Arbois Chardonnay Patchwork 2024
Domaine André et Mireille Tissot

« La Tissot mania risque de vous faire perdre la tête autant que nous… Méfiez-vous, c’est hautement addictif ! Valentin ne s’est toujours pas remis d’un Gravier 2019, bu au Soufflot il y a trois jours ! »

Chers membres passionnés,

Il y a des semaines où le Jura nous fait perdre la tête. Et celle-ci commence fort, avec les vins fascinants de Stéphane Tissot !
J’aimerais, comme chaque année, vous raconter mes premiers pas en 2002 autour du domaine, mais vu la taille de notre allocation, je préfère aller droit au but et mettre l’emphase sur chaque cuvée !

Avant d’entrer dans les détails, vous retrouverez, pour les vins classiques du domaine, les millésimes 2023 (amples, mûrs et remarquables) et 2024, plus tendus, presque électriques dans leur tension acidulée.

Commençons par Patchwork 2024 : l’antichambre du paradis. Un blanc qui joue dans la cour des grands, mais avec un positionnement raisonnable. Un vin habité d’une petite réduction, d’amande grillée, d’agrumes infusés, et cette patine « pop-corn / sésame » signature des chardonnays de la maison… En 2024, c’est un Patchwork au sourire contagieux, plus vertical que 2022 ou 2023, qui va littéralement dynamiter vos apéros d’hiver !

Dans Les Graviers 2023, que Valentin va préempter sur le site avant même la mise en ligne, on retrouve ce grand chardonnay taillé au laser jurassien : des notes de pierre chaude, de noisette fraîche, un toucher presque bourguignon… mais avec un nerf que la Bourgogne n’a plus connu depuis 2014. On adore tellement que nous avons supplié le domaine de nous céder quelques magnums et jéroboams ! Le kif absolu ! Notez que ce trésor vieillit comme un grand cru.

Dans le Clos de la Tour de Curon 2022, on frôle la transcendance ! C’est le sommet. LA parcelle mythique. Une pente folle qui domine Arbois, une haute densité associée à une viticulture d’orfèvre… et un élevage qui tutoie les plus grands blancs du monde. Dans ce vin, qui vieillit comme les premiers crus de Puligny, on retrouve toujours une texture satinée, un souffle mi-bourguignon, mi-jurassien, et une tension minérale en finale qui scotche tout le monde ! J’ai encore en tête le 2008, servi par mon ami Jean-Philippe le soir du jour de l’an 2024-2025… Une énorme claque ! Prix en conséquence, bien sûr, mais si vous n’avez pas coché cette case, faites-le : c’est un vin-expérience à part entière !

Côté rouge, la gamme s’ouvre avec le Poulsard Confidentiel 2024 : le vin qui disparaît avant même d’être ouvert. Ici, on parle d’un rouge infusé, sanguin, floral, aérien, digeste… c’est la grâce jurassienne. Le 2024 lui va comme un gant : plus frais que les millésimes précédents, il y gagne en pureté, en délicatesse et en énergie ! Une version totalement dansante du poulsard. Mais attention : « Confidentiel » n’est pas un mot marketing. Nous n’en avons qu’une poignée.

DD 2023 et DD 2022 (en magnums) incarnent le rouge-bonheur, totalement débridé ! Je ne suis pas un immense fan des vins sans soufre, mais je fais exception pour cette cuvée libre, sans chichi, au parfum de bleuet, de violette, de fruits rouges éclatants. Le 2022 me rappelle les 2018 à leur naissance : pulpeux et joyeux à la fois !

Côté bulles, on retrouve Indigène et la folie des lattes… Pour moi, les Crémants Indigène du domaine sont de véritables « Champagne killers », ce qui nous a valu quelques débats musclés aux derniers LAB. Élevage interminable, bulle fine, notes de froment, de fleurs sèches, d’écorce d’orange : dans la catégorie OVNI, ce flacon fait autant parler qu’il régale ! C’est un indispensable pour ceux qui aiment les bulles d’hiver, celles qu’on emmène au ski pour pousser le concept jusqu’au bout.

Côté vins jaunes, un merveilleux triptyque : En Spois, Curon et les nouveaux Dévoilés…
Et là, on bascule dans un autre monde, celui que Stéphane transcende littéralement.

En Spois 2018 est, comme chaque année, mon préféré : voile parfait, épices orientales, noix verte, toucher opulent mais jamais lourd. De toutes les parcellaires goûtées au domaine, c’est le vin qui me happe le plus !
Curon 2018 joue les challengers : plus élancé, plus droit, plus vertical… un vin jaune pour puristes du terroir !
Enfin, Les Dévoilés (En Spois 2018 & La Vasée 2016) sont des vins jaunes… qui ne sont pas des vins jaunes : pas de voile, donc pas de sotolon explosif, mais des élevages volontairement étirés. Plus de finesse aromatique, plus de droiture, et cette profondeur salivante du savagnin. Si vous voulez vous engager dans la découverte au sein de la gamme, c’est là que tout se joue.

Alors j’achète, parce que le domaine Tissot ne souhaite plus vraiment travailler avec les acteurs digitaux… sauf quelques-uns, dont Chais d’œuvre fait partie !
Pour le reste, inutile de présenter l’œuvre, l’homme visionnaire, la cohérence et surtout la régularité de la gamme. Avec le domaine Labet (plus artistique), ce sont les vins qui me font le plus vibrer dans la région !