Barolo 2017
Azienda Agricola Elio Altare

Un homme visionnaire, en avance sur son temps... Toute la région des Langhe lui doit beaucoup ! Elio Altare, figure emblématique du vignoble de Barolo, est assurément l’un des personnages les plus extraordinaires que j’ai pu rencontrer dans ma carrière. J’ai en tête, comme si c’était hier, les récits de cet homme qui avec Angelo Gaja, ont métamorphosé la vision des vins en Piémont ! Personnage sensible, joyeux, et amateur de vins fins et distingués avant les autres, Elio Altare a eu le déclic en 1976, lorsqu’il décida d’aller voir «  ailleurs », ce que les autres vignerons du globe proposaient. Et c’est en Bourgogne, qui à l’époque n’était pas encore ce qu’elle est aujourd’hui, qu’il eut un véritable déclic et surtout une vision : Faire des vins plus fins, moins riches en tanins, moins rustiques... Utiliser le fût pour affiner, poudrer, étirer les matières... A l’époque, c’était une révolution, et une philosophie que personne ne comprenait vraiment ! Depuis, c’est toute une région qui a pivoté, et qui affine selon ces méthodes, la proposition des terroirs de Barolo. Au domaine, les vignes se situent essentiellement sur le cadastre de La Morra, territoire sablonneux où les vins naissent dans une évanescence rare. On aime dire que c’est un peu le «  Chambolle Musigny » des vignobles de Barolo. Mais le domaine possède également un peu de vigne sur Castiglione Falletto, et Barolo, avec une micro production du fameux « Cannubi », grand cru de légende de l’appellation ! En termes de style, notez que la proposition sensorielle est avant tout une restitution d’une vision agronomique : Zéro produits chimiques dans les vignes depuis les années 80, un respect total du matériel végétal. En termes de style, les Nebbiolo sont infusés, à peine extraits, et patinés dans des barriques qui ne marquent pas. On ne filtre jamais les vins au domaine ! Dans la gamme, j’invite les passionnés de Barolo à découvrir le Barolo classique, qui assemble des vignes des différents villages : une introduction aux notes de cerises macérées, riche de pétales de rose séchés, de tabac doux, avec une petite pointe fumée. Une fois cette case cochée, il faut absolument passer par Arborina, cru de légende de la Morra qu’Antonio Galloni décrivait comme « un summum  de raffinement » lors d’une verticale de 20 millésimes au domaine. J’ai toujours adoré cette parcellaire, dont le raffinement à 6-7 ans est absolu ! Enfin, car il y a toujours une hiérarchie dans les crus d’une appellation, il y a le Cannubi, immense de constitution sur 2015. Avec ceux de Sandrone, c’est assurément un des vins les plus complexes que j’ai pu déguster, un Barolo intense, très noyau, aux essences d’orange, de bois de santal, de menthol, qu’une grande profondeur de goût étire en persistance. Si le Arborina était un Chambolle, je dirai que le Cannubi est un Chambertin : puissant, impérial, rayonnant ! Une quille de folie !

Il y a aura d’autres cases à cocher si vous poussez la porte d’Elio Altare un jour ! Sa fille Silvia prolonge avec panache, l’œuvre d’Elio sur Lariji, une parcellaire de Barbera magnifique, qui vaut franchement le détour. Il y a aussi une poignée de Brunate, qui comme le Cannubi, sont des tirages restreints (1 200-1 500 cols par an quand tout va bien). Un conseil, cochez vite ces cases parmi l’offre des grands Barolo, vous êtes ici chez un visionnaire... Toute la presse est à genoux devant les vins du domaine !