nous disait qu’un dossier de classement en Premier Cru a été déposé pour ce secteur à l’INAO … Rendez-vous dans 10 ans pour le verdict… En style, Ronceray est un superbe flacon qui met à la fois en lumière les instances un peu fumées des socles géologiques tout en restituant les messages très frais et délicats du chenin. On plonge dans une poire William, où se greffent un peu de nèfle et de plantes. La fine patine du bois est moins marquée que sur les autres vins car une partie est vinifiée en foudre, alors que les autres cuvées connaissent de plus petits contenants. Pourtant, c’est dans cette cuvée que passent les fûts neufs, nous disait Vanessa. Elle ne veut pour ses autres parcellaires ou cuvées, que des fûts d’un vin qui sont bien plus élégants. En bouche, Ronceray offre un peu de gras sec et garde le rythme salivant des beaux chenins. Un vrai bonheur ! Derrière, c’est le Savennières du domaine qui a été servi et là, on mesure la différence entre les terroirs. Leur parcelle est petite, appuyée sur des sables éoliens et socles schisteux. C’est un terroir qui forge des Savennières assez élégants et pas trop capricieux jeunes. On en prend quand même plein les papilles avec ce vin plus transperçant de sensations, bercé d’un fil conducteur minéral qui donne le sourire. Grande persistance sur les notes de schistes, de fruits de vergers, de peau d’agrume. La classe de l’élevage autour est affolante ! Grand vin, mais rare, hélas ! Dans la Grande Pièce, on concentre un peu les plus belles souches du domaine selon leur âge… On quitte ici l’évanescence du délicieux Savennières pour un vin plus athlétique, qui impressionne. Un poil plus enveloppé en bouche, il brille par son extrait sec, son corps fuselé. J’ai adoré rappeler à Vanessa que son 2019 était bon, mais cueilli un poil tard (une bête qui faisait 15 %), alors que dans ce millésime 2022, on est tellement plus fin, plus vibrant en finale. Voyez-y un chenin de haute gastronomie, et, surtout, une grande réussite au domaine. J’ai souligné la cohérence des élevages, tout comme les professionnels qui ont dégusté avec moi ce jour-là. Enfin, pièce absolue de la gamme et coup de cœur pour un terroir « à part » : Zerzilles… Alors là, c’est 1 200 cols, j’aurais pu toutes les acheter tellement ce vin scotche par sa race, sa signature terroir et son allonge. Ce chenin sec sur schiste gréseux serait un Grand Cru à mon sens, si on devait le classer. Il mérite l’attention des puristes, des esthètes du goût, de ceux qui se contentent du meilleur. Cliquez vite si vous voulez cocher cette case, on en a une poignée seulement ! Vous noterez aussi la présence de magnums de 2021 sur cette vente, le domaine les commercialise avec un décalage. C’est Ronceray 2021 qui a fait son entrée dans le TOP 100 du Wine Spectator… Goûtez-y !